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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2004-10-12 | | Inscrit à la bibliotèque par Nicole Pottier
Déjà la vie ardente incline vers le soir,
Respire ta jeunesse, Le temps est court qui va de la vigne au pressoir, De l'aube au jour qui baisse. Garde ton âme ouverte aux parfums d'alentour, Aux mouvements de l'onde, Aime l'effort, l'espoir, l'orgueil, aime l'amour, C'est la chose profonde ; Combien s'en sont allés de tous les coeurs vivants Au séjour solitaire, Sans avoir bu le miel ni respiré le vent Des matins de la terre, Combien s'en sont allés qui ce soir sont pareils Aux racines des ronces, Et qui n'ont pas goûté la vie où le soleil Se déploie et s'enfonce ! Ils n'ont pas répandu les essences et l'or Dont leurs mains étaient pleines, Les voici maintenant dans cette ombre où l'on dort Sans rêve et sans haleine. - Toi, vis, sois innombrable à force de désirs, De frissons et d'extase, Penche sur les chemins, où l'homme doit servir, Ton âme comme un vase ; Mêlée aux jeux des jours, presse contre ton sein La vie âpre et farouche ; Que la joie et l'amour chantent comme un essaim D'abeilles sur ta bouche. Et puis regarde fuir, sans regret ni tourment, Les rives infidèles, Ayant donné ton coeur et ton consentement A la nuit éternelle...
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