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■ L'hiver
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2007-09-27 | |
À MON EVE
Le désir d’ouragan de ton corps tamtam Taille les herbes sauvages de mon coeur Et la nuit folle m’ouvre l’espace . Ma langue liquide Prend forme à l’entrée de tes lèvres. Regardes-moi dans tes yeux de tapage, Je noue le jour à tes cheveux Epanouïs sur mon corps . Ma voix est un concert d’oiseaux Lorsque l’arbre de ta chair fleurit Sous la saison pluvieuse de mes mains . Amnésique, je n’ai que la mémoire du goût Que laisse l’étreinte De ton espace étoilé de teinture Mon visage s’est greffé dans tes paumes Pour que rajeunisse son image Par la sève de tes baisers d’hiver Ô! pays de solitude… Au pays de solitude Ma bouche n’est que l’ambassadrice de ton nom Mes yeux sont le drapeau de ton corps Tombant sur le sable de tes jambes Qui glisse entre mes lèvres . Je suis devenu fou, voulant compter avec ma langue les grains de l’amour Ma chaleur murmure aux oreilles du silence Je croise ta douceur en transit sur ton ventre Sous le toit de ton extase j’aurai accès à l’éternité de la jouissance. Brûle -moi vivant je suis ton bois sec Au septième jour de mon plaisir tu es ma manne Rassemblant tous les trésors de la terre. Je nouerai à mon cou ta culotte grâcieuse Tends ton oreille sur la ligne de ma poitrine Et tu écouteras mon coeur , chevauchant la monture Mugissante du vent . Par les contours de ta hanche ouvre La porte de ma nudité pour qu’en jaillisse le chevalier de l’orgasme . Ta taille est la fumée de l’encens parfumée Docile au va-et-vient De l’encensoir de mes mains . Ma bouche est la coupe arrondie de ton sein Où je me dilue dans la folie de ton lait. Je n’ai plus où aller Je suis athée, je ne crois en la raison du sommeil Me considérant comme hérétique, Vomis la sentence de la lave de tes yeux en miettes de volcan Je serai peau-exilé-porteur de tes yeux Dans ton absence tangible, Mes dents ne sont que les dents de lait de ta bouche-bébé Tes reins ne sont que les cloches de midi ,sonnant l’amour A l’anneau de ma bouche . Le battement de ton coeur est l’aiguille réglant les tics-tacs de mes joies Ton feu est l’ange gardien engloutissant les démons de mes enfers passés. Entre toi et moi le jour frappe avec la rage de l’ouragan, À la porte de notre cantique des cantiques Et pourtant la démence de nos gestes est notre plénitude. Il m’est donné d’être fou Quand l’onction de l’obsession se renverse Ce soir tu es mon rêve ,je suis ton songe Sans potion magique je retrouve la virilité Dans tes bras me faisant grimace au portail de ton nombril Je suis le double tranchant tu es la tranchée Ma prière s’écrit à bout de souffle sur la page vivante de ton oreille Je suis à la balade dans les collines de ta nudité J’ai des orages dans la bouche Tu as des grondements dans les mots Après les pluies, vents et marées Tu es le beau temps, je suis le ciel Tu es ma grâce, je suis ta bénédiction Je suis le bébé dans tes entrailles, Avec la douceur de l’enfantement tu me donnes vie Sois mille et une roses et mon coeur sera mille et un parterres CLAUDE SAINNÉCHARLES (Haïti)
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