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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2009-11-27 | | Inscrit à la bibliotèque par Guy Rancourt « Je n’irai plus aux bois d’Afrique Où dansent tous les rois de pique. » La dernière hirondelle se meurt Elle bat de ses ailes son cœur. Du fil télégraphique désert Où tremble une musique d’hiver Elle crie et appelle ses sœurs : « Au secours hirondelles j’ai peur. » Mais sa voix trop petite se perd Dans le vent qui agite la mer. Elle entend un message d’amant Passer en son plumage mourant. La parole est oiseau comme elle Qui pose au manteau des belles. « Ton Paul t’aime et t’adore toujours, Il pense à nos aurores d’amour. » Ah ! beau ciel de paroles rempli Toutes les bouches volent la nuit. Paupières de voyage en pleurs Elle prend le message et meurt. Orages de tendresse l’oiseau Se console ou se blesse aux mots. La dernière hirondelle est là Inerte sous son aile qui bat. Et moi je suis debout à la fenêtre Je vois l’hirondelle à terre et pourtant Je ne pense qu’à celui que j’attends Celui qui m’aime et me dira peut-être : « Viens avec moi aux bois d’Afrique Où dansent tous les rois de pique. » (Louise de Vilmorin, Fiançailles pour rire, 1939)
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