Biographie André Salmon
André Salmon, né le 4 octobre 1881 à Paris et mort en 1969 à Sanary-sur-Mer, était un écrivain français. Poète, romancier, journaliste, critique d'art, il fut l'un des grands défenseurs du cubisme avec Guillaume Apollinaire et Raynal.
Si André Salmon est né à Paris, 4è enfant de Sophie Julie Cattiaux, il passa son enfance à Saint-Pétersbourg où son père, Théodore Frédéric Salmon aquafortiste, graveur et sculpteur fut invité de 1896 à 1901. Il parlait couramment le russe. De retour à Paris, il fréquente les soirées de La Plume et rencontre des figures déterminantes : Mécislas Golberg qui influença beaucoup sa jeunesse, Picasso, Max Jacob et Apollinaire qui seront ses amis tout au long de sa vie.
En 1908, il s'installe au Bateau-Lavoir qu'il quitte pour Montparnasse. Bien qu’il fût dérouté par l’entreprise de son tableau Les Demoiselles d'Avignon, Picasso sera sa grande référence. C’est Salmon qui permit en 1916 de révéler cette œuvre au public en la présentant à l’exposition du Salon d’Antin, et qui lui donna son titre définitif. En 1920, dans L’Esprit nouveau, il constate que cette œuvre, « cratère toujours incandescent d’où est sorti le feu de l’art présent […] commande le départ de la révolution cubiste ». Il soutiendra aussi Henri Hayden en 1912, Moïse Kisling en 1919.
Entre temps, en tant que critique d’art, il mène une action défensive des plus importantes au sein de la presse à l’encontre de la méfiance quasi générale de la critique. Il écrit tout d’abord, de 1909 à 1910, dans L’Intransigeant, puis cède sa place à Apollinaire. Il intègre alors Paris journal en 1910, sous le pseudonyme de « La Palette ». En 1912, il contrebalance les propos de l’hargneux Louis Vauxcelles au sein du Gil Blas. De 1913 à 1914, il tient la chronique des Salons avec Apollinaire dans la revue Montjoie ! de Ricciotto Canudo.
Ses premiers recueils Poèmes et Féeries, bientôt suivis par un troisième en 1910, Le Calumet, sont les premiers publiés en volumes avant ceux de Max Jacob et d’Apollinaire. En 1912, il publie La Jeune Peinture française. C’est dans cet ouvrage, comprenant « Histoire anecdotique du cubisme », qu’est révélée pour la première fois l’existence des Demoiselles d’Avignon. Enfin, en 1920, paraît un roman entièrement inspiré par la vie de Montmartre en 1907 : La Négresse du Sacré-Cœur. En 1920, il publie L' Art vivant, terme qui précède l'appellation École de Paris.
Ami de Jean Moréas et de Edmond-Marie Poullain, il fut le secrétaire de la revue Vers et Prose créée par Paul Fort. Il fut avec Géo Norge, Pierre Bourgeois, Georges Linze, Claire et Yvan Goll, Maurice Carême, Edmond Vandercammen, René Verboom, etc. l’un des fondateurs du Journal des Poètes, en 1931. Il crée la revue Les Nouvelles de la République des Lettres. Il est proche aussi du galeriste Léopold Zborowski et de ses artistes : Amedeo Modigliani, Marc Chagall, Moïse Kisling et René Iché.
André Salmon a, sous l'occupation, continué à collaborer au Petit Parisien pour lequel il travaille depuis plus de vingt ans. A la Libération, Salmon est poursuivi et condamné à cinq ans d'indignité nationale, condamnation amnistiée peu après. On lui reproche alors, certaines idées et, implicitement, ses reportages sur la guerre civile espagnole, côté franquiste. Répondant à l'invitation de son ami peintre Edmond-Marie Poullain, Salmon se réfugie en 1946 à Bréhal.
En 1964 il obtient le grand Prix de poésie de l'Académie française.
Il est le grand-oncle de l'éditeur Jean-Jacques Pauvert.
Oeuvres
Poesie
Poèmes, Vers et prose, 1905.
Féeries, Vers et prose, 1907.
Le Calumet, Falque, 1910.
Prikaz. Paris, Éditions de la Sirène, 1919.
C'est une belle fille ! chronique du vingtieme siecle Albin michel 1920.
Réédition chez Stock, 1922; puis aux Nouvelles Éditions Debresse, coll. "Les Introuvables", Paris, 1956.
Le Livre et la bouteille, Camille Bloch éditeur, 1920.
L'Âge de l'Humanité. Paris, Gallimard, 1921.
Ventes d'Amour. Paris, À la Belle Édition, chez François Bernouard, 1922.
Peindre. Paris, Éditions de la Sirène, 1921. Avec un portrait de l'auteur par Picasso.
Créances 1905-1910 (Les Clés ardentes. Féeries. Le Calumet). Paris, Gallimard, 1926.
Métamorphoses de la harpe et de la harpiste. Éditions des Cahiers Libres, 1926.
