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Le Prophète
poèmes [ ]
25 - 27

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par [Khalil_Gibran ]

2004-07-16  |     |  Inscrit à la bibliotèque par lucia sotirova





25
La Religion


Et un vieux prêtre dit, Parle-nous de la Religion.
Et il dit :

Ai-je parlé d'autre-chose aujourd'hui ?

La religion n'est-elle pas tout acte et toute réflexion,

Et ce qui est ni acte ni réflexion, mais un émerveillement et une surprise jaillissant sans trêve de l'âme, même quand les mains taillent la pierre ou tendent le métier à tisser ?

Qui peut disjoindre sa foi de ses actions, ou sa conviction de ses occupations ?

Qui peut répandre ses heures devant lui, disant, "Celles-ci pour Dieu et celles-là pour moi-même ; celles-ci pour mon âme et ces autres pour mon corps" ?

Toutes vos heures sont des ailes qui battent à travers l'espace qui sépare votre moi de votre moi.

Celui qui porte sa moralité comme ses plus beaux habits, serait mieux dénudé.

Le vent et le soleil ne marqueront pas de rides dans sa peau.

Et celui qui règle sa conduite selon la morale emprisonne l'oiseau chanteur de son être dans une cage.

Le chant le plus libre ne peut passer à travers les barreaux et les grilles.

Et celui pour qui le culte est une fenêtre, que l'on peut aussi bien ouvrir que fermer, n'a pas encore visité la maison de son âme dont les fenêtres sont ouvertes de l'aurore à l'aurore.

Votre vie de tous les jours est votre temple et votre religion.

Chaque fois que vous y pénétrez, emportez avec vous votre être tout entier.

Prenez la charrue et la forge et le maillet et le luth,

Les choses que vous avez façonnées pour votre besoin ou pour votre délice.

Car dans le rêve, vous ne pouvez vous élever au-delà de vos réussites ni sombrer plus bas que vos échecs.

Et prenez tous les hommes avec vous :

Car dans l'adoration vous ne pouvez voler plus haut que leurs espoirs ni vous abaisser plus bas que leur désespoir.

Et si vous voulez connaître Dieu, ne soyez donc pas celui qui résout les énigmes.

Regardez plutôt auprès de vous, et vous Le verrez jouant avec vos enfants,

Et regardez dans l'espace ; vous Le verrez marchant dans les nuages, étendant Ses bras dans l'éclair et retombant en pluie.

Vous Le verrez sourire dans les fleurs, puis s'élevant et agitant Ses mains dans les arbres.


26
La Mort


Puis Almitra parla, disant : Nous voudrions vous interroger au sujet de la Mort.
Et il répondit :

Vous voudriez connaître les secrets de la mort.

Mais comment le trouverez-vous sinon en cherchant au cœur même de la vie ?

Le hibou dont les yeux perçant la nuit sont aveugles le jour, ne peut révéler le mystère de la lumière.

Et si vous voulez vraiment apercevoir l'esprit de la mort, ouvrez grand votre cœur dans le corps de la vie.

Car la vie et la mort sont une, de même que le fleuve et l'océan sont un.

Dans les profondeurs de vos espoirs et de vos désirs, réside votre silencieuse connaissance de l'au-delà ;

Et comme des graines rêvant sous la neige, votre cœur rêve du printemps.

Ayez confiance dans les rêves, car en eux est cachée la porte de l'éternité.

Votre peur de la mort n'est autre que le frémissement du berger, alors qu'il se tient devant le roi dont la main va se poser sur lui pour l'honorer.

Le berger n'est-il pas ravi, malgré son tremblement, de porter la marque du roi ?

Pourtant, n'est-il pas plus conscient encore de son tremblement ?

Car qu'est-ce que mourir, si ce n'est être debout, nu, face au vent et fondre dans le soleil ? Et qu'est-ce que cesser de respirer sinon libérer le souffle de ses marées tempétueuses, afin qu'il s'élève et se dilate et recherche Dieu sans entraves ?

C'est seulement quand vous aurez bu à la rivière du silence que vous chanterez vraiment.

Et quand vous aurez atteint le sommet de la montagne, vous commencerez votre ascension.

Et quand la terre réclamera vos membres, alors vous danserez vraiment.


27
EPILOGUE


Et maintenant, le soir était là.

Et Almitra la voyante dit, Béni soit ce jour et ce lieu, et ton esprit qui a parlé.

Et il répondit,

Etait-ce moi qui parlait ?

N'étais-je pas aussi un auditeur ?

Puis il descendit les marches du Temple et tout le peuple le suivi. Et il atteignit son navire et se tint sur le pont.

