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Les extra-terrestres
essai [ ]

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par [Reumond ]

2016-09-17  |     | 














Quand on pense aux extra-terrestres, on pense de suite à des films comme Mars Attacks ! de Tim Burton et aux petits bonshommes verts , à des créatures qui habiteraient une autre planète que notre belle Terre, comme ces extra-terrestres de science-fiction. Certains parmi nous prétendent même en avoir rencontré, mais dans cet article, il ne s’agit pas d’eux, ni de cela !

Il ne s’agit pas non plus des êtres singuliers ou étranges que nous sommes parfois pour les autres, ou que la vie nous amène à rencontrer au coin de la rue, des arts ou d’une soirée poétique.

C’est un fait, dans notre monde et sur Terre, beaucoup d’homo sapiens font figure d’extra-terrestres, mais ce ne sont que des figures ou plus exactement "des cas de figure", c’est-à-dire des figurants et des figurations !


Les vrais extraterrestres ne sont pas ceux que nous imaginons !

L'humain tel que nous le nommons par habitude est un véritable "présupposé", un être de pure équivoque et surtout une créature virtuelle; instable funambule entre la Terre de ses origines, et le Ciel de toutes ses aspirations (espoirs / rêves).

Il reste là, suspendu dans une tension de tous les jours, prisonnier de son Zoo humain, comme écartelé entre deux os : une double identité et une double ambiguïté existentielle, qui le suspend entre la Nature et la Culture.

(...)

Mi-ange et mi-démon, mi-bête et mi-beau…

L'homo sapiens, l’homme anticipé, celui que l’on anticipe, ne peut être qu’un extra-terrestre, un être paradoxal de nature, à la culture complexe, en un seul mot, une authentique "Chimère", un être de contradiction et d’opposition, face à celui qui vient ou viendra peut-être au-delà de notre pauvre homo sapiennité.

Ainsi, comme l’homme « préfabriqué » de Maurice Zundel, celui que l'on-dit "homme" n'est en réalité qu'une pure fiction, une fabrication sociale et culturelle – un préétabli sur l’étal de l’espace, ou un préconçu dans l’alambic du temps; une bête à part entière dans le champ de l’Évolution, au cœur même d’un grand labyrinthe mondain.

Tout comme on le fait de Dieu, on présume de l’existence de l’humain sans en avoir vraiment la preuve par le beau, par le bien et surtout par l’amour ; l’homme est donc « un préjugé » par excellence, même s’il n’est pas lui-même l’excellence !

D’où cette complexité qui est aussi celle de toute vie même, en cette « double contrainte » ou en ce « double engagement » pour trouver sa juste place, en un juste milieu non duel.

Il y a en nous une telle volonté d'auto-destruction que nous pouvons penser que nous sommes les seuls en dehors de notre Terre à avoir cette pulsion de mort en nous !

Il semblerait donc que l’homo sapiens soit la seule créature vraiment « autodestructrice », et le seul animal à détenir ce triste apanage de la jouissance de la destruction ; l’unique à avoir ce privilège peu enviable de jouer et de jouir de ses droits et de ses devoirs pour se détruire ou pour détruire ses pairs.

La seule espèce animale ou les individus s’assassinent ; la seule à se donner intentionnellement la mort où à condamner à mort, à faire la guerre, à jouir de la torture, de l’esclavage et du viol.

La seule espèce « extra-terrestre », comme vivant en dehors du Réel, à refuser l’euthanasie ou l’avortement pour des raisons philosophiques, mais où l’on guerroie et génocide pour les mêmes raisons, où l’on envoie sans honte des enfants sur le front pour servir de bouclier et de chair à canon.

L’homo sapiens est bien la seule créature, assez arrogante et prétentieuse pour s’arroger des droits « exclusifs », ou des devoirs « exceptionnels » pour détruire la planète ou pour envoyer des mômes de sept ans au charbon.Le seul primate à avoir ce trait de caractère social, où, pour le bien de « la collectivité », de la communauté et de ses institutions, on exploite l’énergie de l’esclavage comme celui de l’atome, et dans ce monde-là, l’individu n’a de valeur en soi que pour produire et consommer ?

