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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2006-05-07 | | Inscrit à la bibliotèque par Denis Beckert
Le silence revêt le plus grand nom du monde;
Un lendemain sans borne enveloppe Verdun. Là les hommes français sont venus un à un, Pas à pas, jour par jour, seconde par seconde, Témoigner du plus fier et plus stoïque amour. Ils se sont endormis dans la funèbre épreuve. Verdun, leur immortelle et pantelante veuve, Comme pour implorer leur céleste retour, Tient levés les deux bras de ses deux hautes tours. -Passant, ne cherche pas à donner de louanges A la cité qui fut couverte par des anges Jaillis de tous les points du sol français: le sang Est si nombreux ici que nulle voix humaine N'a le droit de mêler sa plainte faible et vaine Aux effluves sans fin de ce terrestre encens. Reconnais, dans la plaine entaillée et meurtrie Le pouvoir insondable et saint de la Patrie Pour qui les plus beaux coeurs sont sous le sol, gisants. En ces lieux l'on ne sait comment mourir se nomme, Tant ce fut une offrande à quoi chacun consent. A force d'engloutir, la terre s'est faite homme. Passant, sois de récits et de geste économe, Contemple, adore, prie, et tais ce que tu sens.
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