Finis les pourparlers avec les ombres et les nombres
Éloignés à jamais du monde vie hors de la pénombre ce soir
Ce soir neuf de bouteille pleine de vie
Ce soir nouveau illuminé transcendant multiplié
Ce soir de braise sur la poitrine et dans le cœur
Couleur rouge de mon sang Ô toi que j’aime
Que j’aime Ô mon océan Ô ma mer de sang
Mon chrysanthème mes vingt-ans
Ma poudre criant sous les replis de la cervelle
Explosive poudre mortelle de ma jeunesse
Subtilement je te veux déposer
Subtilement en goutte de rosée
Sur la surface unie du papier univers
Pour que ta soie brille dans l’espace
Et fasse déchoir le roi du haut des trônes vides
Pour que la vie se vive visiblement
Sans fuir au repli de la chair putrescible
Systématiquement fuir la larme
Que tu entends Entends-tu la larme
La larme misérable qui sonne la mort au coucher du Soleil à Alger
La larme de cristal sur la joue d’une mère
La larme de la chute cassant sa joie sur les pierres amères
La larme du cœur universelle qui bat son sang de larme
La larme de joie au bord du précipice
Et dans les hospices et sur le lit de la mort
Et dans les fils et dans les sœurs
Et dans les pères et dans les mères