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Epopée Islanerienne
poèmes [ ]
Deuxième lame

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
par [felipe ]

2006-12-06  |     | 




Fin de la première lame et seconde..



Voici le gué, le passage entre deux rives plombées
et dans les ombres floues, les cendres retombées
du brasier machinal remuant les fanges les échos
de son sinistre appel d’épouvante
au sortir de l’usine sur le pavé gelé de décembre
les spires échouées des brumes de l’hiver

C’est un fleuve cette rivière, un océan ce ruisseau
les méandres d’un source dans les lignes d’une main
Je tiens dans la fragile sphère d’une goutte d’eau
le juste équilibre entre calcite et sublimé
l'émergé le submergé le pétrifié et le vivant
Je distribue l’unique rôle
à l'ancre le gisant, à même le jaillissement
du geyser au jusant, dans l’avarie
du tourbillon des tempêtes

L’albatros aux ailes d’acier découpe
par chemins de traverse le filigrane des nuées
esquissant d’un coup d’aile les formules épicées
alcool & éther, poivre, girofle & curcuma
l'alchimie du voyage

Ce fil que je tiens, respir sur la lande
Le cerf-volant retient le ciel de tomber
la pierre se briser, le chardon fossiliser
les actinies échevelées de s'ébouler
au creux lactescent des songes

une gouache blanche un calque
non pas un masque pour celer
mais sous la trame révéler
la gestation du monde

Je boite un peu
Sur les galets
clopin-
-clopant
une Dunhill endimanchée
les très Riches et éphémères
volutes d’abondance

la route est longue
et la pente pentue
jusqu’à la guinguette
du Walhalla déserté
où les Dieux avinés
faisaient la manche

le fourmillement nombreux
hermaphrodite des alisiers
la soif jamais étanchée
éclusant les norias amères
la ronde ophidienne
ophélienne d’autres visages





Epopée Islanerienne
(Deuxième lame)


C’est ainsi qu’un matin dans le fœhn et les brouillards
Je perdis définitivement le beau phénix de ma route
constitué de cailloux, les galets que d’en moi je soutirais
J’attendais le bus à impériale sous le auvent
d’une échoppe chinoise où chantaient des nids
dans le marécage bouillonnant des soupes
de champignons et de vermicelle gluant

deux baguettes serrées dans le tiroir de la mémoire
celles de mon père qui mangeait du canis lupus
ou bien les sept vies de jade du chat énigmatique
dans le bruit incessant des quatre vents
la chute en cascade des tuiles du Mah-jong
et des piastres d’argent sur le tapis usé

mes moires figées sous la bise
l’avalanche rectiligne des rues
qui s’en vont et reviennent
jusqu’aux frictions du sommeil
et l’oubli
une chaotique traversée
d’étroite lumière à claire-voie
à travers les persiennes de la mort

Mon navire ruisselant déjà prenait l’eau
j’écope depuis le premier jour
pour qu’avec lui je ne sombre
dans la futaie tragique des voiles
derrière la palissade sépulcrale
où l’on jette pêle-mêle
les canettes de bières froissées
les dernières nouvelles de l’hier
les roues voilées du temps

Je n’en reviendrais pas
d’être parti

Un beau matin de vacuité
sous l’abri des haut-vents
où défilent des montagnes
dans la pluie la plus noire
passent des vélos
à peine plus dérisoires
que ce qu’on fit de nous
quantième de l’espérance
quelques signes crucifiés
ultime palimpseste
en rade
sur le calendrier des Postes

et toujours la pierre
qui s’en retourne en nous
la rosée cardinale du sable
ce crissement sur l’étrave
aux planches vermoulues
des goélettes
les silhouettes du large

tandis que se tétanisent
les concrétions du cyclope
des ligaments du genou

voyageur aveuglé
cinglant vers l’inconnu
différé par une balade
sur les graviers éparpillés

Sargasses de l’attente dans ce brûlant encendrement sous-marin
les chutes des copeaux-madrépores des concrétions coralliennes
délitement des nerfs et de la respiration dans l’étuve des mangroves
où glissent les serpents d’antimoine et de mercure aux écailles d’or
ou bien ce sont des mots-lierres, des lianes murmurées à la conque
la nacre d’un poème entre les huiles lourdes, les nappes de mazout
un chant filtré par les lœss les écorces fossiles, la ramure turquoise
tombée du fond de sa hauteur, jusqu’en l’anémie des profondeurs