Cette particularité des hominidés, qui érige en vertu le privilège de la fortune, du savoir, du pouvoir, de la célébrité, de la propriété, de la vie privée des uns et du confort des autres, relève en vérité d’un seul et unique trait de caractère qui est celui d’une forme de « suicide social », caractérisé par une pensée, des actes et des comportements autodestructeurs variés, culturellement développés comme une sorte d'habitus individualiste, une addiction captative pour l’égoïsme, la corruption, la vénalité et la violence.

C'est une bien triste réalité que celle-là !
Car si les animaux ne sont pas humains du tout, les hominidés peuvent être bestiaux pour deux petits sous !

Sous une épaisse couche de déni, et dans un bain d’ondes, de larmes, de poussières radioactives et de CO2, les substantifs « Homme » et « Humanité » signent une absence !

Dans ce no man’s land où aucun homme digne de ce nom ne pointe son nez, je ne distingue que des narines irritées et des mufles allergiques, des groins ensanglantés et des trompe-la-mort. Sur mes écrans plats éclaboussés d'images obscènes, je n’observe que des neurones stressés et des bains de sang et de non-sens.

Un froid de glace fondue me traverse l’échine ; j’ai le poil aussi pollué que l’océan et des pesticides me piquent les yeux. À vue de naseaux et de nerfs exaspérés, l’Homme espéré est encore loin !

Nous nous croyons « Homme », quelle ironie du sort, et quelle prétention ! On s’y croit déjà, croyant croître, on se croise et l’on s’entrecroise sur le Net, entre deux commentaires et des « j’aime » bien sympathiques.

Exaspérés par un pseudo progrès certains crient aux scandales. Les grandes mégapoles sont des nécropoles déguisées en parc de loisirs et en TV réalités multiformes, on s’y croit libre de jouer, de penser et d’aller à sa guise, mais la matrice est tortueuse et notre prison mentale reste un véritable panier à crabes !

Nous nous croyons « Homme », et sûr de ce simili savoir et de nos profondes convictions, nous ne sommes en réalité que les bien tristes prisonniers d’un savoir de carton-pâte et de croyances erronées !

Dans ce Zoo humain dessiné avec esprit pas Desmond Morris il y a quelques décennies, nous continuons à abuser de notre position de singes nus rhabillés par nos certitudes, vêtus d’orgueil et de prétentions de grands singes savants.

Que nous soyons « Homme », on n’en doute même plus ! Alors que le doute comme l’espérance sont nécessaires pour avancer et s’épanouir plus encore. Seule la conviction est un habit obscène !

L’Univers du doute quant à lui s’habille d’inconnaissance, d’humilité, de transparentes nudités et de pauvreté aussi.

Aspirer à devenir ou à être « Homme est une vertu », c’est-à-dire une aspiration, une perspective et pas une réalité, un espoir qui est de l’ordre de « la puissance » (1), du latin virtus, comme une qualité non pas possédée comme on possède un bien fragile, mais une réalité vers laquelle on tend !
C’est-à-dire une tendance de l’ordre du possible et des potentialités homo sapiennes.

Être Homme est une réalité irréalisable ; la nature elle-même après tant de millions d’années d’Évolution n’a pas encore fait de l’homme ! Tout juste a-t-elle réalisé la Bête comme une vague apparence de ce qui pourrait advenir de ce simiens si nôtre, celui que nous disons "homo sapiens". Nous ne sommes qu’une vague ressemblance, un vague semblant avec ce qui n’est pas « en corps».

