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Va, vis et deviens
article [ Polémique ]
film de Radu Mihaileanu

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par [NMP ]

2005-05-07  |     | 



Réalisateur : Radu Mihaileanu.
Comédiens : Mosche Abebe, Yael Abecassis, Raymonde Abecassis, Mimi Abonesh Kebede, Moshe Agazai, Rami Danon, Yitzhak Edgar, Roni Hadar, Sirak M. Sabahat, Meskie Shibru Sivan, Roschdy Zem.

Durée : 153 mn
Origine : France/Israel

Festival de Berlin 2005
Prix du Public
Prix Oeucuménique
Prix Label Europa Cinémas

Synopsis:

Des centaines de milliers d’Africains de vingt-six pays frappés par la famine se retrouvent dans des camps, au Soudan. A l'initiative d'Israël et des Etats-Unis, une vaste action (opération Moïse) est menée pour
emmener des milliers de Juifs Ethiopiens (Falashas) vers Israël. Une mère chrétienne pousse son fils de 9 ans à se déclarer juif, pour le sauver de la famine et de la mort. L'enfant arrive en Terre Sainte. Déclaré orphelin, il est adopté par une famille française sépharade vivant à Tel-Aviv. Il grandit avec la peur que l'on découvre son double secret et mensonge : ni juif, ni orphelin, seulement noir. Il découvrira l'amour, la culture occidentale, la judaïté, mais aussi le racisme et la guerre dans les territoires occupés.
Il deviendra tout à la fois juif - israélien - français - tunisien... , une vraie tour de Babel.
Mais jamais, il n'oubliera sa vraie mère, restée dans le camp, et que secrètement et obstinément, il rêve de retrouver un jour...



RADU MIHAILEANU
A PROPOS DE « VA, VIS ET DEVIENS »


Quelle est la genèse du projet ?
Comme dans tous mes films précédents, Va, vis et deviens est né de l’idée du combat que doit mener l'être humain pour s'affranchir de lui-même, pour sortir de sa petite carapace qui le serre.Cela a l’air très théorique et réfléchi,mais en fait je ne maîtrise rien, je me fais cueillir par des histoires qui me bouleversent,qui me choisissent autant que je les choisis. J'ai toujours besoin de plonger mes protagonistes dans une situation dramatique forte pour m'obliger à me poser, avec eux, des questions qui me semblent essentielles.

Comment vous est venue l'idée de parler des Falashas ?
Je me souvenais de l'opération Moïse et du rapatriement des Juifs éthiopiens en Israël en 1984/85,mais je n'avais pas pris conscience de l'énormité de cette aventure humaine. Peut-être l’une des plus complexes du XXème siècle, par les questions qu’elle suscite. C'est grâce à une rencontre avec un Juif éthiopien,à l'occasion d’un festival de cinéma de Los Angeles, que j'ai compris que les Falachas étaient restés les «figurants » de cette opération, alors qu'ils en étaient les protagonistes. Cet homme à Los Angeles m'a raconté son épopée,son voyage à pied jusqu'au Soudan où tous les Juifs étaient en danger de mort, la vie dans les camps de réfugiés,leur accueil en Israël...J'étais à la fois profondément ému et révolté qu'on n'en parle pas davantage. Je me suis alors emparé de tout ce qui avait été publié sur les Falashas : j'ai ainsi alimenté mon émotion, mon désir de mieux les connaître et,peu à peu,mon envie de leur consacrer un film.

Avez-vous mené un important travail de recherche ?
Je mûris chacun des sujets que j'aborde au cinéma pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, avant de les développer. Au bout d'un moment, c'est comme si le sujet me prenait par la main et m'invitait au voyage… J'écris alors un synopsis d'une dizaine de pages et,avec mon co-scénariste Alain-Michel Blanc,nous menons une enquête. Pour Va,vis et deviens,nous avons beaucoup lu et surtout rencontré sur place tous ceux qui s'étaient impliqués dans l'opération Moïse :des Ethiopiens,des membres du Mossad,de l'armée et de l'aviation, des sociologues, des historiens, ou encore Gadi Ben Ezer, le seul psychologue qui ait su élucider le mystère de l'âme éthiopienne, et même des Ethiopiens non juifs qui vivent en Israël clandestinement. Nous avons ainsi ramené en France des dizaines d'heures d'enregistrements d'une richesse inouïe qui ont nourri la fiction et inspiré certains dialogues.

