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■ L'hiver
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2011-03-14 | |
Aux méandres des souvenirs, les territoires de la mémoire sont des sentiers bien surprenants !
Je m’en souviens, il y a la mémoire courte, pas plus allongée qu’une limace amnésique, et la mémoire longue, aussi élancée qu’un train qui passe, d’une année-lumière à l’autre, pour aller vers d’autres gares; entre les deux, il y a une mémoire intermédiaire, ni trop courte, ni trop longue ; c’est cette voie-là que je fréquente du bout de ma plume exercée, mais fragile, c’est là que je parcours les images et les sons d’hier, pour me souvenir de vous, de la couleur de vos yeux, du timbre de votre voix et du reste aussi ! C’est cette voie-là , que d’ordinaire j’utilise pour aller, seul contre tous, et surtout contre moi-même ! Elle serpente entre les heures creuses et les pleins temps, selon mes humeurs, se perdant en temps libres et en instants précieux, mais c’est toujours pour moi un passe-temps ! En prenant mon temps comme on prend du plaisir, je glane les métaphores dans le champs des analogies - Le défi consiste avant tout, à tailler dans les nœuds, à ne pas écrire dans le sens du poil…, il suffit semble-t-il, d’aller à contre-courant d’encres bleues, noires ou rouges, selon les états d’âmes ou d’esprit du moment. Pour ne pas en perdre une goutte, entre Shanghai et la marge, je trace une porte, mot à mot, une entrée juste défendue par deux anges bien armés, juste à côté de chez vous, et en face de chez moi – proximité ne veut pas dire charrette ! L’espace entre nous est un mal nécessaire, pour que chacun reste lui-même, à sa place de choix ! Le Nil nu sillonne, encre noire dans un couloir "analogique" où les mots toujours s’expriment au quatrième degré d’un quatrième étage, car la métaphore est indispensable pour tendre, entre nous comme entre deux palmiers, un hamac de mots, afin de s’épandre, s’étendre et de s’y allonger à jamais, en chien de fusil ! Temps, traces, x images x à la seconde, movies …, Night shop ..., Dehors, la nuit tombe de sommeil sur mon grand corps malade d’aimer, d'île en île elle se couche, là où Matisse lui-même tisse la trame d’une toile comme un ciel d’été – défait, et constellé de milliers de verbes conjugués à la vie à la mort. Je trace les mots, ronds et fermes comme des seins de jeunes filles, car je suis né voyeur pour mieux mourir voyant ! Je m’agite, mort de touille quand même, à l’approche des rives reins, là où s’épand la lie de la vie avec la sève de la mort, à cœur battant, à cœurs ouverts…, Tu colles ton corps de papier contre mon corps d’encre, pour imprimer tes lèvres comme un sceau sur une ligne discontinue, tout comme on mouille un timbre-poste du bout de la langue, pour s’affranchir soi-même de l’existence, avancer corps et âme, et s’expédier outre-rive, vers d’autres horizons. Il y a des mémoires mendiantes qui quémandent sans cesse le moindre petit souvenir, et des mémoires menteuses qui nient, dénient et font leurs nids dans de grands espaces dépeuplés. Il y a les moyens mnémotechniques pour retenir le ciel, qu’il ne tombe point sur la terre, comme une grande exclamation ! Il y a aussi des pertes de mémoire comme des menstrues d’annales, des trous béants de pactes et de poèmes perdus à tout jamais, des traits et des écritures effacés, réminiscences gommées entre deux actes, un dit ou pis encore, un non-dit ! Il y a des disques durs pour conserver la mémoire dans la cire et le formol, des programmes performants pour graver dans la mémoire des ordinateurs et des conspirateurs, le soupir, le souffle le plus menu d’une souvenance de souvenance ; il y a la pierre hyper mnésique des cimetières, et des petits cailloux de Petits Poucets, qui ramènent toujours au point de départ, là où « je me souviens ! », avant même que les mots ne soient prononcés, les images vues, avant toute commémoration, tout ressouvenir distinct. (...) Ainsi, sur la corde raide des souvenirs éteints, à pleines cendres, j’apprends par cœur les sillons de ta peau pour ne pas oublier ton sourire, les mélodies du bonheur, celles que nous avons jouées à deux et plus, pour enchanter l’amour. Souvenirs frais ou rebelles, infidèles comme l’amour peut l’être, ou plein d’oublis comme un mémento déchiré par les vents et les marées. De mémoire d’homme, il y a celle qui menace de lever le voile des secrets, de faire scandale et de toujours dire la vérité, et plein d’autres mémoires encore... Sur un green sans souvenance, vert de gris, seuls roulent les oublis blancs, les bulles vides; c’est à l’heure où la lune se lève, à l’heure creuse de la pause, dans le temps concave des méditations profondes, dans le silence du cristal, que vous saurez enfin où vont se perdre nos trous de mémoire… Là haut, au ciel intérieur, comme des poètes dans la Lune, des Anges déchus cherchant la solitude, de petits Pierrots lunaires, errant d’entre les antres, de cratères sans drapeau en caverne sans lumière … Amies, amis fidèles, je vous laisse, pour aller me rafraichir la mémoire à la source même des souvenirs, encore plus loin, avec quelques glaçons de … ? Extrait de « Mémorand’homme » (1995)inédit |
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