Et faisant de nouveau face au peuple, il éleva la voix et dit :

Peuple d'Orphalese, le vent m'invite à vous quitter.

Ma hâte est moins grande que celle du vent, mais je dois partir.

Nous, les vagabonds, toujours en quête de la voie la plus isolée, nous ne commençons nul jour là où nous avons fini un autre, et aucun lever de soleil ne nous trouve là ou son coucher nous a laissés.

Même alors que la terre sommeille, nous voyageons.

Nous sommes les graines de la plante tenace, et c'est dans notre maturité et dans la plénitude de notre cœur que nous sommes livrés au vent et dispersés.

Brefs ont été mes jours parmi vous, et plus brèves encore les paroles que j'ai prononcées.

Mais si ma voix doit s'estomper à vos oreilles, et mon amour disparaître de votre mémoire, alors je reviendrai à vous,

Et avec un cœur plus riche, et des lèvres plus fidèles à l'esprit je parlerai,

Oui, je reviendrai avec la marée,

Et bien que la mort puisse me cacher, et le plus grand silence m'envelopper, une fois encore je rechercherai votre compréhension.

Et ma recherche ne sera pas vaine.

Si ce que j'ai dit recèle une vérité, cette vérité se révélera d'une voix plus claire, et en mots plus familiers avec vos pensées.

Je pars avec le vent, peuple d'Orphalese, mais je ne descends pas dans le néant ;

Et si ce jour n'est pas l'accomplissement de vos besoins et de mon amour, qu'il soit alors la promesse d'autre jour.

Les besoins de l'homme changent, mais non son amour, ni son désir que son amour puisse combler ses besoins.

Aussi sachez que, du plus grand silence, je reviendrai.

La brume qui s'évapore à l'aube, ne laissant que la rosée dans les champs, s'élèvera et se rassemblera en un nuage qui retombera alors en pluie.

Et ce que j'ai été n'est pas sans ressembler à la brume.

Dans la tranquillité de la nuit, j'ai marché dans vos rues, et mon esprit a pénétré vos maisons,

Et vos cœurs battaient avec le mien, votre souffle était sur mon visage et je vous connaissais tous.

Oui, je connaissais vos joies et vos peines, et en votre sommeil vos rêves étaient mes rêves.

Et maintes fois j'ai été parmi vous, tel un lac parmi les montagnes.

De vos êtres je reflétais les sommets et les versants inclinés, et même les transhumances de vos pensées et de vos désirs.

Et vers mon silence ruisselait le rire de vos enfants, et venaient en rivière les aspirations de vos jeunes.

Et lorsqu'ils atteignaient mes profondeurs, les ruisseaux et les rivières ne tarissaient pas pour autant leurs chants.

Mais des choses plus douces encore que les rires, et plus grandes que les aspirations venaient à moi.

C'était tout l'infini de votre être ;

L'homme immense de qui vous êtes tous les cellules et les tendons ;

Celui en qui tous vos chants ne sont qu'une silencieuse palpitation.

C'est en l'homme immense que vous êtes immense,

Et c'est en le contemplant que je vous ai contemplé et que je vous ai aimé.

Car quelles distances l'amour peut-il atteindre, qui ne se trouvent en cette sphère immense ?

Quelles visions, quelles attentes et quelles audaces peuvent s'élancer et dépasser son vol ?

Comme un chêne géant recouvert de fleurs de pommier, est l'homme immense en vous.

Sa puissance vous lie à la terre, son parfum vous élève dans l'espace, et dans son invincibilité vous êtes immortels.

On vous a dit que, à l'image d'une chaîne, vous êtres aussi faibles que le plus faible de vos maillons.

Ce n'est que la moitié de la vérité. Vous avez aussi la force du plus fort de vos maillons.

Vous mesurer par vos actes les plus infimes, est comme évaluer la puissance de l'océan à la fragilité de son écume.

Vous juger par vos défaillances, est jeter le blâme sur les saisons pour leur inconstance.

Oui, vous êtes comme l'océan,

Et pourtant les vaisseaux qui reposent lourdement à terre attendent la haute mer sur vos rivages, car tel l'océan, vous ne pouvez hâter le rythme de vos marées.

Et à l'image des saisons vous êtes aussi,

Et bien qu'en votre hiver vous reniiez votre printemps,

Le printemps, reposant en vous, sourit dans sa somnolence et n'est pas offensé.

Ne pensez pas que je dise ces choses afin que vous puissiez vous dire les uns aux autres, "Il a bien fait notre éloge. Il n'a vu que le bien en nous".

Je ne dis avec des mots que ce que vous connaissez vous-même en pensée.

