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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2005-04-15 | | Haïfa, correspondence de Catherine Dupeyron Nimrod est enchanté. "La poésie a trouvé une patrie en Israël", confie le poète français d'origine tchadienne, à l'issue du FORUM INTERNATIONAL DES POETES, qui a réuni 36 poètes (14 francophones et 22 Israéliens, juifs ou arabes), à l'université de Haïfa, les 4 et 5 avril. Sans jalousie,mais non sans envie, l'auteur donne les chiffres de ventes d'un recueil de poèmes: ”Ici, 5000 exemplaires, c'est banal, alors qu'en France, quand on en vend 500 on est contents". Compte tenue du nombre d'habitants, un poète vend donc cent fois plus en Israël qu'en France. Pour Nimrod, la raison en est simple: "C'est le peuple de la Bible et la moitié de la Torah est écrite en vers. Forcement, ça laisse des traces". FRANCHIR LES FRONTIERES Autre trait saillant, la richesse de la poésie israélienne: "Il n'y a pas un seul Israélien qui n'ait pas au moins deux cultures, celle du pays et celle de ses parents ou grands-parents: C'est flagrant quand on allume la télé. Il y a des dizaines des chaînes dans toutes les langues, en turc, en espagnol, en allemand, en russe, en français, en arabe…C'est fascinant", souligne Nimrod, qui faisait, à cette occasion, son premier voyage en Israël. Autre signe de cette diversité, l'existence de treize associations d'écrivains, chacune pour un langue. C'est cette pluralité qui a donné envie à Jacqueline Michel, professeur de littérature contemporaine et directrice du centre de recherche sur la poésie francophone contemporaine sur le campus de Haïfa, de réunir poètes israéliens et francophones (Charles Dobzynski, Jean-ClaudeVillain, Camille Aubaude ou Marie-Claire Bancquart, Rachel Kalfi, Ester Orner, Admiel Kosman, Marlena Braester,Samih Al Kassem, Taha Muhammed Ali et tant d'autres). Jacqueline Michel précise: "Du côté des poètes arabes, on retrouve cette pluralité. Leur poésie est très différente de celle qui existe dans les pays voisins. Parfois, sur certains sujets modernes comme celui de la femme, certains choisissent d'écrire en hébreu, comme Naïm Araïdi, qui est druze." Mona Daher rejette ce refuge dans une autre langue. Palestinienne, israélienne, musulmane de Nazareth, elle préfère combatre en arabe. "Il y a un conflit en moi entre les valeurs de la société patriarcale dans laquelle je vis et mes sentiments. En tant que femme, je veux rétablir un équilibre entre les hommes et nous, mais je veux franchir les frontières dans ma langue, dans ma culture: Ecrire en arabe est un moyen de permettre à d'autres de transgresser ces frontières avec moi."
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