Il y a dans l'histoire des Falashas une dimension religieuse, politique et mythologique …
Le film essaie de traduire cette triple dimension. Il y a une relation très forte à la mythologie qui entoure même les origines des Falashas, puisqu'on raconte encore aujourd'hui qu'ils sont nés de l'union entre le roi Salomon et la reine de Saba... Mais la légende qu'ils ont perpétuée est biblique : ils sont d'ailleurs plus juifs que tous les Juifs du monde puisqu'ils sont les seuls à obéir à la Torah originelle. Quand je les ai vus en photo la première fois, ils m'ont fait penser à Moïse et j'ai eu le sentiment qu'ils venaient d'un autre monde… De leur côté, ils ont toujours pensé qu'ils arriveraient un jour à Jérusalem car il est écrit dans la Torah qu'ils reviendraient en Terre sainte sur le dos d'un grand aigle. Du coup, lorsqu'ils ont été rapatriés en avion, ils n'ont pas eu peur de ce moyen de transport parce qu'ils l'ont pris pour ce gigantesque oiseau…

Comme dans Train de vie, le personnage principal s’appelle Schlomo. C’est voulu ou c'est une coïncidence ?
Un journaliste américain m’avait demandé à propos du Schlomo de Train de vie s’il survivait à la fin. Le film s’achevait sur une image de lui dans le camp, avant la fin de la guerre. Jusque-là, je ne m’étais pas posé cette question. Je lui ai répondu que si on ne l’oubliait pas, Schlomo survivrait. Pour moi,il a survécu,je n’ai pas pu l’oublier,aujourd’hui il a quitté le camp. Sous la forme d’un enfant.

Quels ont été vos choix esthétiques ?
Il fallait que le style du film soit à la fois documentaire, pour respecter scrupuleusement la réalité historique, et épique pour faire de ces personnages des êtres exceptionnels. Dans le même temps, je me suis interdit de faire un spectacle des épreuves qu'on vécues ces gens. Je ne pouvais pas non plus représenter frontalement un camp de réfugiés où les gens mouraient par milliers… J'ai donc cherché davantage à suggérer qu'à montrer : la seule manière d'évoquer le camp est de cadrer le visage de la mère dont l'enfant vient de mourir. A travers elle, on peut comprendre la réalité du camp. D'autre part, même si on tournait en Scope, je voulais être au plus près des personnages et notamment de l'enfant, et on a réussi à le filmer à sa hauteur pour adopter son point de vue.

Vous êtes d'ailleurs extrêmement attentif aux visages et au grain de la peau.
Il fallait que le film soit « tactile ». La peau joue un rôle fondamental tout au long du film, ne serait-ce que parce que l'enfant est noir dans une société blanche. Cela culmine dans la scène où la mère, jouée par Yaël Abecassis, lèche son visage et ses boutons en signe d'amour, pour le défendre contre les racistes.A ce moment-là,elle n'a d'autre choix que d'avoir ce contact de peau à peau. C’est son seul moyen pour convaincre les autres que la peau noire n’est pas porteuse d’une maladie ou d’un danger.



Chaque terme du titre « va », « vis » et « deviens » correspond à un chapitre du film…
Ce titre m'a aussi été inspiré par l'un de mes livres de chevet, Vie et destin de Vassili Grossman. C'est à la fois une injonction d'amour et la parole de la mère, et cela correspond effectivement aux trois chapitres de la vie de Schlomo.« Va », c'est l'arrachement et le voyage vers la survie. « Vis », c'est l'adolescence, la rencontre de l’amour et la réconciliation avec la vie. « Deviens », c'est l'accomplissement de son destin : devenir un homme, tout simplement, et réaliser cet affranchissement dont lui parlait sa mère autrefois.