Et qu'est-ce que la connaissance dite avec des mots, sinon l'ombre de la connaissance sans mots ?

Vos pensées et mes mots sont des ondes d'une mémoire scellée qui garde le souvenir de nos jours passés,

Et des jours anciens, quand la terre ne nous connaissait pas, ni ne se connaissait elle-même,

Et des nuits où la terre fut forgée dans le chaos.

Des sages sont venus à vous pour vous donner de leur sagesse. Je suis venu pour prendre de votre sagesse :

Et voici ce que j'ai trouvé, qui est plus important que la sagesse.

C'est un esprit de flamme en vous, qui rassemble toujours plus de lui-même,

Tandis que vous, insouciants de sa croissance, déplorez la flétrissure de vos jours.

C'est la vie en quête de vie, dans des corps qui redoutent le tombeau.

Il n'y a pas de tombes ici.

Ces montagnes et ces plaines sont un berceau et un marchepied.

Chaque fois que vous passez dans ces champs où vous avez enseveli vos ancêtres, regardez les bien, et vous verrez vos enfants et vous-mêmes dansant la main dans la main.

En vérité, vous engendrez souvent la gaieté sans même le savoir.

D'autres sont venus à vous, à qui vous avez donné la richesse, le pouvoir et la gloire en échange de promesses dorées, faites aux dépends de votre foi.

Je vous ai donné moins qu'une promesse, et pourtant vous avez été encore plus généreux envers moi.

Vous m'avez donné ma plus profonde soif de la vie.

Certainement, aucun présent n'est plus grand pour un homme que celui qui transforme tous ses desseins en lèvres desséchées et toute la vie en fontaine.

Et en cela résident mon honneur et ma récompense -

Car chaque fois que je viens boire à la fontaine, je trouve l'eau vive elle-même assoiffée ;

Et elle me boit tandis que je la bois.

Certain d'entre vous m'ont trouvé trop fier et trop timide pour recevoir des présents.

Je suis en effet trop fier pour recevoir un salaire, mais non pour recevoir un présent.

Et bien que j'aie mangé des baies parmi les collines, alors que vous m'auriez voulu assit à votre table,

Et dormi sous le portique du temple, alors que vous m'auriez hébergé avec joie,

N'était-ce pas cependant votre adorable souci de mes jours et de mes nuits qui a rendu la nourriture agréable à ma bouche, et revêtu mon sommeil de visions ?

Pour ceci surtout je vous bénis :

Vous avez beaucoup donné et vous n'en savez rien.

En vérité, la gentillesse qui se regarde dans un miroir se pétrifie,

Et une bonne action qui s'appelle par des noms tendres devient comme une malédiction.

Et certains d'entre-vous m'ont trouvé distant, et ivre de ma propre solitude,

Et vous avez dit, "Il s'entretient avec les arbres de la forêt, mais pas avec les gens.

Il s'assied seul au sommet des collines et regarde de haut notre cité."

Il est vrai que j'ai gravi les collines et marché en des lieux éloignés.

Comment aurais-je pu vous voir, sinon d'une grande hauteur ou d'une grande distance ?

En vérité, comment peut-on être proche, sinon en étant loin ?

Et d'autres parmi vous m'ont appelé, sans le dire en paroles, et ont dit :

"Etranger, étranger, amoureux des hauteurs inaccessibles, pourquoi résides-tu dans les sommets, où les aigles font leur nid ?

Pourquoi cherches-tu ce qui ne peut être atteint ?

Quelles tempêtes veux-tu prendre dans tes filets ?

Et quels oiseaux éphémères chasses-tu dans les cieux ?

Viens et soit des nôtres.

Descend et apaise ta faim avec notre pain, et ta soif avec notre vin."

Dans la solitude de leur âme, ont-ils dit ces choses ;

Mais si leur solitude avait été plus profonde, ils auraient su que je ne cherchais que le secret de vos joies et de vos peines,

Et que je ne chassais que votre moi-immense qui marche dans le ciel.

Mais le chasseur a aussi été la proie ;

Car bien de mes flèches ne quittèrent mon arc que pour atteindre ma propre poitrine.

Et celui qui voulu être l'oiseau a aussi rampé ;

Car lorsque mes ailes étaient étendues dans le soleil, leur ombre portée sur la terre était une tortue.

Et moi l'homme de foi, fut aussi le sceptique ;

Car souvent ai-je mis mon doigt dans ma propre blessure, afin d'obtenir la plus grande foi en vous et la plus grande connaissance de vous.

Et c'est avec cette foi et cette connaissance que je dis,

Vous n'êtes pas prisonniers de vos corps, ni confinés dans vos maisons ou dans vos champs.

