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■ L'hiver
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2012-06-13 | |
illustration : "L'effacement progressif des images" (photogramme, tiré en 10 exemplaires)
Derrière les apparences ; il y a toujours quelque chose de lumineux ; et au-delà des faux semblants quelques êtres numineux qui semblent espérer qu’un jour nous lâcherons prise. Les images s’effacent, mais reste la lumière ! Le dépouillement, c’est comme un raz de marée qui dévasterait nos photos et nos images, avec leurs couleurs, profils, lieux, époques, idées…, tout ce qui constitue en réalité notre histoire; ne laissant rien derrière lui de « nos clichés sur tout », rien devant lui, rien au dessus comme au dessous ; seul subsistant en suspens dans l’air chaud des vétilles de néant dans un espace inoccupé. Oui je vous l’assure et je vous rassure, une fois les évidences évidées, il ne reste rien, rien qu’une vague vide, un flux sans reflux sur des rives désertes, le son sourd d’un silence, et un léger clapotis dans l’œil qui souligne l’absence. Rien ! Une fois les apparences disparues, il ne reste que ces différences qui hier encore nous faisaient résister, râler et nous opposer à tout. Rien ! Un moine qui devient silence ou prière, un arbre qui se fait mouvement dans le souffle comme on devient rose parce que l’on est fleur, ressemble d’avantage à cet être-là qui se dépouille au jour le jour de ce qu’il n’est pas pour devenir ce qu’il est en virtualité. Et rien c’est encore que chose ! Quand on se dépossède de l’inné et de l’acquis, il ne reste qu’un soleil ! Heureux les pauvres sans projets et sans attentes, le Royaume est en eux, là où il n’y a plus de on, plus de nous, plus de je… rien que la paix et le souffle du vent dans la poussière des linceuls. Parce qu’on veut toujours plus de tout, et tout de suite, et des dons en plus, et la santé, avec la force et l’argent qui vont avec …, alors qu’il nous faut seulement respirer la vie, aspirer plus que tout à se chemin d’abandon, en travaillant d’arrache cœur à l’arrachement, seulement préoccupé du seul dépouillement. Après l’autodestruction de nos clichés sur tout, après l’anéantissement de nos musées et temples personnels, il nous faudrait encore ne plus vouloir et ne plus désirer, ne plus attendre, jusqu’à ce que l’effacement progressif nous gomme, laissant là nos amarres et nos vieux vêtement usés sur un quai vide, en toute discrétion, avec beaucoup d’humilité, mais « beaucoup » c’est encore trop ! Je sais déjà qu'un jour de nuit obscure, j’effacerai de la surface de la page blanche jusqu’au dernier trait que j’ai fait, jusqu’au dernier mot écrit, comme on recouvre la lumière de nuit pour la dépouiller de toutes les images. (…)
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