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L'âge
prose [ ]
Extrait de Veilleurs de Dhuis.

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
par [Reumond ]

2012-01-13  |     | 



Exactement ! Il n’y aucune assurance contre l’âge, il vient soudain comme un accident inévitable, une triste mésaventure de jeunesse.

Brusquement, il s’insinue dans les propos les plus banaux et dans les endroits le plus communs. Comme une rangée d’escaliers, au coin d’une pièce de la maison, et même dans votre lit, il vous surprend ! C’est un hybride de l’espace qui, je le dis souvent, tourne dans le non-sens des aiguilles d’une montre.

Vous sautez à la corde, et l’instant d’après, vous êtes là, pleins de rhumatismes.

Je me couche préadolescent et déjà je me lève trop vieux.

Légèrement, à cloche-pied, vous franchissez les cases de la marelle, passant de la terre au ciel, et surpris, vous vous retrouvez lourdement installé dans un fauteuil défoncé par l’âge.

On est là, candide, sur le banc de l’école, à conjuguer le verbe être au futur, et nous ne sommes déjà plus qu’au passé, nous retrouvant à dire « Quand j’étais jeune », « Autrefois » ou « Jadis ».

Vous jouez aux osselets et en quelques minutes l’ostéoporose vous foudroie comme les feux du ciel. Ne sait-il pas compter ? Vous jouez à cache-cache croyant vous dissimuler pour le tromper, mais en quelques foulées le temps vous retrouve nigaud parmi les ainés.

Mal de vivre, entre un désir de grandir et toutes les peurs qui l’accompagnent, ça vient comme une nausée, quand vous avez comme moi le mal de voiture, de mer, de l’air et de l’école.

C’est comme une douloureuse colique que l’on peut contenir ni retenir ; vous avez beau serrer les fesses, vous crisper comme une vieille porte qui grince et refuse de s’ouvrir au temps présent, les années viennent malgré tous vos efforts.

Oui, quelque part, quand les rêves partent en fumée ils anticipent la crémation. Et pas moyen jusqu’à présent de l’éviter, d’inverser le processus, le mouvement des choses et de la vie ; l’âge doit être toujours traité dans le plus bref délai. C’est une contrainte, une réalité douloureuse.

La bulle de la fiction ou les métaphores de la poésie ne protègent pas de cette réalité là, réglée comme une horloge atomique.

Mes oreilles tintent, mais les ans accomplis ne sont-ils pas des ans sonnés d’avance ? Les anciens le savent et les doyens le confessent…, l’âge mûr c’est le temps de blettir en toute sérénité.

Le temps tient le haut du pavé ; à la dérobée, l’espace nous y vole nos souvenirs, mais ce qui est fait est fait, poil au nez, ce qui est dit est dit, poil au …

Il n’y à pas de contrat à contracter, pas d’ouverture de crédit, l’âge, ça vous prend comme une envie naissante qui voudrait déjà finir.

Pas de clémence face à la dureté des heures qui se masturbent minutes après minute, rythment nos journées et maturent les regards, mais un voile léger, un vague à l’âme comme une distance qui déjà s’installe comme une cataracte, une maladie des sens, un léger brouillard.

Dans le temps, plus rien n’est récent, tout semble troublé !

Bras dessus, bras dessous, « vie et vieux » vont ensemble, comme de beaux vieillards, en promenade au verger d’un au-delà révolu.

Au sillage des peaux, pour être rentable la vie ne pardonne pas ! il n’y a pas de ride par contumace, pas de gommage radical, pas d’alternative au règne du temps…

Tu t’y pli ou tu meurs ! Et ça, c’est pire encore !

Tels ces sillons marbrés qui parcourent le corps comme de grands frissons froids, l’âge est un surendettement terrible !
Là où aucun dossier ne se perd, aucun cheveu ne peut reverdir, on grisonne comme on change de monde. Il nous faut s’acquitter, monnaie courante, jusqu'au dernier sou, innocenter l’innocence, comme pour générer l’équilibre, rembourser la fraicheur d’hier à grand coup de vieillesse à venir.

(…)

Extrait de Veilleurs de Dhuis.

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