Sa fleur épiphanique et ses dessous poivrés
Chahutèrent mes sens en scellant ce traité
Qui fit de moi son dieu, précurseur opprimé,
Prophète à l’éternel d’un parfum prohibé.

L’outre est pleine et me nargue et suinte de l’émoi
Dilué dans un zeste de haine et d’effroi.
Cette fois je m’incline face à l’incongru,
Disciple incorrigible du vaste Inconnu.

J’ai dissipé ces peurs qui crispaient mon audace
En me jetant des nues dans les bras de la masse.
La Loi est abrogée, l’heure est aléatoire
Et se met en congé face au Tout dérisoire.

Elle courut. Elle tomba. Elle flirta avec l’Aube.
Elle moqua le trépas, pataugea dans la daube.
Elle défia le temps. Elle but à la folie.
Elle s’affranchit du rang. Elle réprima son cri.

Ce monde est incertain. Ses courbes méconnues.
Il faut baiser ses seins sans téter la ciguë.
L’univers est friable, et tel un grain de sable
Il se fond dans la lourde épaisseur de variables.

De grâce ! Est-il bien temps de sacrifier la vie
Aux oracles d’un soir, aux fureurs de l’envie ?
Il serait de bon goût de s’adresser aux muses,
De faire face au tourment, de briser les écluses.