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Le radeau de la Méduse
personnelles [ ]

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par [Reumond ]

2012-04-26  |     | 



Quelles soient bonnes ou mauvaises, dépravées ou ambitieuses, tel l’anthropophage, l’homme se nourrit de ses propres pensées, sans trop se questionner sur leur goût ! Mais qu’importe le vent quand on a faim de vivre ! Ainsi, survécurent à la noyade et à la faim, les passagers de la Méduse !

Que de belles illusions en cette nature débauchée par tant de biodiversité, de formes variées et de couleurs chatoyantes ; entre deux mises au point, chassez le buffle et le naturel, ils reviennent comme l’ami ou le tsunami après un long voyage. C’est ainsi, c’est la vie qui s’éprend d’elle-même dans un cycle merveilleux !

Et partout aussi, que de tristes illusions sur Internet et chaque soir à la TV. Les journaux regorgent de gorges coupées, d’accidents qui marquent les sens et la mémoire, de drames de mer et de conflits sur Terre…, car depuis toujours, au Grand Guignol des jours et des années-lumière, de l’art rupestre à l’art numérique, l’illusion des images trace son chemin.

C’est ainsi que dans le miroir des eaux, les grandes illusions des origines comme les désillusions d’un troisième millénaire, ne sont pas plus fiables que des pets de vents !

Déconcertante, souvent logique, pourtant la réalité n’est pas vraie, la vérité reste sans voix. Déroutants comme des impasses et des manques, les sentiers de la vie se dévident, mais restent inaccessibles. Médusé jusqu’au croupion, l’homme désorienté invente des GPS avec des voix de Sirène, il s’égare, s’embarrasse d’idées fausses, de concepts relatifs, de baisers approximatifs et de relations tordues par les fractions et la dissidence des sens. Il n’y a pas de surprise ! Dans le cornet de la Méduse, il n’y a qu’un radeau avec ses survivants à la dérive.

Quelle est notre toise pour dire que nous sommes réels ? Je pense, bien sûr ! Mais, suis-je vraiment en mesure de dire que « je suis ? »

Nos chaines d’arpenteurs ne parcourent que le connu, mais que connaissons-nous en vérité ? Si peu, que notre mètre ruban frise l’ignorance crasse.

Même quand nous disons : « il faut dire la vérité aux enfants, répondre à leurs questions… », que savons nous des vraies interrogations ! Devinettes tordues, énigmes sans retenue, dans l’escortes des doutes, supplice de folles interrogations sans fin ni moyens d’y répondre…,

Nos tièdes réponses se perdent, nos incertitudes se dressent, toutes diatribes ne sont que des vents morts, des logorrhées de poussières grises, des cours et des discours de cendres froides.

Connaissez-vous le LPD ? Certainement pas, ma plume vient de l’inventer en traçant l’incertitude avec une larme de rien !
L’ignorance m’étreint, serre ma pomme d’Adam, là où Eve me montra du doigt, m’accusant et dévoilant, pépins à l’appui, mon incompétence à gérer le jardin. Mais entre deux claques de la vie, j’ai quand même eu le temps de calibrer mon inconnaissance !

Le LPD, pour revenir à lui, n’est pas un nouveau parti politique, ni même une variété d’OGM, ou un genre nouveau de téléphonie mobile ou encore une sorte de GPS en quête d’un chemin qui serait croyable.

Le fameux LPD, est une appellation dé-contrôlée, in-contrôlable, plus douteuse que mes lumières, et même, plus invérifiable que l’existence du Bon Lieu. En vérité, en vérité, je ne vous dis rien de nouveau, j’aime lire, surtout entre les lignes et dans la transparence des papiers rarissimes. Là où l’on peut décoder en déconnant et décoller en déchiffrant.

Je viens de terminer avec autant de plaisir que mes précédentes lectures, la relecture des trois tomes de Jurgis Baltrusaïtis sur les perspectives dépravées.