Seule une intelligence qui se situerait entre l’I.N (intelligence naturelle) et l’I.A (intelligence artificielle) serait capable de l’Homme à venir, c’est là que je situe l’I.S, l’Intelligence spirituelle. Toutes nos tensions (politiques, sociales, culturelles, économiques et surtout somatiques) sont liées à ces prétentions « sur homo sapiennes », c’est dans cet espace que le stress se tresse en nœuds impénétrables. Et nous sommes des extra-terrestres parce que nos ambitions sont « sur homo sapiennes » !

« En vérité, en vérité, je vous le dis », comme disait un autre sapiens que l’on dit Homme et Dieu, nous sommes des primates doublés de mammifères, et donc de ce fait biologiquement circonscrit à notre nature charnelle - toute relation homo sapienne se réduit en quelque sorte à des rapports bestiaux et quasi zoophiliques !

Nous avons beau nous prendre pour la Belle, l’illusion nous tourne la tête et ce narcissisme nous plonge dans des eaux troubles.

(...)

Devenir homme est une disposition plus qu’une prédisposition, car je ne suis pas sûr que nous avons en nous la volonté et la capacité de devenir plus humains de nous-mêmes!

Notes (1) C’est en quoi la puissance (comme capacité, comme énergie ou principe potentiels) est d’une certaine manière divine, et que « Le divin » ou ledit « Dieu » sont tout puissants, c’est-à-dire qu’ils sont le lieu même d’une espérance. Le virtuel est par excellence comme le lieu ouvert aux possibles, un lieu tendu vers l’avenir ; un lieu unique pour tous les possibles réalisables, à réaliser ou à rendre réel. L’Homme, celui qui ne sera plus un « extra-terrestre » est de cet ordre-là, de l’ordre de la capacité.

(…)

Où va le monde sans Homme véritable et quelle est cette bête de la famille des hominidés qui prétend connaître le sens de la vie et même maîtriser la mort ?

Quel est cet animal du genre homo sapiens qui joue de la perversité comme du trombone à coulisse, et des contradictions comme un homo sapiens s’étourdit de violons ?

Quel est cette créature instinctive, de l’ordre des primates qui asservie et torture ses semblables ?
Quelle est cette ombre d’Homme qui parle des dieux et parle au nom de Dieu ?Quelle est cette bête apocalyptique de la classe des mammifères, cette bête immonde qui fait la guerre à ses frères de sens, et joue de l’atome comme à la pétanque ; discourant à qui veut l’entendre dire, de liberté, d’égalité et de fraternité ?

Quel est cedit « sapiens » qui se fait la guerre ou la morale, et juge ses pairs au nom des idéaux politiques, philosophiques ou religieux ?

D’ailleurs, qui suis-je moi-même, pauvre singe, se questionnant pour post juger de l’homo sapiennité à partir de ses excès ?

Qui suis-je pour juger le monde de la hauteur de mes gros mots, et préjuger ainsi d’un Homme qui n’est pas encore ?

On devrait toujours avoir à l’esprit que nous sommes des primates, non pas de l’ordre, mais du désordre des mammifères, et même des singes fort intelligents.

Tout comme on devrait se souvenir sans cesse que nous sommes capables du pire et du meilleur ; c’est la vie et c’est l’Évolution naturelle qui semble vouloir cela !

Sinon on est ou on devient peu à peu ce qu’on déni, ne dit-on pas que celui qui fait l’ange fait la bête, tout comme la bête qui fait l’Homme avant l’heure de l’Homme, se condamne elle-même pour l’éternité à la bêtise !

C’est une chose très malsaine que de se prendre pour quelque chose d’autre que ce que nous sommes vraiment dans notre nature profonde : des smart animal comme des téléphones portables !

Nous croyant déjà Hommes, cette méprise, nous conduit forcément à une double discrimination identitaire : vis-à-vis des animaux nos égaux (par rapport à nos propres racines animales), et bien sûr, face à nos différents congénères et leurs origines raciales.

