agonia francais v3 |
Agonia.Net | Règles | Mission | Contact | Inscris-toi | ||||
Article Communautés Concours Essai Multimédia Personnelles Poèmes Presse Prose _QUOTE Scénario Spécial | ||||||
|
||||||
agonia Textes Recommandés
■ Voir son épouse pleurer
Romanian Spell-Checker Contact |
- - -
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2009-05-22 | |
Aujourd’hui, de bon matin, j’achète mon pain. Et sur le chemin de retour, soudain une odeur, une vision, une image…On nettoie à grande eau la terrasse d’un café, le sol ruisselle, la couleur, l’odeur du mouillé, la fraîcheur…Je me suis trouvé projeté sur les ramblas de Barcelone, il y a longtemps, un temps heureux…quand les garcons s’affairent, de bonne heure (pas trop, quand même !), post-canicule…
Je me suis assis, un café, étant là sans trop y être, à regarder le monde. Un notaire, pas très apostolique, qui s’extasie devant le talent sulfureux de Mylène Farmer, ce qui ne m’étonne pas car je le connais…Les autres, trois notables qui l’écoutent. Une mère qui passe avec ses deux enfants…un clochard avec son sac en plastique…un monsieur qui commande une bière à la cerise…Il est tôt, le monde est ouvert… Un optimisme d’élan, comme un sentiment de bonheur incongru qui prouve quelque chose que je ne définis pas…Peut-être que la vie est vivante, et belle, mais il faut le savoir, et savoir lire, lire au fond…Convergences minuscules, équation solutionnée en lettres trop grandes, qu’on ne peut déchiffrer qu’en prenant du recul…Et si les ramblas, un certain bonheur était partout parce que dedans ? Il faudrait l’avoir saisi, puis se souvenir involontairement…Vivant, par inadvertance et mystérieusement toujours vivant. Une assurance-vie secrète, dont on est le seul bénéficiaire… J’entends le murmure de la ville, je vois la vie, sans autre explication, sans projet, si ce n’est d’être là , une goutte de vie dans la vie. Comme un papillon, la feuille d’un arbre, le chant d’un oiseau, une pierre, un homme…Je n’attends rien, rien à craindre, j’ai tout, qui est le sentiment d’être à tout jamais une infime partie de ce tout, sans espoir…Encore plus apprendre à lire ce qui n’est pas écrit… Hey ! Midi trente ! Il me faut faire ma soupe ! J’ai payé, j’ai pris mon pain, et je suis rentré chez moi. Et j’ai laissé 20 centimes de pourboire, une pièce allemande de 2003 marquée D = Munich.
|
||||||||
La maison de la litérature | |||||||||
La reproduction de tout text appartenant au portal sans notre permission est strictement interdite.
Copyright 1999-2003. Agonia.Net
E-mail | Politique de publication et confidetialité