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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2006-02-08 | | Inscrit à la bibliotèque par Valeria Pintea
Il est, non loin des tièdes syrtes
Où bleuit la mer en repos, Un bois d'orangers et de myrtes Dont n'approchent point les troupeaux. Là , sous l'ombre antique d'un arbre, Un satyre, ouvrage divin, Sourit dans sa gaine de marbre, Comme réjoui par le vin. Il a des oreilles aiguës Que dresse un frémissement prompt ; De jeunes cornes invaincues Reluisent sur son mâle front ; On voit que ses larges narines Portent à ses heureux esprits La fraîcheur des brises marines Et les parfums des bois fleuris ; Les coins soulevés de ses lèvres Rappellent le falerne bu ; Deux glandes, comme en ont les chèvres, Pendent sous son menton barbu. Captif du socle pentélique, Languit un triste adolescent Le dieu, de son regard oblique, Lui verse un rayon caressant. Mais lui, l'enfant aux ailes blanches, Lève, des yeux brillants de pleurs, A cause de ses molles hanches, De ses bras liés par des fleurs. Les larmes sur sa belle joue, Mouillent sa chevelure d'or. Parfois ses ailes qu'il secoue Méditent l'impossible essor. Et tant que le soleil éclaire Le bois chaste et silencieux, Les fiers desseins et la colère Enflamment ses humides yeux. Mais quand vient l'ombre transparente Ramener les Nymphes en choeur, Il rit, et sa chaîne odorante Enivre doucement son coeur.
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