Comment pouvons-nous nous considérer corps et âme comme des bêtes particulièrement intelligentes, alors que depuis toujours nous avons fait des animaux le symbole du mal (La Bête), et restreint les autres animaux à leurs « instincts », simplifiant en quelque sorte le concept même « de bête » à celui de « bêtise » ?

Dans ce lourd déni de notre réelle identité, en ayant entre autres, mis le langage dit articulé dans des chaires inviolables, nous avons mis et sacralisé une distance entre l’homo sapiens et les autres animaux.

Quand je dis, ou quand j’écris que l’Homme n’est pas encore (en - corps), ce n’est évidemment pas de ma part un argument scientifique ou une donnée théologique !

Ce n’est pas non plus une métaphore ou un programme politique ou social, il s’agit simplement d’un pré jugement, tout comme d’affirmer que l’homme existe déjà est un préjugé anthropologique, ma réflexion philosophique concerne ici c’est une réalité du non – accompli, c’est-à-dire une réalité de l’ordre du Réel, celui de l’Homme à - venir (avenir).

C’est de ce fait que dans les souffrances et les spasmes de cette douloureuse et très longue parturition, toutes les créatures aspirent à être plus qu’elles-mêmes, tout comme notre Planète Terre tout entière aspire en gémissements ineffables après l’Homme !

Telle l’épée de Damoclès, Le Manque existentiel est là, tel un néant. L’Homme qui vient est donc un vide à remplir, et tant que cette attente ne sera pas comblée, ce vide ne pourra être comblé en vain que « par des succès damnés » de réussite et de consommation.

Dans cette dynamique, toutes les douleurs du monde ensemencent l’avenir, fertilisent la nature et engraissent les cultures. C’est sur ce terreau nauséabond que les causes les plus douloureuses se changent en grâce évolutive.

Tout comme les discours sur le sempiternel progrès de l’humanité sont pleins d’ambiguïtés; c’est à travers ce lisier social et ce bourbier culturel, que le monde sans cesse se transforme, pour ne point dire qu’il évolue.

En psychanalyse, « Le Manque » désigne « un manque à être », du même ordre que ce désir qui traverses les êtres vivants et qui les met est « relation d’être », c’est-à-dire d’une certaine matière (biologiquement parlant) et d’une certaine manière (socialement parlant) dans une relation d’être vis-à-vis associé à ce manque existentiel et à de multiples besoins associés au Manque.

Comme le Yin et le Yang s’interpénètrent, l’être est toujours incomplet et cette incomplétude traverse toute son existence !Même avec beaucoup d’argent, on peut tout posséder, mais on ne possèdera jamais l’im - possédable qui est de la nature du Réel ou de nature symbolique, tels que le bonheur parfait, la liberté totale, l’amour absolu ou l’immortalité... qui sont de l’ordre de l’impossible possession.

Le Dieu ou L’Homme qui viennent à nous et vers lesquels nous aspirons plus ou moins tous sont de cet ordre-là : Le Réel.

« Le Manque » est donc « une boîte noire » contenant l’ensemble des choses impossibles et irréalisables, bien que dans la mesure et les limites du possible, nous puissions plus ou moins tendre, par les biais du rêve, de l’imaginaire ou du spirituel à espérer et envisager tous les impossibles comme possibles !

(...)

Quelque chose d'humain frappe à la porte du temps.
C’est un homo sapiens, un avorton boiteux, un homme supputé, apprécié à la valeur de ses chefs-d’œuvre, comme un champion de la technologie, diplômé et sur évalué. Mais dans l’entrebâillement de l’espace-temps, cette vague ombre d’Homme, cette pure création mentale, création avant terme, loin du Réel ne peut survivre que d’illusions sur lui-même et le monde.

Le forfait de l’homo sapiennité reste une infraction à l’Évolution ; l’homo machiné, conditionné, socialisé, culturé, imaginé, préfabriqué… reste malgré tout un prédateur pré daté !

