Les vieux de
mon enfance...
Histoires de revenants et de haïdouks.

De loin, de mes souvenirs, tu me regardes tranquillement,
tante Ioana; avec quel avidité
frémissement et peur
j'écoutais tes paroles calmes,
si sereines,
que même le temps
ralentissait sur terre, et même les animaux
vennaient pour écouter en silence,
comme dans une confrèrie de règnes et d'espèces,
d'un royaume magique
de la communion télépathique, sans limites,
mystérieuse, secrète.

Tant d'histoires pleine de charme
j'ai entendu de ta part
lors d'interminables soirées d'hiver,
quand le cil vacillant du feu du poêle
éclairait les murs de la chambre simple
et l'argile sur le sol.

Je me souviens encore
de tous ces moments exquis,
je les porte dans mon esprit,
et comme dans le brouillard,
ils flottent dans mon âme
et me visite même la nuit,
dans le sommeil.

La vie passe, le monde suit son cours et
de nouveaux jours viennent,
avec des faits et des soucis,
des joies et des chagrins.

Dans un coin de mon coeur,
tu reste toujours, tante Ioana,
avec tes histoires et tes revenants
incomparables.