Biographie Jean Marot
Jehan Desmaretz, alias Jean Marot (Mathieu, près de Caen, v. 1465 - Paris, v. 1526), écrivain français de la fin du XVe et du début du XVIe siècle, qui fut un poète et grand rhétoriqueur .
Jean Marot reçut une éducation négligée. On ne lui fit point apprendre le latin ; mais il y suppléa, autant qu'il fut en lui, en étudiant dans les auteurs l'histoire, la fable et la poésie. Le Roman de la Rose était sa lecture favorite. Sa bonne conduite et quelques vers qu'il avait composés lui méritèrent la protection d'Anne de Bretagne, depuis femme de Louis XII ; il fut son secrétaire en 1506 et son poète en titre ; et, par son ordre, il suivit Louis XII dans ses expéditions de Gènes et de Venise, avec mission expresse de les célébrer c'est ce qu'il fit dans deux poèmes intitulés l'un Voyage de Gênes, l'autre Voyage de Venise, où l'emploi du merveilleux ne nuit en rien à l'exactitude historique.
Louis XII mort, il entra au service de François Ier comme valet de garde-robe, et donna à son maître une preuve d'attachement, en composant un poème dans lequel la Noblesse, l'Église et le Labour, c'est-à -dire les trois ordres, plaident l'un après l'autre la cause du roi, qui venait d'exciter quelque mécontentement par de nouveaux impôts.
Jean Marot est le père du célèbre poète Clément Marot qui devint lui aussi un grand poète du XVIe siècle, protégé du roi de France, François Ier. La très grande réputation de son fils a beaucoup nui à la sienne ; mais s'il n'en eut pas le génie et l'enjouement, il n'en eut aussi ni la licence ni l'irréligion.
Il paraît certain que ce nom de Marot n'était qu'un surnom, et qu'il s'appelait Jean Desmarets. On conjecture qu'il mourut en 1523, âgé de 60 ans.
Publications
Les autres ouvrages de Jean Marot sont :
1. deux Epîtres : l'une des dames de Paris au roi François Ier étant delà des monts, après la défaite des Suisses, et l'autre des mêmes dames aux courtisans de France étant pour lors en Italie. Il y a dans cette dernière des traits fort piquants, mais un peu cyniques, contre les appas des dames italiennes. Un grand nombre de rondeaux, amoureux, chrétiens et autres, parmi lesquels on remarque un recueil de vingt-quatre rondeaux, intitulé le Doctrinal des princesses et nobles dames, qui traite de tout ce qui peut leur attirer l'estime et l'amour, depuis l'honnêteté jusqu'au beau maintien et à l'habit. Jean Marot a plus de jugement que d'imagination ; son langage et sa versification sont encore bien barbares. Il fait rimer Hercule et Achille, genre et guerre ; cette faute paraît inconcevable, puisque de tout temps c'est la consonance qui a constitué la rime. Malgré ces défauts, on le lit encore avec plaisir à cause de sa naïveté. Il s'exprime quelquefois avec force ; sa composition se soutient ; il a même une certaine chaleur, et il excelle dans le choix des différents vers propres aux sujets qu'il traite.
2. Sur les deux heureux voyages de Gênes et Venise victorieusement mys à fin par le très chrestien roy Loys douziesme de ce nom : père du peuple, et véritablement escriptz par iceluy Jan Marot de Caen
3. Œuvres. Ses œuvres, recueillies à Paris en 1536, ont été réimprimées en 1723 par Coustelier, et à la suite des œuvres de son fils, la Haye, 1731, vol. in-4° et 6 vol. in-12. Le tome comprend les œuvres de Jean Marot le père, et de Michel Marot son fils, ainsi que les pièces du différend de Clément Marot avec François de Sagon. L'édition de ces œuvres contient le prologue à la reine Anne de Bretagne, les voyages de Gênes et de Venise, des poésies diverses, épîtres, rondeaux, etc. Le volume débute par l'épître de Clément Marot sur la mort de son père.
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