L’homo sapiens n’est qu’un homme commencé, débuté avec peine, à peine esquissé sur l’horizon fumant des guerres passées et présentes. Il n’est qu’un embryon humain dans les embruns du temps. De l'Homme qui pourrait venir, il en a, entre autres, la parole, la teinte, la forme vague, le sang dans les veines, les germes dans le regard et même certaines pensées, mais il n’est pas encore l’Homme qui vient à petits pas, fragile et inquiet pour son futur.

Il n’a pas de forme, pas d’image, Il ne ressemble à rien d’autre, Il est comme une larve d’homme, une trace d’ADN sur une lame sanglante, un germe égaré à la surface d’un océan de rires et de larmes; un être hybride en suspens au-dessus d’une Evolution en marche, mais que peut être un homo sapiens en manque d’Homme, telle une espérance qui serait comme tronquée à la base ?
N’est-il qu’un dessein à peine ébauché par le gravier des sabliers ?

Une esquisse d’humanité à l’entrée d’un sombre vestibule, avec une petite lumière tout au bout du couloir ; comme un premier jet d’une nature diversifiée ?Oui, que peut être un homo sapiens quand l’Homme vient à manquer ?Que peut-il advenir de cet homme avant terme ?

De cet être rudimentaire ?

Que peut-il sortir de bon de cette sorte de Golem perdu entre la vie et la mort, la raison et l'espérance, à mi-chemin d'une voie d’extinction et d'une voie d’humanisation ?Au four ou au moulin, un singe même savant, riche et puissant reste un primate agressif !
Dehors, l’humus se trouble, le ciel s’obscurcit, la Terre s’abime et le monde est de plus en plus corrompu ; nos acquis sociaux et nos acquisitions matérielles nous aveuglent, la technologie nous dépasse, les réalités établies nous dissimulent la face cachée des choses, nos fameux droits font de l’ombre à nos devoirs ; l’extra-terrestre que nous sommes vit dans le mensonge et le déni ; que faire ?
D’holocauste en génocide, et à chaque heure du jour et de la nuit, le dieu Mars plante ses crocs acérés dans la chair des enfants et enfonce son vit nauséabond dans les origines du monde.

Que faire et que défaire ?
Comment déconstruire pour mieux reconstruire ?

Entre les champs de bataille de la globalisation et les chantiers de la mondialisation, nous ne sommes que des extra-terrestres. Quant à l’Homme à venir, ce n’est qu’une « promesse » pour l’homo sapiens, et ce n’est pas du tout une confirmation !

(...)


Entre La bête et la Belle

En créant les personnages de son conte « La Belle et la Bête », Jeanne-Marie Leprince de Beaumont avait-elle l’intuition de notre réelle et double nature ?

Ce remake de la vie quotidienne de l’homo sapiens me parle comme un livre sacré ; le corps et l’âme troublés, j’étouffe, ballotté entre la bête et la belle, dans les ruines fumantes des grandes cités détruites, j’en ai mal au ventre, au cœur et à la tête !

Comme soumis aux caprices des maux, de vertige en maladresses, nous nous étourdissons de non-sens ; entre la bête et la belle, deux images floues se dessinent, deux distinctions qui nous conviennent parfaitement, mais qui sont parfaitement erronées, contraire à la vérité tout entière : nous sommes de purs babouins détonants des plus étonnants !

De chamailles bestiales en joutes homo sapiennes, coincés que nous sommes entre l’humus et l’Humain, nous nous épuisons comme nous épuisons la Terre.

Au carrousel des insensés, nous nous saoulons de nos contradictions, de pirouettes philosophiques, de discours humanitaires et de tournois dialectiques sans réelle consistance. Ainsi, nous nous érigeons en défenseurs de la Nature et en gardiens du monde animal, mais sans vergogne aucune, nous continuons à souiller les océans, à rejeter notre véritable nature animale, et à crier SOS du haut de nos montagnes d’immondice.

Nos montagnes de détritus donnent le tournis, mais à l’aveu de notre incompétence et de notre plus totale impuissance, nous préférons nous livrer, jusqu’à la nausée des mots, aux délices du déni et des mensonges politiques et sociaux.

