On a parcouru neuf Stations sur le Chemin de la Croix, les autres cinq étant à l’interieur de l’église du Saint-Sepulcre. Dans la pause de "shopping", le group de touristes roumains se reunissait à peine du tracé, temps pour moi de feuilleter les notes de voyage concernant ce lieu de culte.
La premiere note relatait le fait que dans l’année 33, le Golgotha et le Saint-Sélpucre étaient en dehors des murs de Jérusalem. Sur ces lieux-ci, entre 325 et 335, à l’initiative de Sainte-Héléne (mère de l’empereur Constantin le Grand), a été construite l’église du Saint-Sepulcre, dite aussi l’église du Tombeau du Seigneur. L’édifice a été composé de trois bâtiments: la basilique de la Passion du Seigneur (qui abritait la chapelle de la Vraie Croix), la Rotonde (qui abritait le Saint-Sépulcre) et la cour decouverte avec quatre colonnes (entre lesquelles se trouvait le Golgotha). Cette église a eu une double signification: 1) elle a été le premier monument chrétien dedié a célebrer la victoire du christianisme; 2) elle a mis les bases pour le pèlerinage dans la Terre Sainte. La période de l’administration byzantine, qui a continué jusqu’en 630, a marqué le développement le plus spectaculaire de cette église.
Avec l’arrivée des Arabes, on a commencé la destruction progressive de l’église, de sorte qu’en 1009, au cours de la dynastie des Fatimides (909-1171), elle a été rasée de la surface de la terre. Par la suite, dans l’année 1042, l’église a été reconstruite à partir du zéro, avec une certain approximation, avec le soutien de l’empereur byzantin Constantin Monomaque (1042-1055). Ainsi, la Rotonde est restée presque intacte, mais les autres édifices ont été transformés en petites chapelles, sans liaison entre elles.
À l’époque du Royaume Latin de Jérusalem (1100-1291) on a reuni toutes les chapelles dans un seul édifice. Actuellement, l’église du Saint-Sépulcre a gardé le plan des croisés, à l’éxception d’un petit nombre de changements, le plus important étant le remplacement en 1810 de l’édicule, dévoré par les flammes, par un autre, conçu par l’architecte grec Nikolaos Komnenos, natif de Mytilène.
Une autre note se réferait à un aspect moins évoqué dans les guides touristiques, à savoir le fait que on a eu de vraies batailles entre les chrétiens pour la domination des lieux de pèlerinage. Avec la déclaration de l’independence en 1822 et sa reconnaissance par les Turcs en 1829, la Grèce est revenue avec des revendications légitimes sur les édifices construits par la Sainte-Hélène sur les lieux saints. À cet égard, il est à mentionner le fait que le patriarch othodoxe (grec) a été évincé et remplacé avec un catholique, quand les croisés sont arrivés. Il est également dit parfois que "la question des lieux saints" a conduit à l’éclatement de la guerre de Crimée (1853-1856), parce que le tsar Nicolas Ier de Russie prétendait "devenir le défenseur de tous les sujets orthodoxes du sultan, non seulement pour défendre les droits des églises de Jérusalem et Bethlehém." En réalité, la France et l’Angleterre sont entrés dans la guerre pour préparer le partage de la proie representée par l’Orient islamique dans le cadre de l’Empire Ottoman. La guerre de Crimée a été la premiere dans laquelle les chrétiens et les musulmans ont fait une alliance. Immediatement après cette guerre, la Sublime Porte a remis aux catholiques les clés de Bethléem, plus précisement aux moines franciscains. Pour éviter d’autres affrontements entre les communautés chrétiennes rivales, dans l’année 1857 on a signé "le Traité sur le règime des lieux de pèlerinage", aussi connu sous le nom du "statu quo".
J’ai entendu un morceau de la présentation du guide:
- Actuellement, le Patriarcat de Jérusalem est grec-orthodoxe, il étant reconnu comme le conservateur et protecteur des lieux saints chrétiens de pèlerinage. En ce qui concerne l’église du Saint-Sélpucre, seulement trois églises ont le droit suprème sur cet édifice: le Patriarcat grec-orthodoxe, l’Ordre franciscain et le Patriarcat armènien. Les Coptes et les Arméniens ont le droit de prière. Les autres chrétiens, inclusivement les chrétiens du Patriarcat roumain ont le droit de visiter l’église du Saint-Sélpucre comme simples pèlerins.
- Monsieur le guide, il est vrai que l’Église orthodoxe grecque a acquis de vastes terres, en devenant avec le temps le plus grand propriétaire foncier en Israël?
- Il est possible, a été la réponse diplomatique du guide.
- Mais j’ai lu sur internet que même le Knesset a été construit sur une parcelle apartennant à cette église, j’ai insisté sur le même thème.
- Je ne sais pas, mais il pourrait y avoir un grain de vèritè, le guide a prouvè une fois de plus ses qualitès de grand diplomat.
En voyant que je me heurte de "silenzio stampa" quand il s’agit de questions moins "orthodoxes", j’ai continué à feuilleter le petit carnet. Une note se réferait à un autre épisode de la lutte entre les chrétiens pour dominer les saints lieux de pèlerinage: la quatrième croisade, financée par les Vénitiens. Les croisés, au lieu de se diriger directement vers la Palestine, ils ont conquis d’abord Constantinople et ont établi l’Empire latin de Constantinople (1204-1261). Ainsi, Vénice a échappé temporairement d’un important concurent maritime (l’Empire byzantin) dans le transport si riche vers l’Ouest des épices venues de l’Inde à dos de chameau jusqu’aux ports de Haïfa ou Jaffo. La dernière note mentionait le fait qu’en 1927, l’église du Saint-Sélpucre a été gravement endomagée a la suite d’un tremblement de terre et seulement en 1958 les trois patriarcats principals ont tombé à un accord sur le rénovation de cet important lieu de culte.
Enfin, notre groupe a bougé de place. On est entré dans la cour de l’église du Saint-Sélpucre. La dixième Station est une chapelle où Jésus a été dépouillé de Ses vêtements. Dans ce lieu on peut arriver en montant sur une echelle collée du mur exterieur de l’église du Saint-Sélpucre ou par l’entrée principale. On a choisi la deuxième variante parce que la premiere voie d’accès était bloquée.
Avant de me diriger vers l’entrée principale de l’église du Saint-Sélpucre, j’ai relu un paragraphe écrit en 1853 par Dimitrie Bolintineanu dans "Voyage à Jérusalem lors de la Fête de Pâques": "Cette église est en exterieur noyée par l'amoncellement de maisons et de baraques qui s’appuient contre ses murs." En effet, comme si rien n’a changé depuis.