L'essence de votre être demeure au-dessus des montagnes et vagabonde avec le vent.

Ce n'est pas une chose qui rampe vers le soleil pour se chauffer, ou creuse des trous dans la terre pour se protéger.

Mais une chose libre, un esprit qui enveloppe la terre et se déplace dans l'éther.

Si ces mots ont été vagues, ne cherchez pas à les rendre clairs.

Le vague et le nébuleux sont le commencement de toutes choses, mais non leur fin,

Et je voudrais que vous vous souveniez de moi comme d'un commencement.

La vie, et tout ce qui vit, est conçue dans la brume et non dans le cristal.

Et qui sait si le cristal n'est pas la brume qui se dissipe ?

Je voudrais que vous vous souveniez de ceci, en vous souvenant de moi :

Ce qui semble le plus faible et le plus incertain en vous, est le plus fort et le plus déterminé.

N'est-ce pas votre respiration qui a érigé et fortifié votre squelette ?

Et n'est-ce pas un rêve qu'aucun d'entre vous ne se souvient d'avoir rêvé, qui a bâti votre ville et fabriqué tout ce qui s'y trouve ?

Puissiez-vous ne voir que le flux et le reflux de cette respiration, et vous cesseriez de voir autre chose,

Et si vous pouviez entendre le chuchotement du rêve, vous n'entendriez aucun autre son.

Mais vous ne voyez pas, ni n'entendez, et cela est bon.

Le voile qui couvre vos yeux de nuages sera soulevé par les mains qui l'ont tissé.

Et l'argile qui comble vos oreilles sera percée par les doigts mêmes qui l'ont pétri.

Et vous verrez.

Et vous entendrez.

Pourtant, vous ne déplorerez point d'avoir connu la cécité, ni ne regretterez d'avoir été sourd.

Car en ce jour vous connaîtrez les desseins cachés de toutes choses.

Et vous bénirez l'obscurité de même que vous avez béni la lumière.

Après avoir dit ces choses, il regarda autour de lui, et il vit le capitaine de son vaisseau se tenant à la barre et fixant tantôt les voiles déployées, tantôt l'horizon.

Et il dit :

Patient, trop patient est le capitaine de mon vaisseau.

Le vent souffle, et les voiles sont sans repos ;

Même le gouvernail implore un cap ;

Pourtant, mon capitaine attend calmement mon silence.

Et ceux-ci, mes marins, qui ont entendu le chœur de la plus grande mer, ils m'ont aussi écouté avec patience.

Maintenant, ils n'attendront plus.

Je suis prêt.

Le ruisseau a atteint l'océan, et une fois encore la grande mère tient son fils contre sa poitrine.

Adieu, peuple d'Orphalese.

Ce jour a pris fin.

Il se clôt sur nous, tel un nénuphar, sur son propre lendemain.

Ce qui nous fut donné ici, nous le garderons,

Et si cela ne suffit pas, alors nous devrons encore nous retrouver ensemble, et ensemble tendre nos mains vers celui qui donne.

N'oubliez pas que je reviendrai vers vous.

Encore un peu de temps, et ce vers quoi j'aspire rassemblera la poussière et l'écume pour façonner un autre corps.

Encore un peu de temps, un instant de repos au gré du vent, et une autre femme m'enfantera.

Adieu à vous, et à la jeunesse que j'ai passé avec vous.

Ce ne fut qu'hier que nous nous rencontrâmes en rêve,

Vous avez chanté pour moi dans ma solitude, et de vos élans j'ai construit une tour dans le ciel.

Mais maintenant notre sommeil s'est évanoui et notre rêve a pris fin, et déjà l'aube n'est plus.

Le soleil est au-dessus de nous et notre somnolence s'est transformée en plein éveil, et nous devons nous séparer.

Si, au crépuscule de la mémoire, nous devons nous rencontrer de nouveau, nous parlerons encore ensemble et vous me chanterez un chant plus profond.

Et si nos mains doivent se rencontrer dans un autre rêve, nous construirons une autre tour dans le ciel.

Disant cela, il fit un signe aux marins et sur-le-champ ils levèrent l'ancre, larguèrent les amarres, et firent route vers l'est.

Et un cri vint du peuple comme d'un seul cœur, et il s'éleva dans le crépuscule et fut porté sur la mer comme un grand appel de trompe.

Seule Almitra gardait le silence, fixant le vaisseau jusqu'à ce qu'il s'évanouisse dans la brume.

Et quand tout le peuple fut dispersé, elle demeura seule sur la jetée, se souvenant en son cœur de ses paroles :

Encore un peu de temps, un instant de repos au gre du vent, et une autre femme m'enfantera.


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