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Les plaies des gypses
essai [ ]
ou de la nature des maux

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
par [Reumond ]

2012-07-23  |     | 




Comme le souligne mon voisin de hutte, tout en clignant de l’œil,

« Tous les coups sont dans la Nature ! »

Quelle est "la Nature de la nature" ? dirait Edgard Morin, et quelle est la nature du mal et de ces maux dans cette
dite Nature ?

LES PLAIES DES GYPSES


- Dieu l’a rappelé à Lui !
- C’était son heure !
- Il l’ a bien mérité !

Ou encore,

- C’est le Ciel qui le punit !

Combien de fois, enfant, n’ai-je pas entendu avec une profonde tristesse de telles allégations et affirmations lourdes de non-sens et de jugements inconvenants… Comme des malédictions jetées aux quatre vents, gratuitement, comme ça, bêtement ou par habitude ; des anathèmes sur les uns et les autres, me laissant sur le cœur comme une empreinte de dégout :

- C’est la volonté de Dieu
- Il est retourné au Père …

Pauvres âmes !

Oh que de niaiseries les ânes véhiculent ! Et que de pudibonderies et de bondieuseries nos pensées sont empreintes ! Que de religiosités, de peurs et de superstitions empoisonnent nos âmes et nos corps, et surtout nos pensées et donc notre langage !

J’aurai préféré ouïr le silence avec son arrière-fond d’ignorance, comme le tic tac d’une pendule qui ne sait rien du temps, car l’ignorance vraie se comporte en silence, humblement, parfois en questions naïves, presque enfantines, mais toujours en discrétion !

Des maux bien naturels à la volonté divine, ça va vite en besogne et bien vite au but. Après quelques milliers d’années, les plaies d’Égypte ont toujours bon dos !

Les locutions sont bien rapides et les locuteurs bien imprudents ; la route est bien aisée quand on répète sans savoir, en perroquets vertueux ; et il est plus commode semble-t-il de dire n’importe quoi, plutôt que de chercher le chemin de la vérité et de jouer avec les escarbilles.

Une affirmation, toute rouillée de prestance, lourde de condescendance, c’est comme une conviction qu’on vous jette au visage, c’est l’affaire de quelques mots désossés en un tour de « « mains propres » pour se donner bonne conscience, car la bonne conscience, qui sait, ça peut toujours servir !

Oui décidément, même le purgatoire d’ici est pavé de belles déclarations !

Dans ces moments-là, j’aurai préféré entendre :

- C’est la vie !

- C’est naturel,

Ou à la limite,

- Ce sont les meilleurs qui partent,

Ou quelques inepties du genre, tout aussi hardie, déplacée et aventureuse.

Car qui sait quoi du pourquoi et du comment ?

(…)

Fêtes (faite et défaite) des mémoires, sans cesse la vie se réclame de la nature, et la nature se déclame, en mille pétitions de couleurs et de partages de formes étranges ; c’est là, toute la poésie des chlorophylles et toute la subtile chimie des émotions qui nous étreignent.

Entre la faune et la flore, l’arc-en-ciel dresse son portrait de beauté. On raconte qu’il est signe d’alliance, de grâce et de bénédiction.

(…)

En même temps proie pour l’un ou parasite pour l’autre, la vie est l’hôte des forêts et des marées. Pour soulever un seul petit coin de son voile immense, une quadruple éternité n’y suffirait pas, et puis quoi qu’en en pense, son dernier mot sera toujours la vie.

Parce que naïvement ou avec devoir vous croyez cultiver la Terre ou tout au moins votre jardin, mais c’est là une grossière erreur, c’est la nature qui vous cultive ; du matin au soir, elle s’occupe de vous !

Elle vous entretient alors que vous la négligez, elle vous nourrit alors que vous gâcher le pain… il y a 540 millions d'années, de mémoire de fougères et de souvenirs fossilisés, qu’elle cultive la mémoire et la présence de ce qui n’est plus, et déjà travaille, sillonne à perte de vue, bine à volonté, laboure par cœur et sème de mémoire en neurone ce qui n’est pas encore.

La nature n’est point ingrate ; elle se souvient ! Elle se souvient très bien de ces forêts denses de l’ère primaire ; et notre pauvre corps, lui-même, est fait, faits et fête de toutes ces mémoires pointues et sélectives, ces mémoires actives et passives qui nous ont précédées et qui nous devancent encore.

La nature comme le corps ne se contentent pas de semi-vérité ni de demi-mesure, elle a des millions d’années d’expérience, de conflit, de failles, de manques et de maux.

Tous les coups sont dans la Nature et toute la Nature est dans les coups, ce sont les plaies qui traverse l’âme, se vêtent d’ombres et de lumière, s’écrivent avec les maux avant de prendre mots.

- Ils l’ont bien mérité !
- C’est le Dieu qui les a punis !
- Ils sont punis là où ils ont péché !

De quel Jugement ? De quel châtiment parle-t-on ici, si procès il y a ?

Décidément, enfant déjà, je n’avais pas le même Dieu que ces gens-là.

Le mien était un Guide de tous les possibles, créateur de toute vie, médiateur de toute liberté, générateur de fraternité sans frontière ; un Bon Lieu qui est la vie même à savourer, à peindre, et à écrire à perte de vue et à perte de vie !

(…)


Les Plaies des Gypses (extrait)

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