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■ L'hiver
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2006-02-02 | | Ce sera le vent. Tu le sais, il faut nommer. Etrange multitude qui te voudrait désagréger, te rendre identique aux poussières aimantées par le vide. De toi-même déshérent. Ce sera la nuit vacillante et ses semblances de matin, d’éclaircies, puis les variations infinies, l’inertie redondante de la chute. Citer les noms des méandres de la folie, lorsque l’on te tend des preuves; Images tronquées, anamorphoses et ces regards tristes, désabusés que l’on porte sur toi, devenu « Autre », tétanisé par l'implacable apparence des évidences. Or, sous le palimpseste vérité est mensonge. Ils disent : «Tu n’as d’ennemi que toi-même", ce ne sont que visages de l’ombre, des mots à peine murmurés qui écartent les plaies, lacèrent les déchirures, aiguisent les échardes. Ferme les yeux, que le lieu cesse son atrophie, s’ouvre la perspective, reprenne le vaste souffle, qu’il ne te faille plus au néant résister, enserré dans le carcan de ta propre image, difformante. Chaque parole de plus ajoutant au désastre. Le but était bien que tu te prennes, aux leurres de ton double, ensablé dans les balances de l'irrésolu. Veiller sur une hauteur en plein midi étincelant, que vienne s'y fracturer la mosaïque des couleurs. Mais, il faut combattre sur la terre gelée. Affronter, l’ennui et la désespérance, dans les boues de la plaine sale, des couloirs enfumés aux murs insipides, sous les arcanes invariables des redoutables redites et la déliquescence du temps. A la fin vas-tu rompre ! Lutte, abandon, personne, que toi, même diffracté, ne t’en voudra. Qui peut dire d’avance quelle bataille se pouvait mener, quel refus au néant opposer, quelle résilience ? Tu sais que l’on ne sort de la nuit qu’après l’avoir en soi déchirée, elle n’est pas tissée de plus d’obscurité que ton doute, ni traversée de moins de lumière.
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