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Cold Song
poèmes [ ]

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par [felipe ]

2005-05-03  |     | 







C'est le ciel ce soir qui descend avec ses machineries verticales, des incendies de rouages dans le théâtre Elisabéthain. Fulminent les cartons-pâtes de l’orage encollant des éclairs dans les trompe-l’œil de l’horizon, et des chants verglacés brisant lentement les stalactites des allitérations jusqu’à figer le mouvement dans la mer d’huile épaisse de l’archet ou tout se confond.

Le roi devenu fou essaime ses insomnies dans la nuit perpétuelle et l’île se lève avec ses hommes tombés ahanant dans les poussières des cordages et les poulies grinçantes. Il faut porter le monde, ses drapeaux tissés de sang et de ravages au-dessus des peuples à genoux, englués de prières et de renoncements.

Parler l’unique langue des conquêtes défaisant la trame de toutes les autres, jusqu’en leurs moindres vaisseaux. L’île est levée éclairant des mondes disparus, les drapant de sa couverture de typhus et de glaires. Liberté sur les charniers et les femmes engrossées de fièvres vénériennes et la musique triomphante flamboyante et funèbre de Purcell.

Pourtant pénétrer ces longs couloirs, se perdre et s’enrouler à l’intérieur des pluies délaissées par le sens dans lesquelles la lumière vient mouiller ses encres, écrire ses voyages, délivrer les soleils étranglés par le cordon des rumeurs, sans être passager du désastre.


(What Power art thou, Who from below,
Hast made me rise, Unwillingly and slow,
From beds of everlasting snow!

See'st thou not how stiff, And wondrous old,
Far unfit to bear the bitter cold.

I can scarcely move, Or draw my breath,
I can scarcely move, Or draw my breath.

Let me, let me, Let me, let me, Freeze again...
Let me, let me, Freeze again to death!)

(King Arthur)

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