L’anomie

et moi qui pousse la porte des grands-fonds
pour sortir des cathédrales chaotiques
de l’usine
emprisonné dans les orgues des gestes
le mécanisme du non être
les plombs du vitrail civil
codifiés telles les messes d’avant
la liturgie funéraire du temps présent

équerres, rabots, sextants
compas, gouges et ciseaux
varlopes, mortaises et tenons

une veille d’usure sous le dais de velours
les os d’ivoire des cierges, des bougies
les tropes métronomes d’une pointeuse
avide de trouer en toi le vouloir le désir
ainsi qu’on mouche une lueur trop vive

Ce ne sont pas des fenêtres, elles ne s’ouvrent pas à la lumière
elles l’emprisonnent, des bras morts de ses lagunes captives
pour iriser le travail des vivants de soumissions, de remords
de vapeurs et de bruits ahurissants mitigeant la peur, la révolte
jusqu’à perdre pieds dans l’ordre machinal de la dissolution

Pour savoir, d'instinct je savais
Il suffit de contempler les murs
pour se statufier dans la pierre

la latitude écussonnant le vent
dans ses quartiers

Au premier d’écume, le bandeau d’une Nef
un narval lauré, le rostre d’une licorne

Au deuxième d’Azur, une clef en tête
plus une lyre dans le tramail de l’éclair

Au troisième, d’orage encor
étoiles filantes en dextre
l’enjambement d’un pont
cinq rais d’argent le fleuve

Au quatrième un peson aigle et serpent
la mi-nuit en un bouquet de chélidoine

*
Puis l’arcane bancale
l’unique carte du bateleur

Mage et arlequin
un bâton à la main
indiquant
la voie et l’origine
devant une table
à trois pieds
couverte
de soufre et de sel
portant une coupe
de fiel
ou d’eau lustrale
esquissant une vérité
escamotant la réponse
le fléau alternant la démesure
entre le cœur et la raison

Nous sommes venus de si loin à travers la pluie vague
dérouler le fil du voyage. On marchait dans la nuit
au-dessus des rivières cloutées de poissons morts
vers les manufactures

Déjà la fin du silence défaisait le monde
chaque geste qu’il fallait remettre
et le temps qui passait
plus vite que son ombre

Lumière des confins
et des venelles
avec ses airs nocturnes
ses infusions de lenteur.
Les passerelles pourraient
dans le fragile s’effondrer

Naître encore
mais vraiment
de cet arrachement

Ce geste de délivrance

s’emporter au-delà
de la linéarité
d’une ligne de fuite

C’est ici que je suis sorti de l’autoroute
Pour me désaltérer, dans un gave glacé
et nulle autre pensée que d’être de ma soif délivré
tandis que l’eau cesse de sourdre entre mes doigts
je revois mon vieux voisin le cordonnier
buvant à la fontaine, effrayament heureux
comme si le monde coulait dans son regard
sans le troubler ni l’altérer.
Parce qu’il n'en avait rien vu advenir
Ou bien tout accepté, au seuil du passage ?

Je n’ai pas tranché
Avec quelle liquide obsidienne
Aurais-je pu accomplir
cette césarienne
lumineuse des eaux-

-liées aux bûchers sur la lande
les feux des naufrageurs
les torsades flamboyantes des sarments
les spirales affolées des abeilles
la chevelure incendiée des Gorgones
l’arc-en-ciel après la pluie
tout ce qui fut donné au regard
et ne sera jamais qu’à rebours
scruté jusqu’aux strates fossiles
dans l’ambre opacifié des hiers

J’occupe l’Espace
Sans hors ni dedans
que moi je dis « Lieu »
et non pas un départ
qui suppose d’arriver
au bout de quelque part
qui scinderait le Tout
en miettes et fragments
dissolutions opiacées
dans l’alchimie
des semblances

agrégeant une vie contenue entre les parallèles du vide
un sas où l’orage essore lentement ses pétales pourpres

