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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2004-04-09 | | Inscrit à la bibliotèque par Nicole Pottier
Je prends congé, je rentre
chez moi, dans mes rêves, je retourne en Patagonie où le vent frappe les étables où l'océan disperse la glace. Je ne suis qu'un poète et je vous aime tous, je vais errant par le monde que j'aime : dans ma patrie on emprisonne les mineurs et le soldat commande au juge. Mais j'aime, moi, jusqu'aux racines de mon petit pays si froid. Si je devais mourir cent fois, c'est là que je voudrais mourir et si je devais naître cent fois c'est là aussi que je veux naître près de l'araucaria sauvage, des bourrasques du vent du sud et des cloches depuis peu acquises. Qu'aucun de vous ne pense à moi. Pensons plutôt à toute la terre, frappons amoureusement sur la table. Je ne veux pas revoir le sang imbiber le pain, les haricots noirs, la musique: je veux que viennent avec moi le mineur, la fillette, l'avocat, le marin et le fabricant de poupées, Que nous allions au cinéma, que nous sortions boire le plus rouge des vins. Je ne suis rien venu résoudre. Je suis venu ici chanter je suis venu afin que tu chantes avec moi. ( extrait de "El Canto General")
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