Malgré les révolutions et les guerres visant à nous libérer, l’Homme est toujours absent à l’appel ! Comme des singes en cage, on tourne en rond, on fait des tours de magie démagogique et de nombreux détours idéologiques, mais rien n’y fait ; l’Homme tel un mirage tenace, appartient-il au grand tourniquet des mystifications ? Tel un moulinet destructeur, le tournoiement est-il celui des éternels atermoiements et des reports à demain ?
Nous avons beau faire de vaines pirouettes pour nous en tirer, les torsions et les contorsions de la bête reviennent nous hanter à chaque actualité et nous tourmenter durant les nuits de pleine lune.

Nous restons d’os et de chair, soumis à l’insupportable amalgame de l’animalité et de l’illusion humaine. C’est ainsi, quand les rêves de l’Homme sont phagocytés par les crocs de la bête, tant leurs divergences n'ont d'égal que leurs différences respectives.

Les temps présents sont-ils plus troublés que ceux d’hier ?

Nous avons traversé bien des guerres et des révolutions, et les temps que nous traversons ressemblent à s’y méprendre à des temps déjà traversés ; ce qui nous permet sans doute d’avancer les yeux fermés et les oreilles closes, par habitude, de relativiser tout en saisissant comment les choses peuvent se répéter au fil des âges, des générations, et même des civilisations.

Au cœur de tous ces événements, les plaies idéologiques, les peurs ancestrales, les divers fanatismes reviennent à la pelle pour s’emparer de l’esprit des clans et les pousser ainsi à sacrifier leur prochain pour les intérêts cachés de quelques-uns.

Au cœur du Casino de l’Évolution, quand il n’est pas purement « réactionnel », l’homo sapiens est un impair « créationnel » ; il est un manque à gagner l’Impossible possible, un manque à combler d’impossible Manque et à aspirer à d’impossibles absolus. Après des millions d’années d’errements, d’essais et d’erreurs toutes naturelles, l’homo sapiens est arrivé tant bien que mal à un croisement de son histoire, au carrefour d’une Évolution qui est toujours en marche et de sa propre évolution au sein d’un biotope des plus diversifié.

Entre l’être et le néant, mon cœur chavire ; c’est vrai que j’ai le mal du voyage, le mal de l’air et celui de la mer, le mal de Terre et surtout le mal de l’être !

Par rapport à l’essai de Jean-Paul Sartres, L'Être et le Néant, la question est de savoir si ontologiquement, le libre arbitre existe vraiment chez nous les primates écervelés, primates biologiquement déterminés, sociologiquement formatés, culturellement préfabriqués, religieusement conditionnés ? Sans nous leurrer nous-mêmes, que nous reste-t-il vraiment comme libre arbitre et comme liberté de conscience ?



L’HOMME EST UN VIDE À REMPLIR


Tout comme le Cosmos est un espace à remplir d’une multitude de nébuleuses, l’Homme est un vide à remplir !

En dehors des héros mythiques couverts d’or et de feu, et des dieux de l’Olympes plus puissants que des mi-dieux ; des supermans de science-fiction aux pouvoirs surhumains et des plus qu’humains de romans d’anticipation ; au-delà des surhommes de la philosophie ou des transhumains de la robotique ; que vous le preniez par tous les bouts des réalités quotidiennes, imaginaires ou symboliques, il n’est point facile de faire de l’Homme authentique et de l’Humain véritable !

De l’autre côté des pages et des miroirs, gravitent de drôles de clones et de multiples clowns grotesques ; tous cherchent un portail pour entrer chez nous. Ici même, les Golems de tous les genres et les monstres à la Frankenstein surabondent ; les Créatures surnaturelle et surhumaine de Bandes dessinées grouillent ; monstres et Alien, créatures artificielles, folles, méchantes ou stupides engendrées par de modernes Prométhée, pullulent comme des puces informatiques dans les poils de La Toile. Mais que vous les preniez par tous les ports informatiques et par toutes les connexions reliées aux technologies de pointe, il semble impossible de faire de l’Homme authentique et de l’Humain véritable !