Êtes-vous d'accord pour dire qu'il s'agit avant tout d'un film autour du lien ombilical, du lien fondamental qui nous relie à la mère ?
Absolument. C'est un film autour de la quête désespérée de la mère, et le film aurait d'ailleurs pu s'appeler L'Enfant des mères. Schlomo a la chance de tomber sur quatre mères exceptionnelles :la sienne, capable de dire « ce n'est pas mon fils », pour le sauver ; la deuxième, Juive éthiopienne, qui retrouve une raison de vivre en recueillant Schlomo et en l'arrachant à la mort ; la troisième, la mère adoptive issue d'une autre culture, qui accepte de faire un pas vers Schlomo ; enfin, Sarah, l'amoureuse, qui en devenant mère à son tour finit par comprendre Schlomo et le renvoie vers sa mère originelle.

On retrouve ici la thématique de « l'imposture positive » qui traverse tous vos films.
J'ai du mal à l'expliquer. C'est peut-être lié au fait que mon père,qui s'appelait Buchman,a dû changer de nom pendant la guerre pour survivre. Il est devenu Mihaileanu pour affronter le régime nazi, puis le régime stalinien. Même si j'ai vécu cela positivement,il y a en moi un conflit entre ces deux identités. D'autre part, j'ai longtemps souffert d'être
considéré comme "étranger" où que je me trouve - en France ou en Roumanie. Aujourd'hui, je vois cela comme une richesse.Voilà pourquoi,sans doute,mes personnages ont d'immenses difficultés au départ et se font passer pour ce qu'ils ne sont pas, pour s'affranchir d'eux-mêmes et essayer de tendre un pont vers les autres.

Outre la trajectoire de Schlomo,vous portez un regard sur vingt ans d'histoire israélienne…
Yaël Abecassis m'a dit une chose qui me semble très vraie : le regard de l’intérieur et de l’extérieur plein de fraîcheur, voire de naïveté de cet enfant, ni Juif, ni Israélien, ni Palestinien,et tout à la fois,est en réalité le mien… Schlomo, qui vient de la mort, se pose des questions que je me pose aussi. Schlomo pense que ces deux peuples qui s'affrontent,
Israéliens et Palestiniens, sont deux peuples victimes - comme lui - qui subissent un conflit qu'ils ne maîtrisent plus.Il ne peut pas juger le conflit d’une manière politique. Il ne peut le juger qu’au niveau humain. Aussi, comme je l’avais fait dans mon premier film, Trahir, je ne peux pas juger vingt ans d’histoire d’un pays sur le plan politique, je me permets simplement de poser des questions sur les conséquences humaines microscopiques.

Vous dénoncez une sorte d'apartheid au sein même de la société israélienne à l'égard des Noirs fraîchement immigrés…
Oui, parce qu'il y a plusieurs Israël et que, là-bas comme ailleurs, on trouve aussi bien des gens qui accueillent les Ethiopiens à bras ouverts – comme la famille adoptive de Schlomo, le commissaire de police, Sarah - que d'autres qui les rejettent.Je n'ai pas voulu occulter la réalité multiple d'Israël qui, contrairement à ce qu'on croit souvent, est un pays comme un autre.Ce n'est donc pas le pays tout entier que j'accuse d'être raciste, mais certains de ses habitants. On demande souvent à Israël d’être exceptionnel,une Terre sainte, oubliant qu’il est peuplé d’être humains avec des qualités et des défauts semblables aux autres.

