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Portrait
poèmes [ ]

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par [audrey ]

2012-01-27  |     | 



En crayon

Je te vois avec ta femme
Sur la rue, je la regarde, je ne
Peux pas voir son visage, je vois
Son cou, je vois ses bras, ses pieds,
Je vois le bracelet sur la cheville
Du pied, je vois tes yeux, tes yeux
Regardant dans mes yeux,

J’écris: je suis la fille
De l’affiche, je suis la fille
Avec la peau blanche-
Neige , je suis
Ta petite fille avec laquelle
Tu fais l’amour.

J’appuie la touche
S, après la touche S
Mille fois jusqu’à ce que
J’entende ta voix.

En aquarelle

Tu laves les mains de ta fille,
Tu laves sa bouche, sa poitrine,
Tu laves le matin dans le lavabo
De ta grand-mère.

Tu sors avec la petite
Sur le vélo, tu dis: moi
Et ta maman et toi,
Nous sommes une tranche
De pain avec du sucre.

Huile sur toile

Tue moi, avant que –
L’amour soit plus
Grande, tue moi
Sans bruit, avant que—
Avec mille bras avec mille bouches
Avec ta parole sans souffle
Avec ta peau-cordon
Bleu-cendre sur mon cou,

Avec mille doigts divisés
En tout ce qui est accompli.

Je suis en face de la gare
J’ai l’oreille sur mon cœur,
Je traverse la rue, je vois
La voiture rouge, je te vois
Marchant vers moi, je tiens
Mon cœur dans la main,
Je te vois marchant vers moi,
Tu t’approches de mon cou,
La nuit se casse en mille
Petits morceaux, je t’entends
Parler, tu donnes l’adresse
Je marche sur un tapis
De menthe, je marche
Jusqu'au bout du monde
Sans bouger les cils.

Et toi sans rien dire
Tu dis: cette nuit je
Veux dechirer tes petits
Mots, tes mots de sable, tes mots
De granit, je veux tes mots
Tes notes sans musique
Dans mon oreille.

Je veux ta voix
Qui creuse dans la gauche,
Je veux ta voix sans heures,
Je veux ta voix, petite lune,
Ta voix-lune-inconsciente
Dans ma bouche.

Je veux tout le soileil
Dans ma bouche
Ce matin,

Je suis la langue
Dans laquelle
Tu écris seulement à moi,
Je suis tes yeux qui reste
Toujours ouverts.

Je suis la lame
Qui coupe ta peau, je suis
Ta bleussure verticale,

Et toi, toi tu restes debout.

Tu es
Le nom
De la rose

Laisse-moi
De dire tout
Jusqu'à tu es
Rien

Et je peux penser
A toi comme
Je pense à mon
Cœur quand
Je peux pas
Respirer,

Je t’écris
Toujours encore
Je déchire la lune et
Je déchire la pierre
De ton cœur,
Je suis


Et je suis ta peau, ta
Fille, ta couleur, ton goût,
Je suis la langue
Avec laquelle tu
Prononces
Mon nom.



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