Dans les clepsydres, goutte à goutte se dissout le temps

Ô que vienne en moi la mer, instillée d’un éclat du silex
sur ce chemin de traverse près des monts et des neiges
les rangs de tournesols, les laines bleues du lin
dans sa cosse chaude l’alcool du voyage
les griffes les épines l’à vif des blessures
Ou sur mon visage l’averse vulnéraire
le sang des mandragores
sur le pavé d’une rue oubliée
revenue enrouler dans ses lames
l’étreinte fugace d’un instant
indiciblement plus vaste
qu’il ne le fut
magnifié par l’absence

Vois ce mouvement de l’obscur
au jour emmêle ses remords
les traînes glacées d’une nuit
blanche de givre et de lueurs

Je croyais que c’était une île
Cette île, dont chaque ressac
découvre la chaussée submergée
recouvrant par une autre marée
sa solitude insulaire
d’être un fragment indissociable
des mouvances océanes
jusqu’à l’excès la déraison

Au loin, on dirait un navire, se dissolvant lentement dans les brumes
le creux d’une ruelle sans fin, un haut-fond que signale l’œil d’un fanal
dans les prismes changeants, les jeux discontinus des miroirs
sans dire vraiment quel sera le chemin s’il mène ou bien ramène
par de très longs détours, alternances de nuits et de clarté
en un vide plus grand que ne le fut la vacuité des êtres

Nous, marchant sur le fil entre les gouffres du ciel
et ceux d’ici-bas, faisant un lien souple et cassant
retenant ce qu’il se peut, ce qui pourrait se disperser
évaporé dans les dissolutions de la mémoire

Le Monde commence avec moi
qui le prolonge

arc-bouté
d’une rive à l’autre
depuis la première pluie
le pont que fit naître la rivière
pour joindre et disjoindre
en même temps
la promesse d’aller
fonder ou détruire

combattre ce temps de dilution
est-ce renoncer que détresser la patience
dans les herbes luisantes de la disparition
ondoyant sous la peau féline des mots
puis revenir avec les résurgences
briser les phases aphasiques du sommeil
rendre aux phasmes l’art du mouvement
lorsque l’on retrouve l’usage de gestes
cristallisés par la lenteur
les entraves de l’abandon

N'entre pas dans les cercles de la Norme
Il te sera fait grief d'être libre encore
l'on n'aura de cesse de te faire plier
intégrer le moule formaté du conforme
où le chant tombe en brindilles mortes,
poudroient les spores détachées du Désir

Ne me dis pas quel vent se lève
du linceul de sa gangue alluviale
sa chrysalide de poussière
puis se métamorphose en élytre
déplie et déchire l’espace
en y plongeant une aile
ou bien une rame brisée
par les segments du soleil

L’oracle n’a pas su prédire sa mauvaise fièvre
Il dort ivre de vin chaud, badiane & cannelle
dans la venelle étoilée près du ciel de lit
où la lumière pleut, enfin elle fait ce qu’elle peut
pour allonger son ombre sur le tapis de Haute-lice
entre le livre de Taliesin, l’épopée de Gilgamesh
sans disperser les écorces d’oranges flétries



THE BATTLE OF TREES
(Cad Goddeu)

…/…

J’ai vécu sous des formes variées
avant de trouver la liberté
je fus une courte épée tachée de sang

Je sais que lorsque je fus créé
j’ai été gouttes de pluie dans les airs
contemplant les étoiles lointaines
j’ai été un mot dans une lettre
livre des origines;

Pendant une année et demie
je fus d’incandescentes lanternes
un pont déployé par-delà
soixante estuaires

Je fus la traque du chasseur
je fus un aigle

une barque fragile sur la mer
l’effervescence d’un breuvage
terrassant les hommes

une larme dans l’averse

J’ai été la dague étreinte par la main
le bouclier dans le combat

De longues années je fus
La corde d’une harpe fantôme
écume sur l’océan
étincelle dans le feu
Une bûche dans la fournaise

Je n’existe que par le chant
depuis toujours je chante
et j’ai chanté à la Bataille des arbres

…/…

(The book of Taliesin ; trad. Felipe Da-Islanera)


.../...

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