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Ô, Seigneur, je sens l’univers tréssaillir par Toi
poèmes [ ]

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
par [olga_alexandra ]

2013-11-03  |     | 



Ô, Seigneur, je sens l’univers
tréssaillir par Toi,
frais comme d’après un sommeil,
comme d’après un crépuscule
Il n’est que incertitude et étonnement

Je sens la voûte de l’horizon
envelopper mon coeur
comme un balsam sur une blessure
Laissez-moi être l’humble barbeau
qui ne sait pas qu’il périt

Ô, ce berceau énorme -
où Tu me plonges
quand je dors -
est le seul balsam
que j’aie pour l’enfance
Pour l’enfance où
je ne me demandais pas
pourquoi je tréssaille
ou pourquoi je respire
Je vivais !
Qu’il soit béni l’air frais du rêve!
Ô, comme je me suis séparée
de l’immense roue de l’ennui!

Je ne savais plus où me chercher -
dans les feuilles
dans les fleurs
dans l’ouï -

Tout n’était que confusion -
aucun écho sur la terre ou dans le ciel
pour mon âme
Je voudrais m’élancer,
mais où ?
Je ne rencontrerais pas L’Immobilité
sur la terre ou dans les ondes

Je me sens nager en abîme
Ne me criez pas,
ne m’appelez pas!
Je ne veux pas tomber sur la terre
Je veux rester impondérable:
le matin, les mains tendues vers le ciel
le soir, les pieds nus appuyés sur la terre

C’est seulement comme ça
que j’entends la musique des sphères
C’est seulement comme ça
que je ne Te demanderai pas
pourquoi les gens sont des roseaux qui pensent
pourquoi la pensée est douleur
et la poésie, blessure éternellement ouverte

Ô, Seigneur, laissez-moi flotter
sur les notes du ciel !
Peut-être trouverai-je la clef
de la porte éternellement fermée.

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