L.P.D., « Les Perspectives Dépravées », vous y êtes enfin ! C’est de ce sous-titre des Anamorphoses et thaumaturgus opticus de Baltrusaïtis, que dérive, comme le bateau de la Méduse sur une mare à canard, cette abréviation de LPD, raccourci comme par Procuste, pour composer de trois lettres trinitaires, un sigle qui signe le concept d’illusion, un signe éminent (insigne) de l’illusion cosmique à laquelle nous sommes tous soumis depuis notre naissance, et bien avant déjà, comme des esclaves bienheureux.

De vous à moi, je considère Baltrusaïtis comme l’un des plus grands maîtres de l’histoire de l’art. Et dans le sens où il nous aide à dépasser les contraintes d’une esthétique « trop » bourgeoise, pour ouvrir nos petits yeux, en spécialiste des trompe-l’œil, à la juste réalité des perceptions. Je le considère comme une sorte de précurseur, de stalker, de guide, qui nous mènerait à travers un grand labyrinthe fait de « miroirs à alouettes » et de « jeux de glaces », en un véritable dédale qui est en réalité, celui de notre réalité quotidienne.

Afin de prendre du recul quant aux mors institutionnels et culturels qui nous enferment et nous font prendre « les images » pour des « lanternes », et pour pénétrer davantage les « anamorphoses » chères à l’auteur, je déroule moi-même le fil rouge d’Ariane, à travers ma salle à manger et les altérations présentes en toute chose qui existe, sous la forme d’illusions multiples qui sont celles des idées sur l’homme et sur le spectacle de la vie en lui-même.

Que dire ? Toutes nos pensées sont-elles erronées, toutes nos perspectives sont-elles « dépravées » ? Nos zooms ont-ils des objectifs corrompus par l’illusion du temps et les transformations d’un espace distendu ? Orientale ou occidentale, quelle perspective peut dire la véritable dimension de l’homme et des choses de l’humain?

Toute aberration nous cache-t-elle la détresse de la perception face aux tresses complexes du réel ? Quels nœuds ? Et la tendresse pour certaines images n’est-elle qu’une monstruosité de plus ? Les replis les plus « anomalistiques » nous révèlent-ils l’inconnaissance même des muqueuses de l’indicible ? L’espace de l’ineffable, le temps et l’intangible, tous les ingrédients sont là, offert à nos sens affamés de non-sens, pour fabriquer de l’illusion à plein corps !

Sur le monde en furie et en gestation, les vents soufflent où ils veulent leur noir délire et leur désir insatiable. Couche après couche, le souffle étale ses ombres et ses encres assez sanglantes, afin que les archéologues qui viendront après nous, dans quelques milliards d’années, perçoivent en une seule vision claire et panoramique, l’hologramme de notre triste condition humaine.

Mais il nous faut encore espérer ! Pour nous aussi, viendra une aube nouvelle, quand la foi perçante aura remplacé nos sens aliénés et nos capteurs hypo sensibles, nous pourrons enfin percer le voir à travers nos propres vœux, comme composés de mille et une facettes multidirectionnelles.

Alors, dès à présent, pourquoi se contenter d’un coup d’œil de verre tourné vers un réel de papier mâché ? Pourquoi ? Pourquoi voir ou sentir, alors que derrière l’illusion de nos imaginaires corrompus et la fiction dépravée de nos hallucinations, il y a des ailleurs possibles et quelque chose d’autre qui attend d’être réveillé, comme révélé ?

Comme vient le vent, le substantif « illusion » nous vient du latin illusio, du verbe illudere « se jouer de, se moquer de... » ; si étymologiquement parlant l’illusion est un jeu de mystification, où l'homme peut s'aventurer, se jouant de risque en risque; quel en est l’enjeu de tout cela ? Quel « jeu » et quel duel de dupe se joue là, entre le « je » et le « Jeu » ? Quel jeu se joue de quelle optique ? Et pourquoi ?

Savez-vous que toute stupéfiante beauté cache derrière sa « Persona » de théâtre immortel, la beauté même du néant éternel ! Rien n’existe en dehors de ce qui n’est pas permanent nous disent les orientés orientaux ; mais comme nous sommes semble-t-il déraciné, il nous faut retrouver telle la rose des vents et l’esprit des déserts, une âme de boussoles et un cœur de girouettes.

