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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2008-10-24 | |
Ce pourrait être toi, mon ami, mon frère,
Celui qui cherche refuge pendant un sombre hiver, Seul, sans épaule sur laquelle pleurer, Ni main pour caresser, et le cœur blessé; Tu partirais en peine et l’âme aigrie, Mon frère, mon ami. Songe cette nuit que tu frappes debout Un homme déjà à terre, Ce pourrait être toi, mon frère, Cet homme que tu cribles de coups. Tu es comme la Justice et toute la société En-face du condamné, Qui déjà ployé, l’échine recourbée et l’honneur bafoué, Se présente devant toi les poignets entravés. Il n’attend pas de grâces, il sait qu’il est perdu, Et toi, tu dis venger le monde contre tous ceux qui tuent En tuant à ton tour Tout ce qui restait dans son cœur d’amitié et d’amour. Songe mon ami, mon frère, Que cet homme a grandi détesté de ses pairs, Seul, dans la rue, sans autre point de repère Que ces hommes armés qui lui servaient de père! Il a noyé son foie dans l’élixir du désespoir Bien avant d’apprendre ce que c’était que le monde, Et errant comme un chien égaré du matin jusqu’au soir Il parcourut les sentiers de ses quartiers immondes. Ce pourrait être toi, mon ami, mon frère, Cet homme que tu détestes, que tu juges et condamnes. Il faut plaindre parfois les âmes que l’on damne.
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