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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2005-06-09 | |
Je ne sais pas ce que je préfère
La plume qui glisse sur le papier Le cliquetis des touches sur le clavier, Mais je sais que j’aime ces mots qui se dessinent sous l’ombre de mes doigts qui s’emballent parfois. Je ne sais pas ce qui me donne du bonheur le plus, Biffer un mot d’un trait profond ou d’un gribouillis brouillon Un copier coller rapide efficace et définitif. Ce dont je suis sûre, c’est qu’à chaque alinéa un monde nouveau apparaît. J’ignore pourquoi chaque mot s’inscrivant à l’encre indélébile sur papier quadrillé Ou s’écrivant de manière virtuelle sur une page irréelle me donne le sentiment que tout est à créer. Chaque mot porte en lui une part de vérité qui s’inscrit à mesure qu’il est écrit ou prononcé : Demain devient un lendemain Léger s’envole dans un souffle Boire est soudain liquide Dormir baille en s’étirant Et Aimer, ha, Aimer, prend des postures indécentes, les moues les plus aguichantes, Aimer a tous les goûts, toutes les saveurs, toutes les odeurs que la terre peut charrier, de la plus amère à la plus douce, de la plus enchantée à la plus désabusée. Le mot fée nous ensorcelle, Mort et nous sommes épouvantés, Sérieux fait les sourcils en V. Les mots mystérieux, ceux qui ne veulent rien dire sauf aux initiés, les mots qui ne parlent pas même sous la torture, ou qui ne parleront qu’en présence de leur avocat, les mots bâillonnés, les mots massacrés, les mots déformés, noyés sous l’encre, les mots égorgés par les barbarismes, ceux en quête de modernisme, les néologismes, les mots amputés, ceux qui sont à double sens, agents doubles, double tranchant, les mots auxquels il faut faire attention quand on les prononce, les paroles mesurées, les mots si hauts qu’ils dépassent la pensée, les mots bolides qui fusent, ceux qui refusent, les mots que l’on regrette ou qu’on fera regretter, ceux qu’on ravale avec les larmes, ceux qui se coincent et qui restent en travers du gosier, les mots lâchés comme des fauves, les grands mots qu’on monte comme des chevaux, les mots d’excuse, les mots de regret éternel, les mots fuyants quand ils sonnent faux, les mots gros, enflés de laideur, les mots feutrés comme des pas, des mots faméliques qui tendent la cédille comme d’autre la sébile, des mots lumineux qui éclairent l’obscurité d’une pensée, les mots bleus qui font mal. Et les mots d’amour. Ha, les mots d’amour ! Et les mots noirs qui expriment la colère, les mots silencieux qui n’osent pas, qui mettent leurs pas dans les mots solitaires, sans les toucher jamais, les mots criés à gorge déployée, les mots rapides qu’on descend en canoë blanc, les mots d’outre tombe qu’on laisse dire aux autres quand on ne peut plus parler. Et les mots d’amour. Ha, les mots d’amour ! Des mots chantés qu’une mère fredonne, qu’un amant ronronne, des mots de paix.
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