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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2011-04-02 | |
Des arguments théoriques et empiriques attestent la tendance de l’homme à discriminer en faveur de son groupe d’appartenance. Comment se manifeste cette tendance?
Dans le cas d’un acte socialement peu désirable, il attribue une cause externe au membre de son groupe et interne au membre de l’autre groupe. Ainsi, une infraction, si elle est commise par une personne de son groupe, il l’attribue à l’influence de l’entourage, alors que cette même infraction, si elle est le fait d’une personne appartenant à l’autre groupe, il l’attibue aux mauvaises habitudes de cette personne. Dans le cas d’un acte socialement désirable, c’est l’inverse. L’acte positif, il l’attribue aux caractéristiques intrinsèquement bonnes du membre de son groupe et, lorsque ce même acte est commis par un membre de l’autre groupe, ce sont les circonstances externes qui sont invoquées. Autre manifestation. Pour des caractéristiques favorables, il utilise des catégories plus générales pour les membres de son groupe, tandis que pour les mêmes caractéristiques les membres de l’autre groupe sont différenciés: les meilleurs d’entre eux constituent des cas spéciaux ou des sous-catégories qui n’influencent pas de manière substantielle la catégorie générale dans laquelle on les a encadrés. Par contre, pour des caractéristiques défavorables, des catégories plus générales sont utilisées pour le hors groupe et des catégories particulières pour le groupe d’appartenance, ce qui fait que « les brebis galeuses » ne soient que des « exceptions à la règle ». Voyons encore cet exemple proposé par Olivier Corneille et Jacques-Philippe Leyens : Un membre de l’autre groupe est présenté comme ayant un tempérament agressif s’il a riposté lui-même à une agression physique, alors que le même comportement d’un membre de son groupe est jugé de manière plus descriptive, c’est-à-dire plus concrète, comme par exemple „il s’est défendu avec énergie dans cette circonstace” Ces manifestations sont présentées sous l’angle de la théorie de l’attribution causale, une théorie initiée par Fritz Heider (1944) et qui est à la recherche d’une structure permanente mais non directement observable qui sous-tend les manifestations directement perceptibles. Selon la théorie de l’identité de Tajfel et Turner, ces mêmes manifestations se traduisent, par le maintien de l’identité sociale positive de son groupe par rapport à l’autre groupe. La théorie de l’identité inclut, entre autres, le postulat que le critère de valeur est non pas absolu mais relatif : le groupe d’appartenance a de la valeur s’il est perçu comme supérieur au hors groupe. Les stéréotypes semblent de la sorte s’inscrire dans le fonctionnement cognitif normal de l’individu? Qui plus est, ils facilitent les interactions sociales. Voilà ce que dit Walter Lippmann à ce propos :Pour traverser le monde, les gens doivent avoir des cartes du monde. Tels des cartes, les stéréotypes clarifient l’itinéraire social des gens dans une réalité complexe. Pourquoi, dans ce cas, modifier ces raccourcis cognitifs ? C’est que la dimension descriptive des stéréotypes est doublée d’une dimension évaluative, ce qui fait qu’ils puissent être positifs et valorisants mais aussi négatifs et dénigrants. Et par là ils portent un jugement sur les membres d’un groupe en tant qu’ils appartiennent à ce groupe. Or, qu’est qu’on a constaté? Que la connaissance par l’individu des stéréotypes négatifs de son propre groupe induit à la confirmation de ceux-ci dans des contextes évaluatifs. Et plus l’individu s’identifie au domaine sur lequel porte le stéréotype, plus la diminution de ses performances est importante. Et plus il s’identifie au groupe qui est la cible du stéréotype plus l’impact du stéréotype sur ses performances est significatif. Cette peur de confirmer, par ses performances, le stéréotype négatif de son groupe est connue sous le nom de la menace du stéréotype, un phénomène mis à jour en 1995 par Claude Steele et Joshua Aronson. En ce qui concerne l’effort pour diminuer le stéréotype en améliorant les performances, cet effort devrait être répété dans chaque situation évaluative, en raison de la large dissémination des stéréotypes dans la société. Ce serait un effort de Sisyphe. Comment parvenir alors à une modification des attributs associés à une catégorie sociale ? Comment modifier ces généralisations abusives que sont les stéréotypes ? Les stratégies ne manquent pas. Certains auteurs tablent sur la promotion des rapports interindividuels plutôt qu’intercatégoriels. D’autres proposent un croisement des catégories pouvant susciter des rapprochements entre certaines d’entre elles. Il y a enfin ceux qui voient une solution dans la fusion de plusieurs catégories conflictuelles dans une catégorie unique, plus générale. Leur point commun ? Ils croient tous à la possiblité d’opérer directement sur les catégories initiales. Un autre ensemble de recherches propose de multiplier les rencontres avec les membres du hors groupe afin d’avoir une vue plus complexe et nuancée de ceux-ci. Enfin, selon Leyens et ses collaborateurs l’image d’une détermination réciproque entre les catégories sociales et les rapports sociaux est plus réaliste en ceci qu’elle replace le problème dans une conception interactive. Et en effet, l’environnment social, d’après Leyens interviet en amont et en aval de la catégorisation. « En aval, parce que les catégories sociales d’un groupe ou d’un individu modifient profondément les rapports qu’il entretient avec autrui (c’est notamment le cas des stéréotypes). En amont, parce qu’inversement, ce sont les rapports qu’un individu entretient avec son environnment social qui influencent son activité de catégorisation ( à travers la connaissance qui se dégage de ces rapports, à travers le souci pour l’individu de conserver dans un contexte de comparaison sociale la positivité de son identité sociale, etc. ; p.67). » Selon moi, seul le processus de formation des stéréotypes est à même de nous indiquer où intervenir pour amorcer la modification. Et dans le cadre de ce processus, définir un certain nombre de termes aussi flous que fréquents devient urgent. Il s’agit en particulier des termes d’interaction et de réation. Cela ne veut pas dire que le terme de contexte, par exemple, soit plus précis. Dans un deuxième temps, j'entends ajouter une dimension supplémentaire au processus d’assimilation et différenciation, qui sous tend la comparaison sociale. Cela le rendrait apte à expliquer non seulement la catégorisation mais aussi l’idée selon laquelle l’individu humain aspire à une identité sociale et personnelle positive. Bibliographie sélective BOURHIS R.Y LEYENS J.-P., Stéréotypes discrimination relations intergroupes, Mardaga, 1999 LEYENS J.-P., YZERBYT V., SCHADRON G., Stéréotypes et cognition sociale, Mardaga, 1999 GABARROT F., La menace du stéréotype, http://www.prejuges-stereotypes.net/espaceDocumentaire/gabarrot.pdf, Consulté le 2 mars 2011 |
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