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Chant de septembre
poèmes [ ]

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par [felipe ]

2005-09-29  |     | 





La nuit va se faner tout au fond du jardin
où se posent les roses lorsque septembre vient
se mêler de parler les langues de l’hiver
étoffes éparses glissant sur la rosée
emprise du givre figeant les lendemains

Se mélangent feuilles laines et couleurs
dans le bouillonnement du cuivre et des ors
de l’histoire passée d’une ancienne amitié
où se tissaient des jours les douleurs à venir
des soleils si grands que si peu se souviennent

A tout regarder et jamais rien n’entrevoir
s’achève le voyage au bord déchiqueté
des choses rencontrées qui déjà ne sont plus
il faut chanter encore et que tu retiennes
les rêves et l’amour des jours à venir
qui seront encore, encore et toujours

Toujours c’est aujourd’hui, hier et c’est demain
des rues des salles très froides à traverser
grandes pièces vides et sonores, des vitres
des miroirs, des pluies figées qui bougent à reculons
des images du temps dans le temps empilé.

Rame, rame jusqu’aux froidures dans tes cheveux
c’est l’hiver des journées très blanches à transpercer
les grands pièges vides et sonores des villes
l’instant veut t’engluer te sommer d’aller là
où tu ne voulais pas être mais tu iras
avec ta peau dure d’écorce et de désir
que personne ni toi même ne croyait submerger

Quelqu’un a mis la mer dans le paysage
et tout mélangé pour dire voici des vagues
et des fous de Bassan qui font semblant d’être
dans le ciel des persiennes des jalousies
et je ne vois qu’une flaque mordorée
du fond de mon jardin ou s’épuisent les roses
renaissent les songes sous les pluies rouillées

Personne ne viendra nous dire ce qui fut sera
ni ce qui a été jamais ne reviendra


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