Au-delà des chimères, des petits et grands génies des sciences et des technologies, des superhéros ou héroïnes imaginaires, masqués ou démasqués, aux capacités hors du commun ; après tous les surdoués de l’homo sapiennité, des braves et des hommes d’honneur, des hommes de foi, de loi et de parole, des hommes mûrs ou virils, et des hommes mortels surtout ; entre les douze travaux d’Hercule et les douze compagnons de Jésus, il y a place pour de multiples figures de l’homo sapiennité, mais dans cette grande biodiversité, nul entre tous ne ressemblent ne serait-ce qu’un petit peu à l’Homme qui vient !

Oui, que vous le preniez par tous les orifices et tous les fondements, il est bel et bien impossible de faire de l’Homme authentique et de l’Humain véritable, simplement parce que l’Homme est un vide à remplir, tout comme l’Univers ou le Logos sont des espaces à remplir d’une multitude de constellations et de mots creux pouvant contenir le tout.

(…)

Quelle est cette bête étrange étrangère à la Terre, cet extra-terrestre devant son microscope et ses écrans trop plats pour être honnêtes ?

Entre l’abominable homme des neiges, les hommes de Vitruve et de Spy, de Cro-Magnon ou d’ailleurs, l’espace et le temps se déploient pour laisser plus de place à l’Homme authentique et à l’Humain véritable.

Entre le pur type aryen, blond comme Hitler, mince comme Göring ou grand comme Goebbels, et la multitude des despotes passés, présents et à venir ; entre les dictateurs de type jaune comme Kim Il-sung, ou du genre basané comme Kadhafi et Moubarak, l’Homme semble aussi absent du tableau que l’amour inconditionnel dans le paysage.

Entre Mobutu Sese Seko ou Omar Bongo, Franco ou Mussolini, Joseph Staline ou Augusto Pinochet, pour n’en citer que quelques-uns, et le dictateur qui sommeille en chacun de nous, l’homo sapiens semble s’être altéré et corrompu au fil du pouvoir.

Alors, bienheureux ceux qui font preuve ou œuvre d’amour et de paix, ils seront appelés « Sages » ou même « fils de l’Homme » !

À la vue de toutes ces femmes et de ces enfants réfugiés et persécutées, de ces rassemblements d’immigrants et d’affamés, et face à cet afflux sans fin de créatures fuyant la guerre et la dévastation, L’HOMME, celui qui vient du futur comme un sauveur montant sur une montagne sainte, parlera à nos cœurs et à nos âmes d’un avenir possible où d’une terre de paix qui sera nôtre, dans l’interconnexion des consciences et la grande communion des esprits apaisés.

« Heureux les doux » pensa cet HOMME qui vient du futur comme un messie sans religion et sans morale ; car ils auront cet Univers et bien d’autres Galaxies en partage. Oui, bienheureux, ceux qui aujourd’hui saignent et crient, car demain, à l’aube d’un jour nouveau, ils seront consolés de toutes leurs épreuves.

Heureux ceux qui hier avait faim et soif de liberté, de vérité, d’amour, de paix et de justice, car à l’heure même, ils seront rassasiés plus que de raison.

Heureux ceux qui hier encore étaient persécutés par les riches, les savants et les puissants de l’Ancien Monde, car à l’instant présent ce Royaume de l’amour qui est en eux est à eux pour toujours.

Sapiens de partout, voyez et soyez déjà dans la joie et l'allégresse, car cette liberté qui vient à vous est déjà là en puissance.

Voyez autour de vous, comme nous, ils reviennent de la grande épreuve de l’Évolution, là où ils ont quitté leurs écailles, leurs plumes et même leur peau de bête pour laver leurs chairs pleines du sang des innocents dans des eaux de jouvence et des mers de bonté.