Comment avez-vous traité la religion dans le film ?
Il y a des traitements différents. D’abord je dénonce l’ignominie des fanatiques qui ont décidé de convertir les Ethiopiens au judaïsme, de force, alors qu’ils ont franchi toutes les étapes tragiques de leur exode - 4000 morts - grâce au rêve de rejoindre Jérusalem, en acceptant tout sacrifice comme prix à payer pour leur « montée » en Israël. Coupés du monde entier, les Falashas ont cru pendant 2000 ans qu’ils étaient les seuls Juifs au monde. Malgré cette solitude, ils ont défendu et perpétué leur différence. Les humilier à ce point a été pour eux un traumatisme qui n’est toujours pas entièrement guéri. Je traite aussi de la religion modérée à travers le rabbin blanc de Schlomo, du Qès, et surtout lors de la controverse talmudique. Lorsque la religion est dans le questionnement,dans l’interprétation et non pas dans le dogmatisme, elle me semble intéressante, car elle se situe sur le plan spirituel et non pas politique. Lors de la controverse, notre personnage principal suit les conseils du Qès,il « met du Schlomo dans le texte », interprète le sujet en mariant ses deux identités : chrétienne et juive,apportant sa réponse grâce à Saint Jean, au Talmudisme, mais surtout à son propre vécu.

C'était important pour vous que la famille d'accueil de Schlomo se définisse comme étant de gauche ?
Oui, parce que c'était jubilatoire, sur un plan dramaturgique et humoristique. Cela crée en effet un quiproquo : tandis que la famille s'imagine que Schlomo est juif, et très religieux, lui ne peut avouer qu'il ne l'est pas car il risquerait de se trahir… On a donc affaire à une famille de gauche, non religieuse, prête à faire des concessions en direction de Schlomo, mais qui ne dissimule pas pour autant son athéisme. D'autre part, cela me permettait de montrer,à côté des extrémistes,une autre face d'Israël :ces gens de gauche qui veulent la paix et qui se retrouvent face à un dilemme - doivent-ils partir pour ne pas faire subir à leurs enfants une énième guerre à laquelle ils ne croient plus, ou doivent-ils rester pour ne pas abandonner le vote aux faucons, à ceux qui veulent la guerre ?

Pourquoi avez-vous choisi de faire du flic à qui se dénonce Schlomo un personnage positif ?
Comme Schlomo n'ose pas avouer son secret à ceux qui
comptent pour lui, et que ce secret est lourd à porter, cela m'amusait de le faire se confier aux mauvaises personnes : au flic et à la prostituée ! Quant au flic, j'ai préféré ne pas en faire un personnage négatif pour éviter de tomber dans le cliché : il fait partie des Israéliens qui aiment les
Ethiopiens et qui les côtoient au quotidien. C'était également important pour moi d'en faire un homme en colère qui refuse que Schlomo baisse les bras et qui lui propose même du travail quand il aura terminé ses études. On le voit très peu, mais j’aime beaucoup ce personnage.

Même s'il s'agit d'un drame, l'humour est constant.
Pour moi, la bonne comédie trouve toujours ses racines dans la tragédie. Je crois à l’équilibre entre perfection et imperfection. L’un se nourrit de l’autre,l’un ne peut exister sans l’autre. J’aime la sublime imperfection de la vie. L’humour est une baffe contre le fascisme et l’obscurantisme, c’est l’arme du faible, du pauvre, c’est une façon de tromper la mort en s’offrant des éclats de vie, c’est un pied de nez à la barbarie. Je ne peux me sortir du mélodrame, refaire surface que grâce à l'humour.



L'histoire que vous racontez n'a rien d'une "Shoah à l'envers"…
Israël, qui est un pays d'une superficie équivalente à l'Ile-de- France,est allé sauver les Ethiopiens qu'il pouvait sauver. Ce qui ne veut pas dire qu'Israël a voulu condamner les autres, ceux qui sont restés dans les camps soudanais. Il serait trop facile d'accuser les Israéliens d'avoir voulu sélectionner ceux qu'ils ont sauvés, alors qu'aucun autre pays ou organisme au monde n’a voulu faire venir en masse des chrétiens ou des musulmans qui mouraient par dizaines de milliers. Le sauvetage des Juifs éthiopiens n'a donc rien à voir avec la Shoah où les nazis sélectionnaient ceux qu'ils envoyaient à la mort.

