Dor
de tes plaines fertiles
de tes forêts obscures
de ton ciel endeuillé étincellant de joie
de ton ciel où j'ai baigné mon âme...

Dor de tes chansons
toujours de tes chansons
légères, désespérées,
poignantes, rigolottes.
C'est le son de ta vie
devenu le sens de la mienne...

Dor de tes mots
simples et compliqués
anachroniques et beaux
où il est question de Turcs
de Phares, d'Etoiles
de Chaos.
Tes mots, mon ancrage...

Dor de ton eau
de l'Olt survolé de trop haut
de la source puisée aux coupes de tes mains
dor de ton eau magique
mon ultime breuvage...

Dor de ton modernisme et de tes traditions
de l'ordinateur tip top
au miel qu'il faut boire chaque matin
pour les bronches
de ton sens de l'humain strictement incroyable
aux dérisions douteuses, sarcasmes et bancuri...

Dor de ton corps total définitif
qui se donne, qui se prend,
de ta main dessinant le Delta du Danube
des cimes des Carpates qui imitent tes seins
et ton ventre
le doux moutonnement des monts Apuseni.
Dor de moi chez toi
si bien, si bien...

Dor de ce sentiment de calme et d'abandon
de sécurité sans espoir
rien ne va plus se produire
tout s'est déjà produit.
Touné vers les autres
il suffit de vivre...comme on peut,
les yeux ouverts, sans peur,
en chantant...

Dor de toi
larme-sourire
amour-violence
douleur-paix
grandeur-misère.
Dor de toi
et des chansons d'enfants...