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Nadine
prose [ ]

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par [pierrerive ]

2023-12-10  |     | 



La pluie était morte, les yeux révulsés, le corps empalé sur la grille du parc. Encore, quelques gouttes glissaient sur le fer du temps. Des lumières avaient écarté les nuages de l’aube et éclairaient les jambes de Nadine. Elle marchait d’un pas alerte ; ses escarpins battaient la mesure sur l’asphalte des allées. Les arbres frémissaient et la suivaient d’un regard admirateur ; la belle mécanique de son fessier traversait la végétation.

Elle sortit du jardin, traversa une route. Sur le trottoir, des poubelles bayaient, le ventre farci. La ville commençait à s’animer. Des troupeaux de bovins aux haleines pétrolières venaient brouter l’herbe des couloirs. Déjà, les maisons asphyxiées imploraient le ciel dans les larmes de leurs fenêtres. Le bruit grandissait, enveloppait les chants des oiseaux, et s’évasait comme un grand bourdonnement jusqu’à la ceinture.

Elle marcha un long moment, puis se trouva sur un pont. Sous les arcades, un fleuve se mouvait ; et scintillaient mille pétales. Le serpent d’eau n’était pas loin de l’estuaire. Les flux de la mer influençaient les rivages du reptile. Nadine pouvait respirer le vent du large, tel un masque d’oxygène dans la grande cage de l’enfer. Elle resta quelques instants immobile, accoudée au remblai. Puis elle reprit son chemin.

Elle entra dans le hall d’une gare, regarda la pendule. Elle n’était pas en retard. Sur le quai, elle s’installa sur un banc, étira ses bras. Des mégots et des papiers jonchaient le silence. Elle revit la nuit où ils s’étaient rencontrés. La piste de danse les avait rapprochés. Puis ils avaient marché pendant des heures, sans se toucher. Partageant des rêves comme deux adolescents à la fois gauches et enthousiastes sous le ciel d’un premier amour.

Lorsqu’il descendit les marches du train, le front de Nadine s’éclaira. Elle enleva ses escarpins et courut sur le bitume. Les chaînes de ses tourments se mirent à fondre dans le feu de l’ardeur. Elle savoura le suc des lèvres du voyageur.

La vie est courte ! lui dit-elle en s’allongeant nue sur la blancheur des draps. Nadine n’avait plus vingt ans, mais son corps avait faim. La pluie était sortie de sa tombe. Des gouttes d’or perlaient sur les vitres.

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