Noir, jaune, rouge, made in Belgium, si aujourd'hui le Monde est un village, du temps de Spyrou, son village était un Monde !

Tout comme son homologue homo sapiens pas très sapiens Spirou Premier, il serait plutôt franco-belge, et comme lui, pour un cousin de 30.000 ans et plus, il se porte plutôt bien ! Malgré toutes ces années, il a su préserver sa jeunesse, sa liberté d’esprit et une certaine créativité débridée, comme un adolescent.
Sous sa belle apparence de groom de grotte comme son copain portier du Moustier Hôtel, il a su garder le cheveu roux, la barbe au vent, son côté espiègle ainsi que l’œil vert et vif comme celui de l'écureuil.

à l'entrée de la grotte, il est écrit « Grot van de Mens van Spy » en néerlandais, car ici, en Province de Namur, on sait aussi afficher nos goûts et nos amours autrement qu’en Wallon ! Et puis les grottes de Spy, ce n’est pas de la crotte, ça vaut la visite guidée !

30 ou 40.000 ans ce n’est rien du tout ! Et puis c’est comme aujourd’hui, en des temps difficiles pour la survie de chacun, rien n’a vraiment changé ! Sauf qu’on n’y parlait pas encore de Belgique, de région wallonne ou de Flandre.

Selon les légendes, un fleuve sortait de France ou peut-être de Navarre, mais qu’importe d’où il sortait, pour venir arroser un jardin des Délices made in Belgium, et de là, il se divisait en plusieurs bras pour se jeter dans la Mer du Nord , là où le plat pays se nomme Brel ou van Eyck.

Le nom de ce premier fleuve était la Meuse; le nom du second était l’Escaut, quant au troisième dont le nom sonne comme un nom de bataille, c’était l'Yser.

En ces mythes fondateurs,

L’Éternel Dieu prit l'homme de Spy et le plaça dans de belges jardins pour cultiver le chicon et le chou de Bruxelles.
Mais après réflexion, Dieu se dit qu’il n’était pas bon pour l'homme d’être seul dans sa grotte (crotte) ; d’où l’idée géniale de lui faire une compagne presque semblable à lui.

Puis, de sa main experte, l'Éternel de Spy forma à l’aide de glaise, tous les animaux des champs, des bois, du ciel et de la terre ; et il les fit venir l’un après l’autre au-devant de l'homme, pour voir comment ce dernier les appellerait dans sa langue originelle, afin que tous portent le nom que lui donnerait l'homme de Spy. Ainsi, il donna des noms à tous les animaux. Mais, pour l'homme, Dieu était bien embêté, il ne trouvait point d’épouse semblable à lui. Alors, faisant tomber un profond sommeil sur Spyrou, qui s'endormit de suite comme après une chasse éprouvante ; il prit l’une de ses côtes, la plus belle, et referma la chair à sa place. Ainsi naissait la chirurgie esthétique !

Alors, l'Éternel forma la femme de Spa avec la côte de l'homme de Spy, et il l'amena vers lSpyrou qui dit de suite:
Voici bien celle qui est l’os de mes os et la chair de ma chair ! Plus belle que la Mammouthe, plus fine que l’Oursonne des bois et plus agile que la Chèvrette des rochers. On l'appellera Spyroute, chemin de mes enfants, femme de Spa, car je le veux, et femme je la veux, parce qu'elle a été éprise de moi l'homme de Spy.


C'est pourquoi l'homme quittera ses parents pour s'attacher à sa femme, et ils deviendront pour la vie une seule chair pour spyrouter dans les champs et les bois, nus comme Manneken-Pis, mais Spyrou et Spyroute, sa compagne des bons et des mauvais jours, dénudés comme des vers de Norge, n'en avaient pas la moindre idée.

Avec Face de bouc, le Chaman du clan et avec l’arbitre de l’équipe de première division des Spydois, en mangeant leur Waterzooi de mammouths marinés, ils parlaient de chasses, du temps et de femmes à conquérir dans le village voisin. Là même où Spyrou approcha la sienne.

Car, s’ils ignoraient la saveur d’une carbonade flamande et des moules frites avec de la mayonnaise, ils connaissaient déjà les querelles communautaires, les crises de clans, les divisions, disettes et toutes les difficultés pour tenir le menhir au milieu du village.

Spyrou n’avait pas Internet, mais il occupait déjà son propre site sur Li Bètch-aus-Rotches, en wallon de Moustier.
Son roc, il ne le quittait que pour les vacances, quand il descendait au soleil du côté de Cro-Magnon, avec madame et les enfants, pour faire un peu de camping et profiter quelques semaines de la douceur de vivre et de la cuisine du Périgord.

Il aimait c’est sûr, la chasse et puis la pêche, il y avait la cueillette aussi qu’il laissait à Madame, laissant les enfants jouer à leurs jeux d’osselets et à construire des cabanes.

Sur son site paléolithique, entre les silex, les bois de cervidés et quelques dents de mammouths, on ne trouva aucune trace de bande dessinée rupestre racontant ses prouesses ; de même, on ne retrouva aucun reste de chicons au gratin, mais rien ne prouve que Spyrou et ses comparses étaient végétariens !

Alors, que sait-on de lui exactement ?

Ce proche cousin néandertalien était-il déjà spidé comme nous le sommes ?

L’histoire, en somme, ne le dit pas ! Était-il déjà xénophobe et suspicieux, probablement !

On suppose qu’il cassa sa première dent sur une couque de Dinant, inventa le lacquemant pour conquérir sa belle, mais quant à savoir si Spyrou, l'homme de Spy, préférait faire l'amour à la guerre, nous n’en savons strictement rien !

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