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■ L'hiver
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2006-09-01 | | Art mineur : septième forage Au seuil du voyage, l’attente. Le rêve à déjà déployé ses bannières, la peur tissé au cœur du désir le doute. L’alchimie, la fusion de tous les contraires ouvre la route. La première phrase dénoue. Tu emportes ce que fut de toi l’océan liminaire, ce qu’il sera, lorsque la pierre aura élimé la force inépuisable de la vague, jusqu’à la rémanence granitique du souvenir. L’oiseau, Sisyphe, cette buse terrible, porte sur son dos continents et marées jusqu’au sommet du vide. Tu roules la glaise de cette mer gibbeuse dans la distance, pour qu’elle compose l’espace et n’ait ni lieu, ni frontières. Tu quittes et pourtant, demeure en toi la rive artésienne. Il faut bien que tu viennes d’un liseré effrangé, une courbe devenue droite, à force d’en ployer l’arc impossible que nulle fatalité ne justifie. Distance et profondeur, du plus loin au plus près, lorsque se referme le cercle, sans que tu ne puisses en faire le tour, puisque qu’il commence l’infini, toujours au même point que tu ne peux reconnaître. Dans le sable, les mots, la ligne de fuite où s’efface l’horizon, le bord du monde. Au bout du visible le monde continu, toujours plus vaste, tandis que ce qui semblait perfection du champ de la connaissance s’abolit ou bien se noie dans les spéculations impénétrables, les desseins d’un Dieu hypothétique. Voilà qu’enfin je n’ai plus de preuves des limites. Art mineur : huitième forage Pourquoi la Mer allégorique, cette catharsis de l’eau qui voyage en ses reflets. Parce qu’elle est le kaléidoscope du mouvant et de l’immobile, indéchiffrables. L’eau amère des clepsydres et des plages du temps, irrésolus. L’instant d’apercevoir la crête d’une vague avant qu’elle n’amorce sa chute, pour revenir se fondre au grand mouvement cosmique de l’univers. Il faut pour cela dévier, s’arracher de l’attraction létale du conforme, se refuser. Non par principe, ou je ne sais quelle mode excentrique qui semblerait porter les riches stigmates d’une révolte convenue estampillée « Exception culturelle » exportable à tout-va, avec ses formules homéopathiques du moi distillé en solutions indolores, en effets placebo. Je ne crois pas que le poète puisse accepter de l’être sans ressentiment, une fois passée cette sorte d’exaltation fiévreuse de créer qui exulte en lui. Ensuite, elle le phagocyte et au pire le détruit. L’empêchement de vivre ne « produit » pas la poésie, ni ne s’inverse. Ecrire n’est pas de l’ordre de la fatalité, mais de celui du saisissement, de l’anastrophe. Celui qui ne peut pas se retourner, s’enferme dans ses propres cellules, enserré dans les tentacules de sa propre vacuité, jusqu’à l’errance de la folie. Il s’en faut de peu pour traverser les tessons du miroir d’où revenir n’est pas une preuve, encore faut-il non pas l’avancer, mais l’écrire du fond d’une solitude incompréhensible. Une fois de plus, d’aventure une histoire marine, vaisseaux perdus dans les sargasses tristes, feux de Saint-Elme, lanternes des naufrageurs. Art mineur : neuvième forage Recours à l’enfance ; Les coques de noix envasées des pêcheurs de civelles. Et la pluie noircissant les ardoises, d’onomatopées, de musiques lointaines, jusqu’à briser les vitres. Près du fleuve, sous les pierres soulevées où dorment les anguilles et les mystères. La Loire n’est qu’une grande nasse fertile de laquelle l’on tire des poissons indolents ou des mots enferrés qui brillent, au soleil se levant, qu’occultent un instant l’inertie des navires, en laissant des vagues et des rêves de travers. Plus loin c’est l’heure des moissons, ce n’est pas une saison, mais du temps suspendu entre les territoires du soleil. Des ombres fauchent, dans ce flou, les brumes, le clair et l’obscur des lendemains. Puis, d’autres lieux habités de lenteurs, dans lesquels la parole infuse, se retient, serpente et se dénoue, afin de ne dire, dans l’arabesque de l’esquisse, l’esquive. Ce temps à mots couverts. Paliers d’acclimatation ; Comment s‘éloigner sans mourir asphyxié dans l’air raréfié des hauteurs ou bien noyé dans les degrés des profondeurs. Apprendre à respirer, d’une respiration intégrale en milieu hostile. Les éléments fomentent en nous des barrières qui n’ont de cesse d’envahir le paysage, enserrer le possible dans un maillage d’acier sans faille, jusqu’à tétaniser en soi le désir. Dorsale de l’esprit, ce mouvement de Vouloir surmonter jusqu’au pire, le no man’s land, le désert et qu’il ne reste plus que soi pour ultime ennemi. C’est ce temps qu’il fait en toi, de sédition, de résilience, qui dérèglent le bel ordonnancement aphasique des tempêtes sèches où règne l’érosion. Ce n’est pas que tu puisses vaincre seulement par des mots, mais ce que tu cernes te situe parmi ce qui diverge. La nuit le feu quelques brassées de pluie sur l’étiage des branches, le socle d’étoupe des brindilles. .../... |
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