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■ L'hiver
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2006-10-12 | |
UN VOL D’OISEAU
Pour certains, la vie est un nœud coulant qui se resserre sans cesse. Pour d’autres, c’est le vol d’un oiseau. Quand on arrose une plante, nous échangeons de l’eau contre un peu de lumière. L’infini réside dans les plus petits gestes. L’âme s’échappe de la main jusqu’à toucher le ciel. À chaque instant un insecte, un arbre, une pierre nous aiment, même une fleur qu’on coupe. Quand il y a trop de murs, je me sers des mots pour ouvrir des brèches. On voudrait que je fasse de ma vie quelque chose. Je ne cherche pourtant que le courage d’être bon. Il y en a qui marche à côté de leur vie et s’en éloigne à chaque pas. Je la tiens dans mon poing comme une braise indomptée. La plupart perdent leur âme en commençant l’école. Ils en sortent prêt à courber l’échine et à trahir le cœur. Je fais de chaque pas une prière. L’écriture des choses est dans l’intelligence des détails. Quand quelqu’un chante sans voir qu’on l’écoute, ses fausses notes m’émeuvent. Elles sont comme ces fleurs qui s’ouvrent dans la nuit, ces arbres chargés de pluie qui nous servent d’abri. Je n’ai rien fait de la journée. C’est toujours ça de gagner sur la haine. De chimère en chimère, je me rapproche du cœur. Je suis toujours surpris de voir les gens s’accorder si peu de liberté. Ils effacent la vie pour être dans le moule. Il n’y a pas d’image pour la liberté. Elle est dans le crayon, les couleurs, les lignes impossibles, les signes inaperçus. Elle est une étincelle dans le néant, la flamme qui allume la mèche. Elle est dans la lumière qui fait bouger les ombres, dans l’air que l’on respire, dans la brûlure de l’âme, dans l’alphabet tombé du ciel. La liberté n’est pas une chose raisonnable. Elle brise toutes les vitres dans la maison mentale. Je parle peu aux hommes. Ils sont trop occupés. Ils ne supportent pas que je parle en mal du travail. Ils ne veulent pas du mot aimer. Ils ne connaissent que deux verbe : acheter et vendre. On ne parle pas de liberté en agitant ses clefs. Je parle aux choses qui m’entourent, aux tomates du jardin, aux oiseaux du matin, même aux clous dans les murs. Je remercie la vie. Le monde est plein de petits miracles, une fourmi qui transporte un brin d’herbe, un nuage qui s’étire, le rouge des framboises qui se gorge de sucre, une source qui chante, une odeur de lilas qui persiste à rêver. Le grain de sable est aussi merveilleux que la montagne. Ce n’est pas l’arrosoir qui fait rire les fleurs, c’est toute l’eau du cœur de celle qui arrose. Le cœur des enfants roule au hasard des jeux. On y tape du pied pour le remettre à l’ordre. Je rêve de framboises enrayant les culasses, de canons à neige au milieu du désert, de poèmes d’amour dans les coffres à outils. La main d’un arbre se referme pour protéger ses nids. Un brin d’herbe tient tête aux chenilles des tanks. Dessinant un sourire, les fleurs penchent leur tête sur le pupitre du jardin. J’écris à la manière d’un vagabond. Je ressemble à ces fous qui bercent une poupée, aux bulles qui remontent à la surface du puits pour trouver la lumière. Je me suis adossé à la lumière du monde sans savoir d’où elle vient. Je gagne ma vie avec rien, deux trois mots, une pensée faite de bric et de broc, une scie, un marteau. Je trouve la puissance dans la fragilité des choses. L’essentiel se cache dans un trou de souris. L’infini tient dans une besace. 12 octobre 2006
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