quand les cieux et les cieux des cieux ne peuvent plus le contenir
le piano pose ses sandales de caoutchouc et part
repliant ses rêves dans une valise noir et blanc
papillons à l`os de riz qui fleurit mutilant l’espèce
la musique fait ses bagages et mélange les cravates bordeaux
à la conscience poétique parmi les Cahiers de Paul Valéry
sur le chemin des mimosas les jardins descendent vers le Sud
vers la mer de surcroît déchaînant les odeurs du printemps
bonjour Madame le Maire de Valence je ne pense pas devenir
émigrant je suis seulement de passage dans cette ville
fouillant la poussière dans un simple salut au bord de l`horizon
parmi les tiges du soleil le parfum n`a pas besoin d`une attestation d`accueil
faisant des bouquets de velours jaune de Bormes les Mimosas
jusqu`à Grasse la vie bat le tambour dans les pompons en peluches des nuages
même le visa est supprimé et mon chéri m`attend pour me prendre dans ses bras
chantant pour moi un nouvel hymne dédié à la joie de l`inflorescence
matinale des glomérules comme une prière de remerciement dans l`herbe
quand les cieux et les cieux des cieux ne peuvent plus le contenir.