Vénus dans la balance, Éditions des Quatre Chemins, 1926.
Tout l'or du monde. Paris, Aux éditions du Sagittaire, chez Simon Kra, coll. "Les Cahiers nouveaux" no 36, 1927.
Carreaux 1918-1921 (Prikaz. Peindre. L'Âge de l'Humanité. Le Livre et la bouteille). . Paris, Gallimard, 1928.
Saints de glace. Paris, Gallimard, 1930.
Troubles en Chine, René Debresse éditeur, 1935.
Saint André. Paris, Gallimard, 1936.
Odeur de poésie, Marseille, Robert Laffont, 1944.
Les Étoiles dans l'encrier. Paris, Gallimard, 1952.
Vocalises. Paris, Pierre Seghers, 1957.
Créances, 1905 - 1910, suivi de Carreaux 1918 - 1921. Paris, Gallimard, 1968
Carreaux et autres poèmes, préface de Serge Fauchereau. Paris, Poésie/Gallimard, 1986.
Romans et nouvelles
Tendres canailles. Paris, Librairie Ollendorff, 1913;
Paris, Gallimard, 1921.
Monstres choisis, nouvelles. Paris, Gallimard, 1918.
Mœurs de la Famille Poivre, Genève, Éditions Kundig, 1919.
Le Manuscrit trouvé dans un chapeau, Société littéraire de France, 1919.
Paris, Stock, 1924.
La Négresse du Sacré-Cœur. Paris, Gallimard, 1920, 2009.
Bob et Bobette en ménage. Paris, Albin Michel, 1920.
C'est une belle fille. Paris, Albin Michel, 1920.
L'Entrepreneur d'illuminations. Paris, Gallimard, 1921.
L'Amant des Amazones, Éditions de la Banderole, 1921.
Archives du Club des Onze. Nouvelle Revue Critique, 1924.
Une orgie à Saint-Pétersbourg. Paris, Aux éditions du Sagittaire, chez Simon Kra, "Collection de la Revue européenne", no 13, 1925.
Comme un homme, Figuière.
Noces exemplaires de Mie Saucée, Jonquières.
Le Monocle à deux coups. Paris, Jean-Jacques Pauvert, 1968.
Critique, essais, mémoires
La Jeune Peinture française. Paris, Albert Messein, 1912, Collection des Trente.
Histoires de Boches, ornées de dessins (clichés aux traits) par Guy Dollian. Paris, Société littéraire de France, 1917.
La Jeune Sculpture française. Paris, Albert Messein, 1919, Collection des Trente.
L'Art vivant. Paris, Georges Crès, 1920.
Propos d'atelier. Paris, Georges Crès, 1922.
La Révélation de Seurat, Bruxelles, Éditions Sélection, 1921.
Cézanne. Paris, Stock, 1923.
André Derain. Paris, Gallimard, 1924.
Modigliani, Les Quatre chemins, 1926.
Kisling, Éditions des Chroniques du Jour, 1927.
Henri Rousseau, dit le Douanier. Paris, Georges Crès, 1927.
Émile Othon Friesz, Éditions des Chroniques du Jour, 1927.
Chagall, Éditions des Chroniques du Jour, 1928.
L'Art russe moderne, Éditions Laville, 1928.
Léopold-Lévy, Éditions du Triangle.
Ortiz de Zarate, Éditions du Triangle.
Picasso, Éditions du Triangle.
L'érotisme dans l'art contemporain, Éditions Calavas, 1931.
Le Drapeau noir, 1927.
Léopold Gottlieb, 1927
Voyages au pays des voyantes, Paris, Éditions des Portiques,
Le Vagabond de Montparnasse : vie et mort du peintre A. Modigliani, 1939.
L'Air de la Butte. Souvenirs sans fin. Paris, Les Éditions de la Nouvelle France, 1945.
Paris tel qu'on l'aime, préface de Jean Cocteau, collectif, 1949
Souvenirs sans fin. 3 volumes :
Première époque (1903-1908). Paris, Gallimard, 1955.
Deuxième époque (1908-1920). Paris, Gallimard, 1956.
Troisième époque (1920-1940). Paris, Gallimard, 1961.
Le Fauvisme. Paris, Éditions Aimery Somogy-Gründ, 1956.
La Vie passionnée de Modigliani, 1957.
La Terreur noire. Paris, Jean-Jacques Pauvert, 1959.
Claude Venard, 1962
Henri Rousseau, 1962.
Baboulène, 1964.
À propos de Marc Chagall, 2003.
Théâtre
Natchalo (avec R. Saunier), 1922.
Dessins
1908 - Portrait de Monsieur Picasso ; Aquarelle sur papier; SDdh; Dim; H:20,4cm X L:16,9cm (Paris Musée Picasso n°inv:MP3611 dation des héritiers Picasso )
Deux hommes, une femme (avec R. Saunier)
Sang d'Espagne (avec R. Saunier)
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