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■ L'hiver
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2010-10-15 | |
En ce magnifique matin de juillet, je pars visiter les ruines de l'ancienne abbaye de Jumièges, site plein de mystère où se conjuguent histoire et romantisme.
Fraîcheur de l'aube - le chant des merles prélude au lever La voiture roule sur une voie ombragée par des haies. J'aspire l'air pur de la campagne et ma pensée s'envole vers le ciel d'un bleu azuré. L'abbaye de Jumièges se situe dans une boucle de la Seine, il faut traverser avec le bac pour passer d’une rive sur l'autre. Pour moi c'est une expérience unique. La traversée se fait en voiture, à pied, en vélo et même à cheval. Elle dure environ 3 mn. Je n’attends pas longtemps : le bac est arrivé et les autos s'alignent déjà l'une derrière l'autre. Je descends de la voiture pour admirer les eaux de la Seine et le paysage. Ciel renversé - quelques nuages blancs flottent sur les eaux troubles Je découvre alors un panorama splendide sur la Seine et la berge opposée, où les falaises blanches alternent avec les maisons et le vert des forêts. Quel plaisir de voir le passage tranquille des bateaux ! Je les regarde se confondre parmi la craie des falaises et la verdure. Berge du fleuve- des maisons blanches entourées de verdure La petite ville de Jumièges présente un aspect spécifiquement normand avec ses maisons de caractère. Dans ses rues étroites on voit à tout pas des cafés ou des bistrots, des petits magasins et même un orgue de Barbarie qui fredonne l’air célèbre « J’irai revoir ma Normandie », composé à Jumièges. Plus loin une enseigne avec un cheval nous indique la poste. Me voilà enfin devant les hautes murailles qui entourent l'ancienne abbaye. L'entrée se fait par un grand portail. Sous la voûte un couple d'hirondelles m'accueille gentiment Une immense charrette peinte en bleu est exposée à l'entrée. Partout flotte une forte odeur. Elle provient des tilleuls centenaires qui envoient leur parfum aphrodisiaque. Puissant arôme - sous les couronnes fleuries l'histoire s'anime. Tout autour des chaises invitent au repos. Je m'assieds pour contempler à l'aise le paysage environnant. Face à moi se dressent les ruines de la plus vieille abbaye normande. Elle fut jadis le plus grand monastère bénédictin d’Occident. Je m'approche d'un plan de l'enceinte où figure une courte histoire de l'abbaye: Fondée en 654 par saint Philibert, l’abbaye prospère pendant deux siècles jusqu’aux invasions vikings qui la ruinent. Sa renaissance est due aux ducs de Normandie. Le monastère est reconstruit, puis la grande église abbatiale Notre-Dame de Jumièges est consacrée en présence de Guillaume le Conquérant et de nombreux prélats, dont tous les évêques de Normandie. Tel un phoenix - l'abbaye renaît de ses cendres L'église Notre-Dame flanquée de ses deux tours de 46 mètres de haut est aujourd'hui sans voûtes, mais ses murs sont presque intacts. Ils laissent apparaître une élévation à trois niveaux, la plus haute de Normandie (25 mètres). Le voûtement d'arêtes des bas-côtés a également été conservé. Eléments romans et gothiques se superposent. Fenêtre gothique dans une arcade romane - mélange de styles Lieu de culte et de rayonnement culturel, Jumièges est en proie aux pillages. Durant les guerres de Religion, l'abbaye est mise à sac. Les Huguenots arrivent aux portes de Jumièges et les religieux quittent tous l'abbaye. Soleil brûlant - les décombres cachent d'innombrables drames À la Révolution, l'abbaye est vendue au titre des biens nationaux. C’est le démantèlement du site pierre par pierre. Avec la mode romantique, l'église connaît une renommée importante grâce à Victor Hugo qui l’appelle « la plus belle ruine de France ». Histoire mouvementée - ruines majestueuses témoins du passé Je photographie les murailles de pierres blanches parmi lesquelles les herbes poussent à leur aise. Herbes parmi les pierres - quelques pigeons gardiens des murailles Le terrain monte en pente douce. Le soleil darde ses rayons de midi avec force. Je cherche l'ombre des arbres. Tout en haut, un tilleul immense, au sommet très élevé et aux branches touchant presque par terre, m'invite sous son généreux abri. Je me dirige lentement vers lui et me cache sous son feuillage vert et or. La lumière du soleil couleur de miel est filtrée parmi les branches chargées de fleurs. Vieux tilleul fleuri - bourdonnement d'abeilles musique monotone Je redescends la colline pour faire le tour des ruines. Je m'arrête çà et là pour prendre des photos. Il me semble que le temps s'est arrêté, figé dans ces murailles d'une grandeur impressionnante. Je m'enfonce sous les voûtes à la recherche de la fraîcheur. Le soleil décline déjà vers le couchant. Il est temps que je parte. Je promène encore une fois mon regard tout autour, comme pour emporter avec moi ces images inoubliables. Une brise légère berce les branches des tilleuls et la douce fragrance me fait frissonner de désirs inconnus. Une dernière photo et je sors de cette enceinte sacrée où le présent et le passé se sont réunis dans une étrange harmonie. Sous les tilleuls en fleurs passé et présent préservés par de hautes murailles (Photos : Virginia Popescu) |
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