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Des épilobes, des champs, de la mer
poèmes [ ]

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par [gui ]

2006-06-16  |     | 



Qui est donc ce noble vieillard à barbe blanche
Marchant dans les champs d’épilobes près de la mer
Et souriant sous les caresses du noroît?
Je suis seul et désemparé
Je piétine en vain cette talle d’épilobes
Et je toise avidement du regard
Les champs verts tout près
Je lorgne la mer bleue au loin
Et plus loin encore
Les rives effacées de la Côte-Nord…

Que vois-je?
Je vois et contemple l’harmonie des couleurs
Que vis-je?
Je vis et habite dans la tranquillité du paysage
Tant de silence et de beauté
Devant pareille scène champêtre!
Ce paysage paisible
Tout en coloris et fragrances
M’inspire et m’aspire
Vers l’ineffable sentier du souvenir…

Ô mémoire! Ô réminiscences!
Le poète titille de l’œil terre et mer
Scrute méticuleusement l’horizon bleuté
En quête de béatitude et de paix intérieure…
Le poète flaire les traces invisibles de son paternel
Qui s’est envolé discrètement dans le ciel
La veille d’un certain Noël…
Peut-être te caches-tu dans la brindille des épilobes
Ou dans l’écume tourbillonnante qui lèche le rivage désert?
Peut-être te caches-tu dans l’œil du poète rêveur
Ou dans le cristallin de Dieu?
Qui sait?

Où est donc ce père originel?
Ce papa invisible?
Ce padre envolé?
De là-haut, est-ce bien toi
Qui observes amoureusement le ballet des épilobes?
D’ici-bas, est-ce bien toi
Qui marches silencieusement dans les champs verts?
De là-bas au loin, est-ce bien toi
Qui chevauches fièrement les moutons de la mer?

Malgré ton départ,
Malgré ton absence,
Malgré ton silence,
Malgré ton saut dans l’Infini,
C’est bien toi, mon petit papa
Et je te reconnais clairement sous les traits
De ce noble vieillard à barbe blanche
Marchant dans les champs d’épilobes près de la mer
Et souriant sous les caresses du noroît…

(À la mémoire de mon père Charles-Eugène,
né le 17 juin 1912 et décédé la veille de Noël 2002)

Photographie prise par Marie Bussières et c'est à partir de cette carte de souhaits envoyée pour le 83e anniversaire de naissance le 17 juin 1995 qui a servi de base à la création de ce poème six mois après le décès de mon père.

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