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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2014-11-07 | | Entre doute et certitude le balancier marque le temps et l'espace de son encre rouge et noire. Tout comme la vie, le doute n’est-il pas un chemin sans fin, et la certitude tout comme la mort de redoutables illusions ? Tout comme la vie, le doute n’est-il pas un chemin sans fin et la certitude comme la mort des illusions redoutables ? Seule la conviction est un habit obscène ! L’Univers du doute quant à lui s’habille d’inconnaissance, de transparentes nudités et de pauvreté aussi, comme celles des enfants qui naissent à la mort dans le cycle des choses. Vêtir notre animalité de chaudes croyances, de gais savoirs, nous permet d’oublier que nous ne sommes que des bêtes de somme et d’illusion. Des primates et des mammifères qui se prennent aux jeux de l’histoire et de la culture pour des Hommes. Le moi est là encore notre pire ennemi et le maître incontesté et incontestable des certitudes académiques. Nous pensons posséder la connaissance, mais comme d’antiques démons, c’est le savoir et l’avoir qui nous possèdent bien; en trompant chacun, on ne trompe que soi même ! Face au Réel, le savoir est une sorte de déni tout comme le pouvoir peut abriter tous les délits. Le défi consiste en cette « dépossession » qui nous rend vulnérables comme un amour dépossédé de tout. Car en ce monde où l’artifice est édifié en réalité bétonnée, seule la vraie folie peut se nourrir de vide, comme le temps s’alimente d’espaces infinis. Exorciser les pleins et les vider de nos vaines certitudes c’est là le seul chemin de vie possible. Alors que l’humble génie se satisfait de l’acceptation des incertitudes, le fondamentaliste se gave d’illusion. Le doute, n’en doutons pas, c’est la précarité des sages. Ceci n’est pas un éloge du doute, mais un poème parce que le poète en sage ou en fou, doute surtout du sens et de la valeur des mots. Seules les questions semblent essentielles au processus d’éveil, dès que l’on croit d’une foi inébranlable, le ciel se ferme, le voile s’épaissit et les anges se meurent d’inanition… Vivre, c’est interroger la vie et mourir n’est-ce pas en quelque sorte questionner la mort ? Les affirmations absolues, les allégations péremptoires font écho comme les balles font ricochet pour détruire l’innocente ambiguïté des choses. Ainsi, l’homme sain doute du ciel comme les cieux doutent des saints, parce qu’entre le Ciel et la Terre, l’expérience du doute vaut tous les savoirs. Le doute est sans attente et sans contrôle, il est sain comme le vent et la pluie ; alors, comment peut-on discerner sans en prendre ombrage, sans possession aucune, comme un animal captatif qui jouit de ses possessions privées ? Comment peut-on percer le voir (perce - voir) sans figer l’expérience comme Méduse le ferait ? N’est-ce pas dans ce doute que les vérités éternelles apparaissent comme vérité d’un moment ? Elles passent et se meurent pour mieux renaître de leur cendre. Car n’en doutons pas, sans jeu de maux, le doute est un phénix perché au sommet de l’arbre de la connaissance. Ainsi, tous les grands principes sont des barrières au progrès, seul celui de l’incertitude ouvre les portes des étoiles et les fenêtres aux possibles futurs ! Devenir d’authentiques sceptiques, n’est-ce pas là un appel vraiment « Humain » ? Tout le reste semble-t-il est dérisoire, quand on entend le bruit des armes, et tout ce passé et ce présent sanglant relève bien du Sapiens qui n’a d’Homo que ses virtualités. Oui, comme dans Le Petit Prince de Saint Ex. « des tas de gens sérieux », des « grandes personnes », on en trouve, on en parle, on les écoute, on peut même les lire… Moi-même dans mon expérience de mort imminente « Je les ai vues de très près » de l’autre côté du miroir, à l’intérieur des choses et cela « n’a pas trop amélioré mon opinion ». Même la pleine conscience peut devenir un enfer pavé de bonnes intentions ! Car seule la lucidité est une forme de connaissance qui défie toutes les lois. Si en matière de « bridge, de golf, de politique et de cravates » les choses semblent relativement simples, en matière de serpent boa ou d’éléphant comme dans Le Petit Prince ou dans le « Ceci n’est pas une pipe » de Magritte, nos réponses appartiendront toujours a un monde imaginaire ou symbolique rempli de