Hier, ils étaient encore des bêtes avides de pouvoir ; et comme eux, des générations de Sapiens les ont précédés : Habilis, Erectus ou Sapiens... mais toujours ils restaient des bêtes possédées de possessions, bien malhabiles face aux forces naturelles et aux évènements.

Intrigants, insensés, violents, irréfléchis, débauchés… courbés les uns devant les autres et les chefs de clans, ils étaient d’infâmes reptiles, mais déjà comme des larves d’Homme.

Ils se prenaient pour les maîtres incontestables de la création et se croyaient bêtement « savants » et « sages » ; on les disait téméraires et imprudents, ils n'étaient que suicidaires ! On les disait indociles et insoumis, ils étaient en réalité déprimés et déprimants.

Bêtes parmi les bêtes de proie, bêtes parmi les bêtes savantes, loup les uns pour les autres, tels des prédateurs sans pitié et sans compassion, ils n’avaient que le croc à la bouche et la griffe comme serment.

C’est ainsi, depuis la nuit des fossiles et des os froids, de Sapiens à Sapiens, la bête s’arrache de l’humus, celle de la terre des origines, elle s’arrache les cheveux ; elle s’achemine à marche forcée, en ce pèlerinage des gènes, et ces chemins de civilisations disparues les unes après les autres.

De dimanche en samedi, elle s'arrache la bête, vers une union qu’elle n’avait jamais vraiment voulue entre la chair et la machine.

Il aurait fallu penser plus tôt à plus tard, mais le Sapiens, au paroxysme du sang et du non-sens n’est qu’une bête à la périphérie du zoo de l’Évolution, un anachronisme colossal, une créature stupide qui sous prétexte de pratiquer tous les Arts, excelle aussi dans celui de la destruction et de la guerre.

Mais tout évolue ! après l’écaille, la plume : après la plume, le poil, après le poil, la peau ; après la peau… Après la Genèse, après l’exode, après les guerres…

Sous ses diverses cuirasses, le Sapiens traverse les temps et les espaces. La traversée fut longue et épuisante. Il était dit que les ères, les millénaires et siècles seraient leurs guides, leurs pasteurs et leurs bergers, car ils ne savaient qui suivre, ne sachant suivre que leurs instincts et leurs pulsions, leurs politiciens et leurs faux prophètes de malheur.

Il était pourtant dit que les années, les mois et les jours seraient leurs maîtres, car ils ne savaient obéir qu’aux puissants, aux bourreaux et aux dictateurs !

C'est ainsi que le Temps et l’Espace seront leurs dieux pour les conduire à l’éternité jusqu’à vivre d’infini.

Dans la mouvance, de quelle transhumance suis-je l’objet et le sujet malmenés ?

De la bête à l’Homme, de quelle migration et de quelle transgression générationnelle sommes-nous les témoins et les acteurs bousculés ?

Tel ce travail de Titan et ce jeu de chlorophylle entre le béton et la nature, la pomme de pin et le pain de la technologie, le Sapiens et le Monde changent de peau. Alors, Bêtes mes frères et sœurs, comme dirait Monsieur de Lafontaine, quand allons-nous arrêter de consommer avec avidité comme des panses bêtes ?

Quand allons-nous arrêter de penser et de travailler comme des bêtes de somme ? Sur les nerfs de mes Duracell, je peine encore, car il est effectivement l’heure de recharger mes accumulateurs sur d’autres horizons, en des ailleurs plus aimants, avec d’autres paradigmes que ceux de la violence.

De miroir en écran trop plat, quelle est donc cette créature bizarre et surprenante, qui observent ses semblables à la loupe, et cherche à longueur de temps des victimes à contrôler, des prédateurs de qui se protéger ou des boucs émissaires qui puissent servir ses intérêts d’homo sapiens cupide ?

(…)

Les extra -terrestres (extrait).

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