Cpam bonjour,

Je vous aime gars des macadams
qui croupissent sur les parkings,
vos yeux chiasseux
que rien ne leurre
je les aime et les bois
jusqu’à la lie,
comme la bouteille
entre vos cuisses,
baise vos lèvres écorchées
jusqu’à l’ivresse de votre sueur,
et vos fesses
entrevues à l’ombre des parkings-frittes,
senteur du corps tourmenté.

J’aimerai me couler sous vos couvertures
et dans mes bras vous ensevelir
comme la terre nourricière
et votre sourire sous le masque et la croûte,
celui qu’on ne voit pas à contre-jour
à l’orée des immeubles au crépuscule
dans la cohue des ombres assassines
et des regards voyeurs.

La soupe est grasse et vos cuisses si frêles,
les relents de leurs poubelles tissent
de pâles auréoles, aux doigts s’accrochent
le venin vernis de leur toilettes.

Vos mains pétrissent le silence
se tordent et donnent à la douleur
la couleur sang de vos ecchymoses.

J’aime votre peur et la porte dans mon ventre
enceinte de la nuit, les longues heures
quand sonnent les coups de l’angoisse
à rompre la gorge, le cœur
et que naisse la pestilence vie.