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Le rideau
essai [ ]
Kundera chasse le poète de sa république

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par [Rachid ]

2007-04-20  |     | 



Le rideau poursuit une méditation commencée il y a longtemps par Milan Kundera, récapitulant les principaux thèmes de ses essais antérieurs : L’art du roman et Les testaments trahis. Le romancier pense son art, ose le fait de s’interroger ou bien de redécouvrir son histoire oubliée et ses mécanismes métamorphosés, à la recherche d’une généalogie ouverte qui résiste à toute sorte d’historisation. Certes, l’écriture de Kundera sur le roman ne rentre pas dans le domaine de la critique académique qui oublia la vie et fut dévorée par la théorie. Il est vrai que Kundera donne la parole au roman lui-même sans prendre en considération le jargon académique des fonctionnaires de la littérature, mais il risque souvent de tomber dans le piège du vouloir-dire.
Le roman chez Kundera est l’art de déchirer le rideau, le rideau n’étant rien d’autre que les interprétations propagées par le prêt-à-penser dominant et les préjugés inscrits dans la conscience collective. Le roman ose la vérité, sa propre ou plutôt ses propres vérités qui contredisent souvent la vérité donnée et les absolutismes hérités, et se contredisent dans le même temps elles-mêmes. Dans le monde ouvert et relatif du roman, on assiste à un pluralisme des voix et des vérités ; à une parodie de l’univoque et du monochrome ; et c’est peut -être dans ce sens qu’il faut comprendre la critique de l’auteur de toute sorte de provincialisme culturel et de toute autosatisfaction nationale.
Mais chaque écriture sur le roman n’est-elle pas contaminée par le vouloir-dire, puisqu’elle n’aspire qu’à marquer ses frontières et à déterminer sa logique ? Kundera laisse plutôt le roman parler. Le roman bâtit sa propre église, comme disait Bachtine, et possède ses propres idées. De cette façon, il prend ses distances vis-à-vis de la philosophie et, en tuant l’attitude lyrique, le romancier se distancie de la poésie : « La conversion anti-lyrique est une expérience fondamentale dans le curriculum vitæ du romancier ; éloigné de lui-même, il se voit soudain à distance... ».
On peut reprocher à Kundera l’illusion que le roman vit et se crée indépendamment des attitudes ou des formes philosophiques et lyriques. L’originalité du roman se dessine cependant dans le fait que le roman implique tous les arts et reste ouvert à toutes les attitudes, et à travers son dialogisme et sa pluralité, il peut montrer l’aveuglement d’un philosophe, la naïveté ou bien l’immaturité de l’attitude poétique, comme il peut montrer le contraire. En ce sens, le roman n’a pas d’histoire propre et ne prétend pas en posséder une ; il est la scène où contrastent et se relativisent toutes les histoires. Quant au romancier, il n’est pas toujours obligé de se distancier de soi-même, puisque lui aussi appartient à cet ensemble qu’on appelle la vie : il peut, à travers la forme romanesque, faire prévaloir sa voix sur les autres voix ou la faire démystifier.
En somme, ne peut-on pas dire que Kundera défend une conception plus ou moins objective de l’écriture romancière, où le romancier ne fait que réécrire la réalité des autres tout en restant indépendant de la sienne ?
La prétention que le roman reste voué à explorer une expérience humaine que tous les autres systèmes d’interprétations négligent ou bien n’osent pas aborder reste une prétention futile. Ce n’est pas le dit qui fait le roman, ce n’est pas l’acte de découvrir qui est aussi un acte philosophique, poétique et scientifique, mais plutôt sa façon de dire, et même dans sa forme, il reste étroitement lié aux autres arts et dits ; le dialogisme, la polyphonie et le rire qui marquent les traits du roman, comme le répétait Kundera dans L’art du roman, ne sont -ils pas aussi des caractéristiques de la philosophie ?
Le roman n’est plus qu’un chapitre dans le grand livre de la prose qui renferme plusieurs chapitres tels que la philosophie, les religions, la psychanalyse, les découvertes scientifiques, etc., et comme tout chapitre d’un livre, il n’est ni simple répétition des autres, ni indépendant d’eux.

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