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agonia Textes Recommandés
■ portrait
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2009-09-17 | |
ce samedi-là ensoleillé le maïs avait
des cheveux grisonnants éparpillés par le souffle tumultueux du Saint Laurent des ombres rectangulaires glissaient sur l’asphalte de la chaussée elles ressemblaient aux voitures Dacia 1300 ou aux Daces combattant contre les légions romaines l’odeur d’excrément me rappelait la vie chez moi à la campagne le jonc ondoyait vagues après vagues je m’imaginais moulinant depuis des milliers de kilomètres la carpe aux longues moustaches étendues par dessus mers et océans le Danube me caressait de ses bras attachés aux épaules du Pôle Nord plus je m’approchais de l’Atlantique plus je humais la soupe de poisson Il se peut que les Lipovènes aient jeté leurs filets méridionaux jusqu’à l’aurore boréale en fumant les Carpates dans les Appalaches ou dans Kahnawake tout en parlant mohawk et en sucrant leur soupe aigre avec du sirop de bouleau tandis qu’ils prononçaient avec l’accent russe cabane à sucre ce samedi-là ensoleillé où une si petite Roumanie explosait dans nos coeurs les deux chênes prêts à conquérir la redoute de Québec proclamaient l’indépendance valeur d’un état d’esprit qu’on ne perd jamais dans une bataille multinationale j’ai vaincu je regardais le ciel en soupirant je touchais les nuages de mes doigts qui dessinaient des avions quand on est seul entouré par des étrangers Dieu est plus proche je suis un oiseau de passage exilé par l’existence stérile sur d’autres continents j’aimerais survoler Tomis lécher le sel de mes blessures embrasser Ovide sur le front griffonner une poésie nostalgique je surprends cet étrange présent transposé dans les mégapixels d’une unique dimension le passé, un méga amour qui m’a transformé en mégalomane en fait c’est une souffrance sans bornes mon âme est un glacier je vis au quaternaire que sais-tu de mon combat contre les moulins à vent arctiques qui cristallisent mon souvenir fouettant mon visage de larmes gelées autrefois brûlantes de bonheur que sais-tu de la sensation de boire du Pinot Noir de Murfatlar goûtant les raisins que tu cueillais au cours des travaux agricoles dans les années au lycée as-tu jamais pensé à ta patrie comme à un cimetière de mots perdus parmi tant de langues débordantes où tu deviens une langue muette tu t’enivres de sentiments singuliers entre quatre murs l’église protégée par la loi du loyer universel je suis le roi des pensées d’amour impossible métamorphosées en vers les monts Snowdon que j’ai escaladés en me suspendant à la Lune les rêves qui m’ont sauvé sont ceux où tu me disais bonne nuit je ne veux pas oublier le passé pour un jour à venir je me souviens toujours de ton sourire dis-moi que tu m’aimes ça suffira je peux mourir en regardant ton visage mon dernier souvenir
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