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■ Magnolia
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2006-04-10 | |
Ce matin, je lis quelques petits textes de Christian Bobin. Ami de la poésie, l’enchantement est simple, j’en ai la certitude. Du balcon, j’observe les branches des arbres se pencher au gré du vent. Les arbres sont nus. Cet hiver est long, très long. Il est question d’Hélène. Je me souviens d’Isabelle au jardin d’enfant. Celui dont on avait la charge remplissait des seaux d’eau pour une amie à lui.
Ce matin, j’écris une lettre à une inconnue originaire de la réunion ; j’observe une nouvelle variété d’oiseau à moitié sauvage dans l’île des Ibis ; le vieil hôtel va être démoli pour un théâtre de verdure. La délicatesse d’un homme qui écrit est rare. Les gens instruits pensent que c’est le faiseur de phrases qui fait la littérature. Ce que je pense, c’est ce qui s’écrit dans la phrase. Ne pas se soucier de la phrase c’est penser à ce qu’on écrit en elle et avec elle. L’écriture est une exigence dans l’emploi que l’on fait de son temps. Tout vient de la matérialité que l’on extrait de son écriture. Je parle rarement d’écriture parce que les gens que je fréquente n'y attachent aucune importance. Je leur donne raison, je les aime vivants. J’en reviens à Christian Bobin. L’intellectualisme dessèche. L’imagination égare. L’intuition laisse toujours parler son cœur dans des choses simples et non simplistes que l’on écrit. J’attends le printemps. Je regarde les ciels dans les saisons et je consomme des pommes et des poires pour de vrai.
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