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Chant de janvier
poèmes [ ]
pour Lucia

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par [felipe ]

2005-01-13  |     | 






Tu deviens musique lente, des voyages qui jamais ne seront, lamentos villanelles et fados oubliés, sous les arcades à Lisbonne, en d’autres paysages la même patience alignant des ruelles, étroitement serrées, vers minuit à l’heure ou le jour ancre dans le soir sa part de rêves, d’insomnies.

Une seule rive le long de fleuves immuables, glissant des buées, sur les vitres des haleines les secrets, des lieux fugaces, des passages, des voûtes sur lesquelles le ciel s’arc-boute, au loin plus bleus des gouffres imaginés et ceux qui n’avaient pas de fond qu’un ailleurs, au silence retourné

Bâtir, ce qui habite, cet espace sans mesure des mots, un chant portant plus loin le regard, effleurant au-delà des toits, l’horizon. Une morne saison de guitares les remords tristes des violons, des pluies sur les tuiles, martelant un air lancinant et funèbre, une mélopée, mélancolique litanie, une chanson, comme l’on attise dans la cheminée, la chaleur d’un soleil futur et déjà consumé, des étincelles la rumeur, pour faire taire tous les bruits, ce qu’on t’avait dit, sans ne rien proposer, d’impossible

Une grêle appelant, les cordes, les bois et le vent à venir, traverser, sans briser à ta fenêtre, ce qui est, redoutant du silence, ce que nous désirons ce que nous refusons, solitude, la vaste, la lumineuse, l’effroyable solitude, un orchestre nocturne plus ample que la nuit, pour dissiper, avec ce qui rompt et ce qui transparaît, l’illusion. Une marche à peine, un murmure, pour faire aller la vie



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