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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2003-11-21 | | Inscrit à la bibliotèque par Radu Herinean Nous boirons oui ! à parler de la soif Débouche le vin puissant bien avant l’heure de boire débouche-le Je jetterai le liège dans les flammes il brûlera mes larmes floues Nous ne reboucherons pas cette bouteille nous l’épuiserons le vin perd son chemin dans nos têtes Ce qui de nous s’évade avec lui ne revient jamais Nous ne reboucherons pas cette bouteille. Ecoute les litanies de bleu sombre nuit nos pleurs répercutés dans les parois du vin Le vin nous aime au-dessus de nous nous tue de songes et les spectres des songes balancent comme des roseaux tout au long de l’étang où va la barque du soir Ce qui nous déchire ô mon amour ouvre dans les braises l’espoir d’une joie toujours renouvelée et dans le vin qui coule s’écoulent des litanies d’horloges rieuses le pain que tu grilles sur la plaque du feu répand les parfums chauds d’humanité rassasiée croyons à cette heure n’y croyons pas cette heure où satisfaire nos ventres croyons à cette heure n’y croyons pas espoir, désespoir et rien rien d’autre que ça nous toi et moi devant la cheminée ivre qui se rit de l’hiver Nos vies mêlées qu’est-ce qui nous échappe ? ce que nous ne savons pas tout le mystère de cet instant réside dans ce que nous ignorons que nous écoutons inlassablement dans les parfums de fruit vieilli vanille fruits rouges cuir bois L’ignorance qui nous fait beau comme des enfants Restons ignorants tu ne trouveras rien sous la cendre fouille quand même du regard tu sauras reconnaître l’absence ou tu ne sauras pas divague J’aime ton souffle près de moi ta respiration où s’évade le fardeau des jours englués ta respiration où se font les promesses de la chair Creuse les mots ivresse creuse le silence creuser les mots le vin ouvre des tombes dans le sel de nos prunelles ombre profonde ronde sans début ni fin ombre sans ombre où se perdent nos cris et crépitent les étincelles de ton rire.
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