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■ Magnolia
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2023-03-02 | |
Quand le nageur aperçut la terre
Les heures n’étaient plus que cendre. Il avait plongé du pont des coutumes Parmi les voiles déchirées Et les monstres marins qui accablaient Le bois du navire. Encore La mer mordait ses épaules En arrachant les lambeaux de la nuit. Quand le nageur s’approcha de la terre Le ciel était dégagé. Les fleurs du soleil dégrafaient leurs bourgeons Myriade de pétales sur l’eau calmée. Tout en poussant ses membres dans l’étendue salée Des musiques lui revenaient aux lèvres. Son esprit devenait poisson. Ivre dans son élan Il riait. Quand le nageur atteignit le rivage Lourd était son corps. Seul Son front parsemé de plumes Contrastait avec la pesanteur. Il enfonça ses doigts de plomb dans le sable En rampant. Puis Il se mit à marcher en titubant. Peu à peu La végétation lui souriait. La vie n’était plus factice. Au loin Les oiseaux se posaient en cascade Sur le monde nouveau. Leurs ailes se moquaient éperdument Des anges et des salauds. La souffrance n’était plus. L’homme regarda la mer avec gratitude.
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