Comment avez-vous travaillé la lumière et la gamme de couleurs ?
Pour la première partie, dans les camps, je souhaitais que le film soit plutôt monochrome, dans des tons gris, jaune sable, verdâtres. De toutes façons, là-bas, le soleil décolore tout :il décolore d'abord la vie,les vêtements,les tentes etc. La palette reste monochrome jusqu'à la scène où Schlomo arrive en Israël et prend une douche : c'est la première scène traitée de manière brillante. L'eau de la douche est en effet le premier élément qui reflète la lumière et c'est pour cela qu'elle choque le garçon :à travers elle et sa colorimétrie, c'est la vie qui revient… On passe alors très progressivement à la couleur qui prend vraiment possession du film au moment de l'adoption. C'est alors le triomphe de la vie.

Comment avez-vous choisi les acteurs ?
Le plus difficile, c'était de trouver les trois comédiens qui interprètent Schlomo - et notamment le plus jeune des trois. Car il fallait qu'il soit d'emblée attachant et bon acteur et qu'il parle au moins trois langues. On s'est donc donné quatre mois pour trouver cet enfant qu'on a cherché en France,en Ethiopie,à Djibouti et en Israël. Il nous a fallu ensuite dénicher les deux autres interprètes qui devaient non seulement ressembler au petit, mais avoir les mêmes qualités que lui. On voulait des comédiens qui ne « jouent » pas, mais qui soient naturels. J'ai finalement eu beaucoup de chance : Sirak, qui campe Schlomo adulte, est resté à mes côtés tous les jours sur le tournage, même quand il n'avait pas de scène à tourner,pour mettre les plus jeunes en confiance et assurer un lien entre eux et moi.C'est vraiment grâce à lui que le film s'est fait. Quant à Yaël Abecassis, je l'admire depuis au moins douze ans et je rêvais de tourner avec elle :ce n'est pas par hasard que j'ai donné son prénom à son personnage… Elle est d'une générosité incroyable, c'est une formidable actrice, une mère de rêve, une citoyenne au sens fort du terme, autant préoccupée et déchirée par la situation des Israéliens que par celle des Palestiniens.Pour son mari,il me fallait un comédien français à la fois beau, crédible en Sépharade, et parlant hébreu.J'ai choisi Roschdy Zem pour ses qualités d’acteur et humaines. Parlant arabe,il n’a eu aucun mal à apprendre l'hébreu. Lors de sa première scène en hébreu,un long monologue, toute l’équipe israélienne l’a applaudi, émue, impressionnée. Mais ils l’avaient tous adopté bien avant,pendant la préparation du film.Roschdy est le personnage qui incarne Israël : beau et confiant au début du film,marié à la plus belle des femmes,subissant par la suite une grave crise économique et morale qui le plonge dans le doute et la déprime ; il s’abîme.

Comment avez-vous choisi la musique, souvent lyrique ?
Pour moi, la musique incarne la part invisible d'un personnage ou d'un film. Je n'aime pas les musiques illustratives qui sont redondantes par rapport aux images. Le compositeur Armand Amar, qui travaille aussi pour Costa-Gavras, a su être parfois minimaliste pour s'adapter au style documentaire, et parfois plus ample, plus épique, dans les scènes lyriques. La belle trouvaille d’Armand est d'avoir mêlé à l’orchestre classique des voix, du violoncelle et les sonorités rugueuses et imparfaites du doudouk,instrument arménien traditionnel. Le doudouk incarne formidablement l'Afrique et la nostalgie de ses terres, la voix raconte l'itinéraire d'une femme qui recherche son fils,qui affronte la distance qui les sépare, le violoncelle exprime la folie de la guerre, l’injustice de ces camps, et l’orchestre nous ramène à la civilisation occidentale : la musique est une belle métaphore de l'identité mixte et profonde de Schlomo.
Aussi différents soient ces instruments ou éléments,grâce à ce petit bonhomme qui devient grand, ils composent une symphonie.



Source Internet : Va vis et deviens-le film

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