Aspirant à la profondeur,
ils se tendent vers la rive.

Sur l’humus, une nappe blanche
accueille leurs chairs dénudées.
Le saule effleure le galbe de l’onde ;
gorgée de soleil, la truite s’ébroue.

Imperceptible émoi,
la fluidité est en éveil.

Un souffle romprait le fil infime
de la promesse amoureuse
que nul autre saule, nulle autre truite
ne sauraient cadencer avec tant de délice.

Frémissements et vertige,
ils implorent l’éternité.

L’instant oscille au bord de l’abîme,
l’imminence est au coeur de leur être...
cascade ! La truite se fait eau vive,
le saule ploie l'échine et sombre.

Mourir dans la lumière
repeint la quiétude du paysage.