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Le passereau solitaire
poèmes [ ]

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par [GIACOMO_LEOPARDI ]

2019-11-09  |     |  Inscrit à la bibliotèque par Guy Rancourt




Du sommet de la tour ancienne
Tu vas dans la campagne, passereau solitaire,
Chantant jusqu’à la mort du jour ;
Et dans ce val errent tes mélodies.
Le printemps à l’entour
Scintille dans les airs, exulte par les champs,
Tant qu’à le voir le cœur se fait plus tendre.
On entend les moutons bêler, mugir les bœufs,
Heureux, d’autres oiseaux tournoient
À l’envi dans le ciel libre,
Célébrant le meilleur de leur temps.
Mais toi, songeur, à l’écart, tu contemples ces choses ;
Sans compagnons, tu ne prends pas ton vol.
Que t’importe la joie, tu ne veux rien des jeux :
Tu chantes, ainsi passe la fleur
La plus belle de ta vie et de l’année.

Hélas ! Combien ma vie ressemble
À la tienne. Je n’ai cure des rires ni des jeux,
Douce famille du jeune âge,
Ni de toi, frère de la jeunesse, amour,
Amer soupir des jours tardifs.
J’ignore le pourquoi : loin d’eux
Je fuis.
Comme un ermite, étranger
Dans le lieu même où je suis né,
Je passe le printemps de l’existence
Ce jour, qui déjà cède au soir,
Dans notre bourg c’est jour de fête.
On entend une cloche dans le ciel limpide,
Souvent des fusils tonnent,
Le son de ferme en ferme rebondit.
Vêtue d’habits de fête
La jeunesse d’ici
Quitte les seuils, se répand dans les rues,
Admire et se laisse admirer, réjouie dans son cœur.
Pour moi, sorti
Dans la campagne, seul en ces lieux écartés,
Je remets à plus tard
Tous jeux et tous plaisirs ; et mon regard
Courant sur l’horizon
Reçoit le choc du soleil qui décline après ce jour serein
Puis se défait parmi les monts lointains
Et semble nous redire
Que se défait aussi notre jeunesse heureuse.

Oiselet solitaire, voici le soir
Du laps de vie que les astres t’accordent.
Tu ne pleureras pas
La manière dont tu vécus, car toute préférence
Est voulue de la Nature.
Pour moi, si rien ne me permet
D’éviter l’affreux seuil de la vieillesse,
Quand dans le regard d’autrui mes regards se tairont,
Que le monde pour eux deviendra sans réponse
Et le jour à venir plus accablant, plus sombre
Que le jour d’aujourd’hui,
Que penserai-je de mon désir
Et de mes ans, et de moi-même ?
Hélas ! je me repentirai, et tournerai souvent
Mes regards en arrière,
Mais je demeurerai inconsolable.

(Giacomo Leopardi, Canti)

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