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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2009-04-10 | |
Les frontières immondes ont été abolies.
C’est la main dans la main qu’on affronte l’ennui. Il ne cesse d’avoir, au gré de ses pensées, L’impression d’être un satyre au pays des fées. Son regard est usé, délavé par les crues De larmes inutiles sur ses traits exigus. Il a peur de son ombre mais le cache bien. Sa révolte est interne, il ressasse un refrain Lancinant mais sucré, qui hante ses soupirs. Il supplie son destin de le mener au pire. Quel que soit le cercueil, en ébène ou en terre, Il fait voeu de sombrer avant d’être en enfer. Pourtant c’est une fleur qui le cueille un matin L’extirpe de son socle et le met au parfum : Mutinerie des astres, les muses sont à nu. L’aurore a tort de croire en sa reine déchue. L’utopie des sourires a plané quelques temps, Les fois galvanisées par la crainte et le chant Ont pris pied sur le monde et imposent leur loi Aux païens libérés des contraintes du Roi. Le fleuve s’accouple lentement à la mer, S’emplit de sa semence et vaque à ses affaires. Les esprits sont inertes au grand Crépuscule, Pas un mot de travers, seul un rien qu’on adule. Je me rêve en dieu poète de l’ivresse, Transformant les horreurs en stupides faiblesses, Miroitant d’un empire aussi vaste que vert. L’univers est un leurre et je me soule d’air.
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