métaphores, de paradoxes et d’analogies, un univers où il nous sera toujours difficile, sinon impossible, de choisir quelque vérité en soi. À travers tous les conflits mondiaux et toutes les épreuves, les gens dits sérieux en sont les preuves : la certitude enferme et bloque nos bons récepteurs ; et toutes les Institutions (1) à coup de dogmes politiques, administratifs ou opérationnels, ne font qu’instrumenter nos jugements, nos névroses, nos évidences et nos multiples croyances. Autour de cet axe « institutionnel », une multitude de parasites et de rapaces se nourrissent de nos patterns et blessures diverses. Le monde est un terreau (un compost religieux, politique, sportif ou philosophique) avec ses dogmes, ses totems et ses tabous, sur lequel poussent toutes sortes de gourous quémandeurs de succès et d’adeptes en quête d’absolu et de vérité. Ils sont là pour se faire un audimat, de l’argent ou de nouveaux disciples ; acquérir quelque sentiment de pouvoir sur vous et sur votre dos, satisfaire leur besoin primaire de reconnaissance…, c’est-à -dire que pour survivre il leur est vital de phagocyter nos propres convictions, nos croyances, nos attentes, nos peurs et nos désirs. Dans la matrice, ils se nourrissent de ces certitudes (vitales pour nous-mêmes) qui nous habitent et auxquelles nous nous identifions à tort pour le moment. « Le doute » est donc pour chacun d’eux l’ennemi public numéro One. Allez donc savoir pourquoi et par quel mystère quantique, les doutes et les questions entrent en résonnance avec le Cosmos, comme des hasards nécessaires ? Pourquoi les doutes ouvrent les portes de la perception, élargissent notre regard et notre conscience ? Alors pourquoi leurs antonymes : assurance, conviction, certitude semblent produire le contraire ? Comment s’y retrouver soi-même, se libérer des causes et des choses qui nous ont formaté ou programmé pour reprendre le jargon de l’informatique. Comme des PC biologique et sociaux, nous sommes préfabriqués et saturés de croyances, de conditionnements divers, d’illusions multiples, du matraquage médiatique qui nous empêchent de douter. Effectivement, certains doutes peuvent être paralysants, mais nous parlons ici d’un autre doute qui ne relève pas du bon sens. Nous causons d’un doute ou rien n’est figé à tout jamais (dans le complexe de Méduse) mais où tout peut se mouvoir dans tous les sens du mot « sens ». Depuis deux mille ans, et probablement même avant, par soucis ou nécessité de contrôle social, on tente de nous faire « croire » que seule la foi, celle des convictions profondes (religieuses, sociales, politiques…) est salutaire, mais seul le doute authentique est une vertu (vers tu), une direction dans laquelle vertu et virtuel (de même étymologie) sont un même chemin de possibles tourné vers l’avenir. Plus qu’une simple pensée, le doute est un bon génie qui sans cesse bouge en nous comme un enfant au sein, il est la vie même, le mouvement et l’être c'est-à -dire un vivant, un étant au monde. Comme un bambin curieux, ne nous faudrait-il pas tout sortir des tiroirs et des dictionnaires ? Le doute est donc dynamique, avec cette perpétuelle inconstance puisque tout est échange, relation et relativité ; face à quoi la conviction n’est qu’une apparence coagulée et la certitude un mur impénétrable ! Le doute comme le vide font peur ! C’est viscéral, et l’homo sapiens n’échappe pas à la règle. Certes, la connaissance existe, mais le doute « est » ! C’est ce qui fait toute la différence, et tous les possibles sont là ! Mais comme toujours c’est dans le vide médian entre le gai savoir des uns et les doutes des autres que se trouve l’expérience personnelle, le chemin ou la voie. Dans la certitude du doute et le doute de la certitude, selon les contingences de l’instant présent, la reliance à soi-même, au monde et aux autres s’opère ainsi, telle une véritable interconnexion (communion) entre ce que je croyais hier et ce que j’ignore encore. (1) Analyste institutionnel durant de nombreuses années, je doute encore des bonnes intentions et du langage de ces infra ou super structures "traditionnelles" que le Sapiens a mis en place pour survivre à ses multiples prédateurs, qu'ils soient imaginaires, symboliques ou réels, et contrôler ainsi les choses qui font peur ou les causes qui angoissent. |
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