Ce qui est émouvant reste mouvant, instable, fluant…, ce qui est bouleversant n’est pas permanent ? En dehors de la variabilité, seul subsiste un silence qui en dit long sur l’expansion d’une conscience qui se couvre d’un linceul et recouvre la quiétude d’un large écho vide de mots creux et de formes fermées...

Le cri tend une perche invisible aux mots, c’est pourquoi les maux ont des mots plein la tête ! Car la parole dérive à travers les vides. Les mots qui dénient l’autre sont des mots morts, des morts mots, des armes qui tuent, alors que le silence et la paix de l’amour font toujours être davantage.

Mais nous sommes des personnes agitées et criardes ; notre originalité est animale ! Ce qui caractérise justement notre « humaniture », c’est justement l’origine de notre nature sans origine, à dépasser sans cesse dans un mouvement de vie et de conscience. Ce qui définit à juste titre notre « humaniture », c’est ce chemin d’humanité, jamais atteint, jamais terminé…, ce petit sentier difficile qui reste une conquête des sens, et qui nous rend honorable aux yeux des étoiles défuntes d’avoir, elles aussi, trop brillées dans la nuit froide.

Ce qui nous rend lentement mais sûrement plus humains, c’est notre capacité à prendre conscience au-delà de la conscience ; ce sont nos Valeurs au-delà des valeurs, le respect des autres au-delà des autres, nos engagements et nos solidarités bien au-delà des engagements et des solidarités. Ce qui n’est pas au-delà du vouloir et du devoir, des promesses, des mots et des discours…, reste un chemin de poussières et de cailloux blessants : des illusions comme de la poudre aux yeux !

Le vent invite les moulins eux-mêmes à se dépasser à bras le corps, à anticiper nos étreintes, nos processus de perception biologique, nos fondamentaux liés à la nature même de la représentation sociale, à la contrainte des images « cultivées » sur le terreau de la culture.

Lâchons prise, brisons nos masques de comédiens, nos sourires ou nos colères d’acteur, nos « rôles sociaux », nos traits de caractère en-culturés jusqu’au cou, et notre soi-disant individualité perdue à la dérive des illusions, un radeau médusé.

Comme pour attester que nous ne sommes pas cela, que nous désirons d’un désir qui nous dépasse, nous surpasse, nous désirons gommer ce qui ne nous appartient pas, nos programmations, en quittant les sentiers et avenues où nous continuons à prendre des voies sans voix, à exister pour ne pas mourir, là où nous semblons dépérir derrière nos identités de sauveurs, de gens bien, de victimes ou de coupables.

Lâchons nos cordes de marionnettes et nos Baxter de dépendances, pour mourir à ces images « dépravées » et pour nous effacer progressivement dans un nouveau processus de gommage et de formatage infini, là où ailleurs, l’infini nous appelle à mourir à nous-mêmes pour devenir « veilleurs » plutôt que « meilleurs ».

Sur la surface des espaces ridés de véritables citations, sur des prospectus de vents, les horloges émettent elles-mêmes des commentaires sur leur emploi du temps.

Les plaintes se taisent, un silence de grand cru se fait entendre dans une débauche muette. C’est le grand paradoxe sous son grand parapluie noir, d’une paix qui soigne des grands bruits du désordre.
C’est partout et nulle part, une nouvelle raison d’espérer au-delà de toute désespérance, sans raison qui accompagne le sens, sans sens pour dire que nous avons raison.

Passeur sachant passer, funambule fou sur son fil raide et sans fin, le poète trace des calligraphies de passage.

Le sourire en témoigne, partout la peur s’éloigne pour mieux revenir ; le flux remplace le reflux, le désordre succède à l’ordre fragile. Ailleurs, le trait se tire, invisible, et gomme l’anxiété, comme la voie sans voix, les maux sans mot; toutes les réalités convergent, se tirent et se tissent sous la forme de traits tirés et tissés de larmes noires et de lumière obscures.

(…)

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